Toutes les réponses de Corinne Lepage à vos questions

Toutes les réponses de Corinne Lepage à vos questions

Pendant près d'une heure, mardi 21 février 2012 à 16h, Corinne Lepage, candidate de Cap21 à la présidence de la République pour la seconde fois, a répondu à vos questions sur son programme pour l’agriculture.

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Corinne Lepage, candidate de Cap21  à l'élection présidentielle,
a détaillé son riche programme présidentiel en répondant
aux questions des agriculteurs. (© Terre-net Média)
Mardi 21 février 2012 à 16h, lors d’un tchat en direct d'environ trois quart d'heure, Corinne Lepage a été la seconde candidate à la présidentielle 2012, après Nicolas Dupont-Aignan jeudi 16 février, à répondre aux questions des agriculteurs.

Pression environnementale, production biologique, Ogm, politique agricole commune, développement des territoires, régulations des prix... Retrouvez ci-dessous les réponses que la candidate de Cap21 a apporté, en direct, aux questions des terrenautes.

Retrouvez prochainement les réponses de Corinne Lepage aux autres questions auxquelles la candidate n'a pas eu le temps de répondre.

Retrouvez également dès mercredi 22 février l'interview exclusive de Corinne Lepage, candidate de Cap21 à la présidentielle. 

 

Question de tinymini: etes vous pour la TVA sociale pour les IAA?

Corinne Lepage: Je suis contre la Tva sociale en général. Ni pour les Iaa, ni le reste. Je suis pour que les denrées de première nécessité soit à une Tva la plus basse possible, pour que nos concitoyens puissent avoir accès à une nourriture correcte à des prix corrects.

Question de laf.gilbert: Que proposent les candidat pour soutenir l'agriculture et la développer étant donné que aucun jeunes ne reprenne les exploitations dans certains secteurs.

Corinne Lepage: L'agriculture est une part importante de mon projet. Je propose de passer de la déprise à la reprise agricole. Comment ? En prônant une agriculture à haute productivité environnementale. Je ne suis pas l'ennemie de la productivité, tout en permettant à l'agriculture de répondre aux besoins autres que strictement alimentaires, non pas en concurrence mais en complément, énergie et chimie verte, par l'utilisation de la partie non alimentaire de la plante. Ce projet s'inscrit dans ce que j'ai appelé produire local, une des mesures phare de mon programme qui rejoint la décentralisation énergétique d'un côté et la vie des territoires de l'autre côté.

Question de landie3: Pensez vous avoir besoin des suffrages des agriculteurs pour votre élections et comment les conquérire sachant que que vous avez refusé le dialogue avec eux pendant une visite rurale dans le Loir et Cher , il n'y a pourtant rien de plus rural qu'un agriculteur à ce que je sache. Merci

Corinne Lepage: J'ai besoin du suffrage des agriculteurs comme de tous nos concitoyens et je n'ai jamais refusé le dialogue avec eux. Je ne suis pas allée dans le Loir et Cher. Mais à côté d'Ancenis où j'ai passé une journée sur une exploitation agricole avec une dizaine de responsables de coopératives.

Question de chris: l'efficacité éconnomique des exploitations est conditionnée par les aides pac.Les plus grosses exploitations ,une minorité pourtant,captent la majorité des aides,les plus petites se partagent les miettes .Alors que l'emploi agricole est a 71% constitué par ces petites et moyennes exploitations ne pensez vous pas qu'il est urgent de répartir équitablement ces aides de façon a répondre prioritairement au critère de l'emploi ? Merci

Corinne Lepage: Oui, bien sûr. C'est un sujet qui m'est cher, celui de la justice entre grandes et petites exploitations. Lorsque j'étais ministre j'avais essayé de travailler sur le Pmpoa pour qu'il n'aille pas seulement vers les grandes exploitations. Il est impératif que les critères qui servent à la répartition des aides de la Pac prennent en compte la taille des exploitations mais dans l'autre sens, et l'avantage pour la société dans son ensemble apportée par les exploitations et les pratiques agricoles. C'est d'ailleurs le sens de la nouvelle Pac.

Question de Agregat: Ne pensez-vous pas qu'il est urgent de revoir les schéma de sélection des plantes si nous voulons garder des niveaux de productivité acceptables et réduire les protections phytosanitaires de ces mêmes plantes...

Corinne Lepage: Je ne suis pas une spécialiste de la sélection des plantes. Mais je m'intéresse beaucoup au catalogue des semences et à la manière dont les agriculteurs et leurs coopératives peuvent participer à une recherche collective et sélectionner les semences qui leur vont le mieux. Je suis, pour ma part, en l'état actuel des choses, opposée au recours aux Ogm et suis extrêmement attentive à ce que des semences de haute qualité et de haute productivité puissent être proposées sans Ogm. Par ailleurs, mon programme comporte une mesure spécifique sur la recherche agronomique à laquelle j'attache la plus grande importance.

Question de Gilook : Quelle importance donnerez vous à la recherche en biotechnologies végétales pour permettre aux grandes cultures françaises d'être compétitives tout en devenant plus respectueuses de l'environnement? Quelles mesures prendrez vous pour permettre les essais expérimentaux d'OGM au champ, condition incontournable pour valider les résultats de la recherche ?

