François Bayrou (Modem) souhaite une augmentation de 2 %

François Bayrou (Modem) souhaite une augmentation de 2 %

Le candidat Modem à la présidence de la République s’inscrit aussi dans le débat sur la hausse de la Tva, en proposant d’affecter le produit de la collecte au budget de l’Etat. Dimanche 29 janvier, la décision d’augmenter de 1,6 % la même taxe en octobre prochain a ravivé les divisions entre les syndicats agricoles.

François Bayrou, président du Modem et candidat à la présidence de la République lors de la conférence de presse le 1er février 2012.
François Bayrou, président du Modem et candidat à la présidence
de la République lors de la conférence de presse le 1er février 2012. (© Modem)

Augmenter la Tva, François Bayrou, candidat à la présidence de la République, y est favorable et cette mesure fait même partie des 20 propositions de son programme économique « Contre le surendettement, tout pour l’emploi » présenté ce 1er février 2012. Mais à condition d’affecter le produit des 2 % supplémentaires collectés sur 2 ans (1 % en 2013 et éventuellement 1 % en 2014) à la réduction du déficit budgétaire de l’Etat et non pas à la baisse du coût du travail. Car les économies réalisées ne représenteraient qu’une faible partie du prix de vente des biens manufacturés. Aussi, l’allègement des charges patronales envisagé ne serait pas suffisant pour réduire l’écart de compétitivité avec les produits importés. Le coût du travail n’est pas le seul responsable des difficultés de l’économie française.

Une chance pour le commerce extérieur de la France

Mais dans le secteur agricole, la part du travail dans le coût de production est particulièrement importante et François Bayrou en est bien conscient. C’est pourquoi, le secteur agricole n’est pas concerné par sa volonté de raboter les niches fiscales et sociales de près de 20 milliards d’euros d’ici trois ans. Autrement dit, revenir sur les allègements du coût du travail en agriculture ne fait donc pas partie de son programme. Et très prochainement, en dévoilant ses propositions pour l’agriculture, le président du Modem expliquera comment il envisage de renforcer ce secteur stratégique et comment il confortera la réduction du coût du travail agricole entamée par Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture, et le gouvernement.

Programme présdentiel de François Bayrou

Parmi les 20 propositions « Contre le surendettement, tout pour l’emploi », deux impactent directement l’agriculture, secteur auquel François Bayrou, président du Modem et candidat à la présidence de la République, a rappelé être très attaché. Le président du Modem est du reste le seul candidat à la présidence fils d’agriculteur.
« Notre pays a la chance, dans son drame, qu’il vit à travers le déficit de son commerce extérieur d’avoir une agriculture exportatrice. Elle est une chose essentielle pour moi qu’il faut soutenir ». Aussi, c’est tout naturellement que ce secteur économique fait partie de ceux sur lesquels le président de Modem s’appuie pour « réarmer la production française », a déclaré François Bayrou.
Le secteur agricole est même au cœur de la stratégie du « Produire en France » que veut insuffler François Bayrou pour créer des richesses et de l’emploi. Et à l’export, « satisfaire aux immenses opportunités qui s’annoncent avec la montée en force des classes moyennes des pays émergents », qui représenteront 2 milliards de consommateurs dans 10 ans dans le monde.

Pour des raisons différentes, la Confédération paysanne, aussi, est contre l’augmentation de la Tva décidée par Nicolas Sarkozy pour financer une partie de la protection sociale et de sa branche familiale en particulier. Philippe Collin, porte-parole, s’interroge même sur le modèle social qui se cache derrière cette taxe qu’il rebaptise « Tva antisociale » car « c’est l’impôt le plus injuste puisqu’il frappe à la fois les riches et les pauvres », ajoute le Modef.

Des syndicats divisés

Sont en revanche favorables à la Tva « sociale » ou « emploi », la Coordination rurale et la Fnsea tout en étant opposées sur la ligne à adopter. La CR défend depuis de nombreuses années la mise en place d’une Tva sociale d’au moins 5 % et l'Opg, sa section spécialisée, une augmentation de 10 %,  pour financer l’ensemble du système de protection sociale. « Elle est la seule solution durable et équitable pour le sauver ». Aussi l’annonce présidentielle de la hausse de 1,6 point, censée prendre en charge une infime partie des charges sociales patronales, vient casser l’espoir que beaucoup mettaient dans une mesure indispensable pour sauver le modèle de protection sociale « à la française ». Par ailleurs, le syndicat redoute que seules les charges familiales patronales des salariés soient concernées par la mesure. Or selon Bernard Lannes, président de la CR, il est primordial que cette mesure soit étendue aux charges sociales des exploitants agricoles.

La Fnsea défend aussi ce point de vue auprès de l’Afp. Xavier Beulin, son président, « souhaite que cette mesure s'applique à tous les agriculteurs » et « pas seulement les salariés du secteur », alors qu’aucune précision sur le dispositif qui sera mis en place n’est à ce jour connue. Mais dans un communiqué paru le 30 janvier, le syndicat ne mentionne par cette revendication. Il se satisfait simplement des annonces de Nicolas Sarkozy même si le taux retenu est inférieur à sa revendication initiale de 3 %. « C’est un premier pas qui a été fait hier et qui va dans le bon sens. En effet, c’est bien vers une évolution du financement de la protection sociale que l’on se dirige ».

 

Réagir à cet article
Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo

Tapez un ou plusieurs mots-clés...