
Passer aux énergies renouvelables à l’échelle de l’exploitation a pour but d’optimiser sa consommation. Zoom sur ces technologies qui ont besoin d’être soutenues pour poursuivre leur développement.
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Première chose à faire : établir un diagnostic qui permettra de calculer l’efficacité énergétique de l’exploitation. Il analyse les consommations d’énergies non renouvelables des exploitations agricoles, en relation avec sa propre production énergétique.
L’objectif est de quantifier les entrées et les sorties d’énergies non renouvelables, de connaître la répartition des postes et d’évaluer les émissions de gaz à effet de serre liées à la consommation d’intrants et aux pratiques agricoles.
Suite à ce diagnostic, l’agriculteur sera à même de choisir des voies de progrès, et selon les opportunités la mise en place d’énergies renouvelables.
Miscanthus ou éolien
Au niveau du foncier, les agriculteurs peuvent se tourner vers le grand éolien, même s’ils sont plus souvent acteurs de la dynamique territoriale que promoteurs. En France, les parcs éoliens sont rentables sur des sites où la vitesse moyenne du vent sur une année est supérieure à 21 km/h, et qui bénéficient de coûts réduits pour le raccordement au réseau électrique. Cependant, le classement en Zde (Zone de développement de l’éolien) et les nouvelles contraintes Icpe (Installations classées) vont limiter le développement de l’éolien. En cas de location d’un terrain à un investisseur éolien, un loyer (1.500 à 2.000 €/MW) et une indemnisation (800 à 1.000 €/MW) est à percevoir. Les indemnisations reviennent à l’exploitant en cas de fermage. Le bail stipule que le preneur doit remettre les terres en état au terme du bail.
Autre option : le miscanthus. C’est une plante vivace (5 à 18 ans - 4 m de haut) qui est très intéressante au niveau énergétique. Cette culture est très productive (rendement de 15 t/ha), peu exigeante en intrants et respectueuse de l’environnement. Le miscanthus peut être utilisé pour le chauffage. Son pouvoir calorifique (4,5 à 5 kW/kg de MS) est plus élevé que celui de la plaquette bois (2,3 à 3,1 kW/kg de MS). Attention, la culture du miscanthus peut entraîner des problèmes de trésorerie car la plante n’est récoltée qu’à partir de la seconde année et atteint son potentiel maximum au bout de 5 ans. Le switchgrass peut également être utilisé grâce à son fort potentiel énergétique.
Retour sur investissement
Côté bâtiments, le photovoltaïque permet de transformer l’énergie solaire en énergie électrique à partir de panneaux pouvant être superposés à la toiture ou intégrés au toit. L’investissement est variable selon le type et la qualité des panneaux choisis ainsi que la puissance installée. Les tarifs d’achat sont ajustés par trimestre et concernent chaque nouvelle demande de raccordement. Le tarif est garanti par contrat pour une durée de 20 ans. Pour déterminer la rentabilité des panneaux, il est nécessaire de tenir compte du coût de l’emprunt, des assurances, de la location du compteur Edf et des taxes. Le retour sur investissement ne se fait pas avant 17-20 ans.
Enfin, la méthanisation est un procédé biologique permettant de valoriser des matières organiques en produisant une énergie renouvelable et un engrais. Elle participe à la réduction de l’émission de gaz à effet de serre. Le rendement électrique est de l’ordre de 35 à 40 %. L’énergie du méthane est transformée en électricité et en chaleur. Une partie de cette chaleur sert à chauffer le digesteur. La méthanisation permet une diminution des odeurs, et des germes pathogènes mais, en aucun cas, un abattement de la valeur fertilisante. L’investissement dans une station de méthanisation est élevé. Le coût varie de 4.000 à 9.000 €/kWe (électrique) installé pour une unité de production allant de 100 kiloWatt à 1 mégaWatt. À la signature du contrat, Erdf s’engage pour une durée de 15 ans. L’installation devient intéressante lorsqu’un surplus de chaleur peut être revendu à des collectivités ou des installations extérieures.
Des solutions pour la laiterie
2 m2 de capteurs = le chauffage de 100 litres d’eau à 75° C
Coût total : 5 à 6.000 €
Diminution de 80 % de la consommation d’énergie destinée à la production d’eau chaude. |
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