
Si la nécessaire préservation des terres agricoles constitue un enjeu qui fait consensus au sein de la classe politique, cette dernière semble buter sur les solutions permettant de réduire par deux la consommation annuelle de foncier d’ici 2020. A l’heure des programmes présidentiels, certaines idées font leur chemin, comme une fusion des Safer et des Etablissements publics fonciers, ou des changements d’échelle et de schéma de décision en matière d’usage du sol.
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A l’occasion d’un colloque consacré à l’enjeu de la préservation des espaces agricoles et naturels, le Conseil supérieur du notariat avait convié, le 30 janvier 2012 à Paris, les principaux acteurs de la gestion du foncier ainsi que des représentants des principaux partis politiques pour en débattre.
En matière de gestion du foncier, « la boîte à outils est pleine, souligne Philippe Cacciabue, directeur de la foncière Terre de liens. Mais les outils ne fonctionnement pas bien. » D’où la nécessité de faire évoluer ces outils, et surtout les structures qui ont la charge d’orienter la destination des terres.
Un rapprochement des Safer et des Epf
Ainsi, « dans les zones périurbaines, nous avons intérêt à travailler en complémentarité avec les Etablissements publics fonciers, explique Michel Heimann, directeur de la Fnsafer. Certaines le font d’ailleurs très bien. » Pour Marc Kaszinski, le directeur général de l’Epf Nord-Pas-de-Calais, qui, à l’inverse des Safer, travaille pour faciliter les aménagements publics, « les Epf cherchent à construire des projets territoriaux associant préservation des espaces agricoles autour des villes. L’attractivité des villes en dépend ». Sur le terrain, cette logique conduit les Epf a empiété davantage sur les missions des Safer.
Densité en baisse 59 % de la population française vit dans les grands pôles urbains, 24 % supplémentaires vivent en zones périurbaines et seulement 17 % vivent dans les zones rurales. |
Les élus au cœur de la politique foncière
Henri Nallet a ensuite plaidé pour une véritable « démocratie foncière ». Une orientation partagée par Yves Censi, député Ump aveyronnais : « Les élus de l’intercommunalité doivent se mettre autour de la table. Ce sont eux qui doivent décider. Mais ils doivent être accompagnés par une meilleure ingénierie foncière. » « Malgré toutes les décisions des experts et comités techniques, ce sont les élus qui doivent avoir le dernier mot ».
Toujours dans le cadre d’une meilleure « démocratie foncière », les intervenants ont évoqué la nécessité d’un meilleur schéma de décision. « Le niveau communal reste le meilleur niveau pour savoir ce qu’il faut faire sur chaque parcelle, explique Henri Nallet. Le “pays” me semblait être un bon échelon pour une politique plus large. » Yves Censi souhaiterait donner, lui aussi, plus de prérogatives à l’intercommunalité. Enfin, la région fait consensus pour les grandes orientations foncières.
A l’heure des débats en vue des prochaines échéances électorales, présidentielles et législatives, les idées pour une meilleure gestion foncière et surtout une rationalisation de la consommation de l’espace devront désormais être mises noir sur blanc dans les différents programmes. Car l’objectif de ces changements a déjà été posé sur le papier : la Lma, votée en juillet 2010, a scellé l’objectif de réduire par deux la consommation de foncier agricole d’ici 2020.
Des ceintures vertes au PS Germinal Peiro, secrétaire national du PS en charge de la ruralité, a profité de ce colloque pour évoquer les idées du programme du candidat François Hollande en matière de gestion du foncier agricole. |
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