Confirmation de l’effet déprécif de plus de 15% de tourteau de colza

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Confirmation de l’effet déprécif de plus de 15% de tourteau de colza

Dans les régimes alimentaires des porcs, les éleveurs tendant à limiter l’utilisation de tourteaux de colza compte tenu de son effet négatif sur la consommation des porcs lié notamment à la présence de glucosinolates et de fibres. Il est difficile d'augmenter la part de colza à plus de 15 % dans la ration des porcelets. L’instauration d’une compétition alimentaire entre animaux n’a pas modifié les seuils de tolérance d’incorporation de tourteaux de colza comme vient le confirmer une étude menée par l’Ifip-Institut de l’élevage.

 

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Sur la base de cet essai mené par l’Ifip, un degré élevé de compétition affecte bel et bien la consommation et la croissance des porcelets. (© Terre-net Média)

Si à 12% d’incorporation de colza dans la ration du porcelet, aucun effet notable n’est relevé, ce n’est pas le cas lorsque ce taux dépasse 15%. Ce seuil est en effet celui au-delà duquel les performances de post-sevrage sont légèrement affectées, notamment lorsque les conditions d’élevage sont bonnes.

Cette baisse de performances a été étudiée et les chercheurs ont posé l’hypothèse qu’elle était liée à la présence de fibres, de glucosinolates et de ses produits de dégradation, le glucosinolate étant un des composants du colza. « Nous avons également établi que le comportement alimentaire du porc pouvait être aussi modifié par le degré de compétition à l'auge » détaillait Eric Royer (Ifipi-Institut de l’élevage) lors des Jrp 2011 à Paris.

Pour confirmer cette hypothèse, un essai a été mené à la station de Villefranche-de-Rouergue. Cette expérimentation étudie les effets de l’addition de tourteau de colza à un régime ayant une proportion élevée de fibres, ainsi que ceux du degré de compétition pour l’accès à l’auge.

Une mise en compétition alimentaire

Les 360 porcelets (PPxLW)x(LWxLd) retenus sont répartis en quatre lots différenciés selon leur sexe, le traitement alimentaire et la taille de l’auge. Deux modalités alimentaires sont étudiées : un aliment témoin (contenant 5% de colza) et aliment test (15% de colza) sont comparés l’un l’autre.

Quand à la taille de l’auge, elle varie dans le premier cas de 0,34 m²/animal (surface témoin), contre 0,26 m² dans le second (surface compétition). « Les aliments sont distribués ad libitum en farine », précisait le spécialiste de l’Ifip.

Dans le cadre de l’essai, de nombreuses données ont été enregistrées   quantités d’aliments consommés, poids des animaux, comportement alimentaire et de façon globale, les performances zootechniques.

Des limites qui persistent malgrè la compétion alimentaire

« Les limites d’incorporation du tourteau de colza, de 15%, ne sont pas modifiées par la mise en place d’une compétition alimentaire » résumait Eric Royer. Cet essai confirme donc que « la concentration de l’aliment en glucosinolates et sa teneur en fibres sont des critères majeurs à prendre en compte lors de la formulation, indépendamment du taux de tourteau de colza »

Cet essai montre toutefois que « des investigations supplémentaires apparaissent nécessaires à mener dans le but de confirmer les effets du niveau alimentaire initial et de la teneur en fibres sur l’adaptation du porcelet à un nouvel aliment » poursuivait Eric Royer.

La compétition réduit l'écart de consommation entre les sexes

Dans le détail, les résultats montrent que les porcs mis en compétition au niveau alimentaire pendant la période de 2e âge consomment 11% d'aliment en moins que les porcs 'Standard'.

Par ailleurs, l’étude a mis en évidence une interaction entre les effets compétition et le sexe des porcs : « cette interaction est expliquée par la consommation moyenne par jour des porcs mâles : dans le cas d’une situation classique, la consommation des mâle est supérieure à celle des femelles, avec respectivement 1144 g/j et 1096 g/j. Dans le cas d’une compétition, elle est identique, à 998 g/j en moyenne ».

En outre, les porcelets légers tendent à consommer moins d'aliment à fort taux de colza que d'aliment standard, avec respectivement 1009 g/j et 1076 g/j. « Mais cette différence ne se retrouve pas chez les porcelets moyens et lourds », poursuivait Eric Royer.

Ces deux tendances se retrouvent également au niveau du Gmq : celui des porcelets léger recevant l’aliment à fort taux de colza est inférieur de 9% (583 g/j) au Gmq des porcelets légers recevant l’aliment témoin (639 g/j). « Il n'y a pas de différence dans le cas des porcelets moyens (-3%) et lourds (+3%). »

Enfin, le Gmq des porcelets mâles est supérieur à celui des femelles (648 vs 631 g/j). « Sur la base de ces résultats, nous pouvons donc confirmer le fait qu’un degré élevé de compétition affecte la consommation et la croissance des porcelets », concluait le spécialiste de l’Ifip.

Pour aller plus loin

Ifip-Institut du porc : www.itp.asso.fr.

 

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