 En 2011, Bruno Le Maire a visité le Space et prononcé son discours. En 2010, il n'a pu que prononcer son discours. En 2009, en pleine crise du lait, il n'a ni visité le Salon, ni prononcé son discours. (© Terre-net Média)
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Un homme « transformé » par les paysans ? Bruno Le Maire, nommé en pleine crise du lait en 2009 et bizuté au Space quelques semaines après par des éleveurs en colère, n’a jamais eu le sentiment d’avoir été aussi utile dans sa carrière (un presque sans faute selon des experts), qu’au cours de son mandat rue de Varennes. Et avec succès semble-t-il car le ministre, que rien ne le prédestinait à l’Agriculture, a su se tailler une côte de popularité auprès des paysans à faire pâlir n’importe quel candidat à la présidentielle.
Moins « coincé » et moins « raide »
Mais si le ministre « président des agriculteurs » est moins « coincé » et moins « raide », comme il l’a affirmé, sa thérapie agricole ne l’a pas changé. Ses costumes sont toujours impeccablement taillés et toujours aussi raides, sans une touche de fantaisie. Bruno Le Maire reste en fait l’homme perfectionniste qui souhaiterait achever son mandat en ayant le sentiment d’avoir terminé sa mission. Rempiler rue de Varennes, où il a pris goût à la diplomatie utile, ne lui déplairait probablement pas, même s’il est tiraillé par d’autres fonctions plus prestigieuses. N’a-t-il pas du reste été cité pour être nommé premier ministre ou ministre de l’Economie ?
Les interprofessions « auraient tout intérêt à travailler avec l’ensemble des représentants du monde agricole ». |
Au ministère de l’Agriculture, son hôte a le sentiment d’y avoir insufflé, avec les membres de son cabinet, tombés eux aussi amoureux de l’agriculture selon l’un d’entre-eux, un nouvel élan qui a permis à la France de redevenir le moteur de l’Europe agricole, tout en renouant avec un excédent commercial agroalimentaire qui bat des records. Aussi c’est en homme avisé, fier de son bilan, que Bruno Le Maire a fait les recommandations suivantes à son successeur et ses ouailles.
A un an des élections des Chambres d’agriculture, il émet le voeu que « le monde agricole doit être un monde rassemblé ». « Même si cela doit rester un choix libre et indépendant des interprofessions », celles –ci « auraient tout intérêt à travailler avec l’ensemble des représentants du monde agricole. »
« La question n’est plus de nous diviser les uns les autres, a-t-il déclaré, la question est de nous rassembler pour faire face à nos concurrents qui ne nous feront aucun cadeau, ni nos concurrents européens, ni nos concurrents venus des pays émergents. »
« La bataille du verdissement »
Sa seconde recommandation s’inscrit aussi dans le temps ou plutôt dans la continuité du travail entamé sur la réforme de la Pac avec un budget sécurisé malgré la crise. Bruno Le Maire souhaite « qu’il y ait de la régulation sur tous les marchés, parce que régulation veut dire sécurité, et régulation veut dire amélioration des performances des paysans qui, avec la sécurité suffisante, seront encore plus efficaces qu’ils ne l’ont été par le passé ».
« Et il faudra mener la bataille du verdissement, car le verdissement tel qu’il est proposé aujourd’hui ne convient pas et il reste un travail important à faire. »
Mais dans l’immédiat, le ministre s’attèlera à la simplification de la mise en oeuvre « tatillonne et parfois suspicieuse » des règles, même si il sait que ce dossier ne sera pas réglé dans les trois mois qui lui restent avant de quitter ses fonctions. Il réunira sous peu les Draaf et les Real « pour leur demander de respecter ces orientations qui sont celles fixées à Pamiers par le président de la République, et sur lesquelles je me bats depuis désormais 3 ans ». « Nous devons appliquer (les règles environnementales) avec le minimum de bon sens que les producteurs sont en droit d’attendre de leur administration ».
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