Corinne Lepage: Je ne suis pas l'ennemie d'une technologie qui peut être bonne ou mauvaise selon l'usage qu'on en fait. Cela vaut aussi pour les Ogm. Cette technologie ne doit être développée que pour autant que les avantages qu'elle apporte l'emportent sur les inconvénients qu'elle génère. En l'état, les seuls Ogm existants sur le marché sont tolérants aux herbicides ou pesticides. L'impact socio-économique à moyen et long terme sur la productivité agricole et sur la prétendue réduction de l'usage des pesticides est très mal connu. Il convient donc tout d'abord que les agriculteurs disposent d'une parfaite information à cet égard qu'à ce jour ils n'ont pas. En second lieu, je suis toujours très préoccupée par l'impact sanitaire des Ogm et c'est la raison pour laquelle plus que jamais la recherche est indispensable. En conséquence, je souhaite que cette recherche se développe à la condition expresse qu'elle se fasse en milieu confiné.

Question de hugo: pourquoi ne pas vous associer avec EVA JOLY , cela ferait un beau duo pour defendre un bon nombre d'idée commune....

Corinne Lepage: Cette association est doublement impossible car il n'y a qu'un candidat à la présidentielle, et pas deux, par mouvement et tendance d'opinion. D'autre part, si nous pouvons partager certaines analyses communes, nos solutions et notre vision du développement économique divergent profondément.

Question de Agregat: Nous allons vers une agriculture à 3 vitesses : Des structures de plus en plus importantes et il restera peu de ces paysans, une agriculture pour une clientéle de proximité et une agriculture soutenue par des aides, non rentable mais gardienne du paysage et marquant une présence. Comment concilier une telle diversité et maintenir l'équité ??? Ne faut-il pas parler de plusieurs politiques agricoles et non d'une PAC (commune)...

Corinne Lepage: Il est de fait que la politique menée depuis trente ans a conduit à une déprise agricole considérable avec une très grande perte du nombre d'exploitations et de tous les services collectifs rendus par ces agriculteurs et dans le même temps à une intensification avec une agriculture industrielle très coûteuse pour les sols, l'eau, et le développement durable dans son ensemble. L'agriculture d'avenir doit être une agriculture qui autorise la biodiversité des exploitations agricoles, à côté de l'agriculture biologique qui ne peut à l'évidence couvrir la totalité du territoire. Nous devons faire évoluer notre agriculture vers une agriculture à haute productivité environnementale, sophistiquée dans l'utilisation des découvertes de la recherche agronomique, assurant l'autonomie protéinique et permettant de recouvrer la qualité des sols fortement détériorée.

Question de Qualidon: Envisager 20 % de production en AB d'ici 2020 en France est ce vraiment raisonnable, compte tenu de la performance nouricière de la ferme France aujourd'hui et de l'augmentation des besoins alimentaires et industriels demain?

Corinne Lepage: Il y a deux questions dans votre question. S'agissant de la France, il est déraisonnable de rester à 2 % d'agriculture biologique et d'importer 75 % de produits bio pour répondre à la demande. L'augmentation de la production est donc indispensable. Au niveau mondial, les rapports de la Fao ont très clairement établi qu'une agriculture à mi-chemin entre l'agriculture intensive et l'agriculture biologique était la solution pour nourrir le monde. A titre d'exemple, l'expérience SRI à Madagascar a permis d'augmenter la production d'un facteur 10 sans intrant et en utilisant une main-d'oeuvre qui peut de ce fait être rémunérée. C'est vers ce type d'agriculture écologiquement intensive qu'il faut aller.

Question de Fringal: N'y a-t-il pas risque de télescopage entre circuits courts de distribution et commerces de proximité, notamment en zone rurale?

Corinne Lepage: Les circuits courts mis en place par les Amap ont l'immense avantage d'assurer le revenu des agriculteurs, d'assurer la qualité des produits achetés par les consommateurs et de faire du lien social. C'est donc créateur d'activité et par voie de conséquence de source de développement pour les commerces de proximité dont la vente de fruits et légumes ne constitue qu'une infime partie de l'activité. En définitive, le développement des circuits courts s'apparente davantage à la vente sur les marchés qui a toujours coexisté avec le commerce de détail.

Question de 50656: à ce jour rien n'est fait pour favoriser l'installation des jeunes et de plus ,vue l'orientation que prend l'agriculture dans l'économie parallèle qu'est l'énergie renouvelable avant de se préoccuper de l'alimentation de la planète ,il y a de quoi etre inquiet?

Corinne Lepage: Je ne fais pas partie de ceux qui pensent qu'il faut choisir entre manger et conduire. Je n'ai jamais été favorable aux biocarburants de la première génération. En revanche, je suis convaincue que la méthanisation à la ferme (j'en ai visité un exemple en Vendée), l'utilisation de la partie non alimentaire de la plante, celle des sous produits de l'agriculture et de l'agro foresterie peuvent constituer des revenus supplémentaires non négligeables pour l'agriculteur. De plus, la qualité de la recherche agronomique et les modalités actuelles de la production agricole sont en train de changer la nature de ce métier et par voie de conséquence d'attirer des jeunes et des moins jeunes qui souhaitent mettre en application ces nouvelles pratiques. La seule question est celle du financement au départ de ces activités et de l'acquisition du foncier. Il sera probablement nécessaire de revoir le fonctionnement des Safer.

 

 

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