Peu d’influence sur les performances ultérieures de croissance

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Peu d’influence sur les performances ultérieures de croissance

Une synthèse de quatre études vient préciser l’impact réel de l’alimentation en post-sevrage sur les résultats zootechniques en engraissement des porcs. Au final, cette influence serait modérée, voire limitée.

porcelet alimentation
Les résultats de ces essais indiquent qu’il n’existe pas d’influence significative des conditions d’élevage ou de la conduite alimentaire en post-sevrage sur les caractéristiques de carcasse. (© Terre-net Média)

Les résultats zootechniques finaux d’un animal ne sont que la compilation de son évolution à chaque stade d’élevage. Si l’animal a été plus ou moins stressé au cours de sa vie, en fonction de la pression parasitaire ou de la satisfaction pleine et entière de ses besoins, il réagira plus ou moins favorablement.

Une compilation de quatre essais, réalisée par Didier Gaudré (Ifip-Institut du porc), vient préciser l’impact des conduites alimentaires ou des conditions d’élevages adoptées en post-sevrage. En effet, les producteurs et techniciens ont constaté des écarts de vitesse de croissance « associés ou non à une amélioration de l’indice de consommation », expliquait en février 2011 le spécialiste de l’Ifip. Reste que, lorsque l’amélioration porte sur l’efficacité alimentaire, l’intérêt économique peut être déterminé facilement. « En revanche, lorsque l’amélioration porte sur la vitesse de croissance, l’intérêt économique de ce gain est plus difficile à préciser » poursuivait Didier Gaudré, à l'occasion des JRP 2011 à Paris.

Quatre essais à la loupe

Cette incertitude a donc poussé le scientifique à faire la synthèse des résultats de quatre bandes de porcs à l’engrais ayant fait l’objet d’essais en période de post-sevrage. Les essais ont été retenus sur la base d’un écart significatif du poids vif des porcs à l’entrée en engraissement. Dans les deux premiers essais, des conditions optimales d’élevage en post-sevrage sont comparées à des conditions dégradées. Dans le 3essai, la comparaison porte sur la nature des deux aliments distribués (aliments de type porcelet 2âge et porc nourrain) qui diffèrent par leurs teneurs en lysine digestible (11,5 et 9,6 g/kg), protéines (18,2 et 16,5%) et en phosphore digestible (3,3 et 2,5 g/kg). Enfin, dans le dernier essai, les teneurs en lysine digestible sont de 1,0 et 1,3 g par unité MJ d’énergie nette.

Au cours de la phase d’engraissement, ces porcs reçoivent des aliments identiques et sont élevés dans des conditions similaires pour ne pas biaiser les résultats. Par la suite, « leurs performances au cours de cette période sont comparées selon le traitement expérimental reçu en post-sevrage ».

Une incidence limitée

L’analyse des résultats compilés dans ces quatre essais indique que « les caractéristiques nutritionnelles de l’aliment distribué en post-sevrage ont une incidence limitée sur les performances ultérieures de croissance » résumait Didier Gaudré avant de poursuivre : « nos résultats indiquent qu’un écart de poids obtenu en fin de post-sevrage aura tendance à rester du même ordre de grandeur en cours d’engraissement. Cela laisse la place à des pratiques nutritionnelles peut être moins intensives en post-sevrage, en faisant attention à l’importance des pathologies digestives rencontrées à ce stade ».

La seconde information notable est que lorsque la qualité des conditions d’élevage diminue en post-sevrage, les animaux peuvent répondre positivement ou négativement : « nous avons observé que les performances des animaux en engraissement peuvent être affectées dans un sens ou dans l’autre. L’explication se trouve très probablement dans l’existence d’interactions complexes entre statuts sanitaire et nutritionnel des animaux ».

Enfin, dans l’ensemble, l’incidence des conditions d’élevage et des conduites alimentaires en post-sevrage, apparaît limitée sur la qualité des carcasses à l’abattoir.

Pour aller plus loin

Ifip-Institut du porc : www.itp.asso.fr.

 

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