 A l'heure actuelle, il n'existe pas de réglementation concernant le virus de Schmallenberg. Aucun abattage, ni restriction quant au transport d'animaux ne sont établis. (© Terre-net Média) |
Le virus dit de « Schmallenberg », du nom de la ville allemande de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, où les premiers cas sont apparus à la fin de l’été dernier, se répand à travers les Pays-Bas et la Belgique. Il aurait même traversé la Manche ces derniers jours pour atteindre des animaux anglais. Aujourd’hui, un cas a été détecté pour la première fois en France dans un élevage d'ovins situé en Lorraine.
Le même vecteur que la Fco
Ce virus, jusqu’alors inconnu des services vétérinaires, serait transmis par un moucheron piqueur, le même vecteur que le virus de la Fco. Le virus de Schmallenberg affecte les ruminants, notamment les ovins et caprins, et provoque des avortements, ainsi que de sévères attaques sur les jeunes qui naissent vivants. Aucune contagion directe d’animal à animal, hormis de la mère à son petit lors de la gestation, ou de transmission à l’homme n’ont été constatées.
Avortements et naissances d’animaux « monstrueux »
« Le virus atteint le système nerveux central et plusieurs cas d’agneaux « monstrueux » ont été observés », explique le docteur vétérinaire Eric Collin de la commission épidémiologie de la Sngtv (Société nationale de groupement des techniques vétérinaires). « Certains élevages présentent jusqu’à un tiers d’agneaux nés avec des membres bloqués, des défauts d’équilibre ou de succion, voire même des crânes surdimensionnés, remplis d’eau avec un cerveau anormalement petit. Un cas de veau anormal, dont la mère a été atteinte par ce virus, a également été signalé ces derniers jours », indique le docteur Collin.
Les symptômes : diarrhées et hyperthermie
Cet été, environ 80 cas de vaches présentant d’importants symptômes durant quelques jours, tels que des diarrhées aqueuses, des signes d’abattement, de l’hyperthermie (40 – 41°C) et des pertes d’appétit, ont alerté les vétérinaires allemands qui ont fait des analyses. Ils ont détecté la présence de segments d’Arn encore inconnus dans le génome des animaux atteints. Le virus de Schmallenberg fait partie des virus dit « exotiques » et appartient à la famille des 'orthobunyavirus'. Il semblerait que ce virus résiste assez peu de temps dans le sang de l’animal. D’après le vétérinaire, « sa durée de persistance pourrait être moins longue que celle du virus de la Fco ».
Eviter l’exposition au moucheron
« Les éleveurs ne peuvent pas faire grand-chose pour limiter la propagation du virus, constate Eric Collin, si ce n’est limiter l’exposition au vecteur que l’on suspecte être le moucheron « culicoïde ». Durant la période estivale, le risque de transmission est plus important. Il faut éviter de conserver des eaux stagnantes aux abords de la ferme (flaques d’eau, gouttières, pneus,…) et éventuellement protéger les animaux avec un produit insecticide », conseille-t-il. Les femelles gestantes sont les plus exposées et le passage viral affecterait le fœtus entre les 40 et 120 jours de gestation.
« Nous sommes méfiants dans le Nord-Est de la France »
La Dgal (Direction générale de l’alimentation) a envoyé une lettre de service. « Normalement l’ensemble des vétérinaires français sont au courant », précise le Docteur Eric Collin. « Les visites sanitaires sont obligatoires lors d’un avortement et des analyses complémentaires doivent être réalisées si le vétérinaire estime qu’il y a un risque. Nous sommes particulièrement méfiants dans le Nord-Est de la France ».
Aucune réglementation pour le moment
Pour le moment, il n’existe aucune réglementation concernant le virus de Schmallenberg, ni de restriction sur l’importation d’animaux étrangers. « Il n’y a pas encore de technique sérologique disponible, mais cela ne devrait tarder », espère le vétérinaire. « Par chance, les Allemands et les Néerlandais ont réagi rapidement. Il y a eu une bonne communication entre les professionnels européens. » D’après le conseil de l’UE, « plusieurs délégations européennes ont indiqué appuyer la demande des Pays-Bas, qui souhaitent, à l'égard de cette nouvelle maladie, une approche coordonnée de l'UE comportant notamment un échange rapide d'informations sur les cas détectés, la conjugaison des efforts de recherche sur les diagnostics, l'épidémiologie et la mise au point d'un vaccin, ainsi qu'un soutien financier de la Commission en faveur du suivi et de la recherche. »
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