
L’évolution du cahier des charges bio offrent de nouvelles opportunités en matière de traitement alternatifs, tels que la phytothérapie. Un essai mené par In Vivo confirme que les extraits de végétaux peuvent constituer une voie nouvelle antiparasitaire et amélioreraient le Gmq des veaux dans les premières semaines.
![]() « L’essai mené par In Vivo montre que l’apport du produit de phytothérapie testé permet bel et bien de réduire le nombre de veaux excréteurs d’oocystes de coccidies, voire de réduire le niveau d’excrétion de ces veaux excréteurs ». (© Terre-net Média) |
Chez les jeunes ruminants, les coccidies sont parmi les premiers parasites les plus répandus. Par exemple, chez les agneaux, la coccidiose reste la principale pathologie et la première cause de mortalité chez les agneaux. Les premiers signes apparaissent trois semaines après la naissance et se traduisent par une mauvaise croissance des agneaux à l’origine de fortes pertes économiques.
Chez les jeunes bovins, la situation est également préoccupante, même si les coccidioses « n’induisent pas toujours de troubles sanitaires visibles, tels que la diarrhée notamment », précise Christine Gerard, du groupe coopératif In Vivo. Reste que ces coccidioses peuvent être responsables de faibles croissances.
Les éleveurs ont la possibilité dans ce cas de traiter les animaux à base de solutions allopathiques, « pratiqués ponctuellement lors de symptômes de coccidiose sur des veaux d’un troupeau, ou en thérapie sur l’ensemble des veaux d’un lot, avant le début d’une période à risque de coccidiose, pour un positionnement préventif ».
Avec l’évolution du cahier des charges bio, la phytothérapie peut constituer une voie nouvelle innovante dans le contrôle de l’infestation.
Questionnement sur la phytothérapie
In Vivo a voulu mettre en place un essai dans le but d’évaluer l’efficacité anticoccidienne d’un produit à base d’extraits de plantes, de la famille des Asteraceae, Rosaceae et Fabaceae sur le jeune ruminant. À noter que ce produit est distribué via l’aliment lacté.
Les résultats en bref Dans le détail de l’essai, il faut noter que les coccidies identifiées dans cet essai sont du genre E. Bovis (J21 et J37) et E. Ellipsoïdalis (plutôt à J83). À J37, le lot ayant reçu des extraits de plantes présente un nombre d’animaux excréteurs significativement plus faible, avec 5 % d’animaux excréteurs contre les trois quart dans le lot témoin. Enfin, au 81e jour, les deux lots se différencient toujours, avec 50 % d’animaux excréteurs dans le lot témoin, contre 15 % seulement dans le second lot. « À noter toutefois que le niveau d’excrétion fécale, sur les veaux excréteurs, n’est pas significativement différent. » |
Un lot témoin a été comparé à un second lot où les animaux ont reçu, pendant les 28 premiers jours, 5 g du produit testé. « Tous les animaux ont été pesés à J0, J50 et à la vente. »
Pour préciser l’activité antiparasitaire de la solution phytothérapique, un dénombrement des oocystes de coccidies a été réalisé sur 20 veaux de chaque lot (toujours les mêmes) à J0, J21, J37, et J81. Puis, les niveaux d’excrétion d’oocystes ont été comparés entre les deux lots.
47 € supplémentaires par veau
La synthèse des résultats obtenus montre que l’apport du produit de phytothérapie testé permet bel et bien, dans les conditions de l’essai, de « réduire le nombre de veaux excréteurs d’oocystes de coccidies, voire de réduire le niveau d’excrétion de ces veaux excréteurs ».
Outre cet effet sanitaire, les scientifiques ont également relevé un effet associé sur le gain de poids précoce des veaux et la qualité des carcasses : entre J0 et J50, le Gmq du lot ayant reçu les extraits végétaux est de 1.012 g/j contre 857 g/j pour le lot témoin.
Cependant, sur l’ensemble de la période d’engraissement, l’écart se réduit et ne reste pas significatif, bien que la tendance soit toujours en défaveur du lot témoin (1.188 g/j) par rapport au lot ayant reçu les extraits végétaux (1.219 g/j).
« La plus value économique du lot supplémenté, liée au meilleur classement des carcasses, a été estimée à + 47 € par veau, dans la situation de prix de vente du veau de boucherie du 1er trimestre 2010. »
En résumé, ce produit pourrait donc constituer une piste intéressante « pour la gestion préventive des infestations coccidiennes chez jeune veau ».
Pour aller plus loin Institut de l’élevage : www.idele.fr. |
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