
Depuis trois ans, la production et la transformation de lait de chèvre a fortement progressé, boosté par une demande croissante. Mais, sous l’effet de la crise économique, la consommation se replie en 2011. Les éleveurs, eux, voient les prix à la production diminuer, et leurs charges grimper en flèche.
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Hausse de la production et des stocks…
Depuis 2008, la production de lait de chèvre, boostée par un plan de pérennisation de la filière, n’avait cessé de progresser fortement : + 12 % en 2009 par rapport à 2008 et + 7 % en 2010 par rapport à 2009. Une forte croissance permise par une augmentation des effectifs de chèvres (+ 5 % entre novembre 2009 et novembre 2010) et de chèvres saillies (+ 8 %), mais aussi une forte amélioration de la productivité par tête. En 2010, une chèvre a produit deux jours de plus, avec une quantité annuelle moyenne par tête de 842 kg contre 818 kg en 2009.
La forte collecte et les fabrications en hausse de fromages industriels ont accentué le volume des stocks de produits de report (caillé, lait concentré, ultrafiltrat, préfromage). Ils sont passés de 6.000 t en décembre 2008 à 13.500 t en décembre 2010. Traditionnellement élevés en été, ils ont atteint un pic à près de 20.000 t en juillet 2011, soit près de six mois de consommation nationale.
…mais baisse de la consommation
En parallèle, les ménages ont réduit fortement leur consommation à partir de 2008, crise oblige. En septembre 2011, les volumes de fromages de chèvre achetés se sont réduits de 2,3 % par rapport à septembre 2010, selon le panel Kantar Worldpanel et FranceAgriMer.
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Double peine pour les éleveurs
Stocks élevés, production toujours dynamique mais baisse confirmée de la consommation : les conséquences sur le prix du lait ne se font pas attendre. Le prix de base du lait de chèvre s’est replié à partir du mois d’avril 2010. Sur les huit derniers mois de l’année 2010, la baisse du prix de base du lait a été de 4,7 %, entraînant une baisse de 3,5 % sur l’ensemble de l’année 2010. La baisse s’est amplifiée jusqu’au mois de mars 2011, atteignant à cette date 6,6 % par rapport à mars 2010. Depuis, la baisse s’est ralentie. En septembre 2011, elle se situe à - 1,4 % par rapport au même mois de 2010. Au premier trimestre 2011, le prix moyen payé au producteur était de 578 €/1.000 l contre 604 €/1.000 l en 2010. Au troisième trimestre 2011, le prix moyen était de 572 €/1.000 l, contre 584 €/1.000 l en 2010.
Pour les éleveurs, la peine est double car leurs coûts de production ont fortement augmenté ces derniers mois. Après avoir baissé jusqu’à l’été 2010, le prix des aliments composés pour chèvres a fortement progressé et a retrouvé les niveaux élevés atteints durant le deuxième semestre 2008. En septembre 2011, le prix des aliments pour chèvres riches en protéines se situe au même niveau qu’en octobre 2008 et celui des aliments peu riches en protéines au niveau des prix d’août 2008. Le prix de ces deux types d’aliments a augmenté de 13 % en un an. Sur une base 100 en 2005, l'indice du coût de l'aliment acheté est de 145,7 au troisième trimestre 2011. L'indice général des coûts de production, lui, est de 132.
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