
Mardi 29 novembre 2011, JA a réuni autour d’une même table la Fnpl, la CR, la CP et la Fnil, notamment, pour débattre de la construction de la nouvelle filière laitière qui s’impose avec la contractualisation et la fin des quotas laitiers. Les producteurs ont rappelé la nécessité impérieuse de se regrouper à différents échelons pour négocier les prix et participer à la gestion des volumes. Le mini-paquet lait européen devrait être adopté par les ministres de l’agriculture lors du conseil du 15 décembre prochain.
![]() André Pfimlin (économiste), Yves Sauvaget (CP), Daniel Condat (CR), Henri Brichart (Fnpl), Laurent Frantz (Ceja), Dominique Brinbaum (Dgpaat) et Daniel Chevreul (Fnil) étaient réunis autour de la même table. (© JA) |
Dépassant les clivages syndicaux, JA compte assumer cette responsabilité et a invité autour d’une même table de nombreux représentants de coopératives, de groupes laitiers privés, de groupements de producteurs et surtout de syndicats. Par l’organisation d’une telle journée, le syndicat se pose en rassembleur et souhaite voir rapidement émerger un consensus sur l’organisation des producteurs et de l’ensemble des acteurs de la filière, en vue de préparer l’après-quota, prévu en 2015.
Des prix négociés par entreprise, une gestion de volume par bassin
Les producteurs ont d’abord évoqué la gouvernance française de la filière. « Il faut sortir d’une relation paternaliste entre entreprises et ses producteurs, a rappelé Patrick Ramet, trésorier de la Fnpl. Selon lui, les producteurs doivent s’organiser d’abord verticalement en OP par entreprise. « Cette OP verticale d’entreprise nous permettra de négocier le prix avec l’industriel. »
La Fnpl prône en parallèle la mise en place d’OP par bassin de production. Ces dernières auront la charge de négocier « la mobilité des contrats » et donc la gestion des volumes.
![]() Projet Lait JA (Cliquez sur le graphique pour l'agrandir) (© JA) |
Simplifier la structuration de la filière
Face aux revendications des producteurs, les représentants des laiteries tempèrent. « Commencez par mettre en place les OP par entreprise ! Aux échelons supérieurs, il y a les conférences de bassin, les Criel, le Cniel, puis les OP de bassins et une nouvelle interprofession… cela reste flou » explique Daniel Chevreul, de la Fédération nationale de l’industrie laitière. « Attention à ne pas créer d’usines à gaz », a insisté Henri Hédouin, de la coopérative Agrial.
« Il y a un étage en trop, a souligné Daniel Condat, président de l’Opl, la branche lait de la Coordination rurale. Entre les OP de bassin et l’échelon national, les Criel sont à supprimer. » Avant d’évoquer : « La nouvelle interprofession, nous, nous appelons cela l’office du lait. Ca pourrait être un Cniel rénové », sous-entendant l’ouverture de l’interprofession laitière aux syndicats minoritaires.
L’improbable interprofession européenne
Outre le vaste chantier à peine commencé, que constitue la nouvelle structuration française du secteur laitier, les acteurs ont également abordé la question de la gouvernance européenne. Tous ont, à ce sujet, exprimé le septicisme quant à l’aboutissement d’une telle interprofession.
JA au-delà des clivages syndicaux En juin 2011, JA avait rencontré tous les acteurs de la filière laitière, y compris les représentants des syndicats minoritaires. Des rencontres à l’issue de laquelle le syndicat avait présenté son « projet lait génération 2016 ». Suite à la journée de réflexion organisée le 29 novembre, réunissant tous les acteurs de la filière laitière, JA souhaite désormais que tous les sujets sur la structuration de la filière soient débattus au sein de FranceAgriMer. « Nous souhaitons aborder tous les sujets, y compris ceux qui fâchent au sein de l’interprofession, directement auprès de FranceAgriMer car tous les acteurs, notamment les syndicats minoritaires, pourront y participer », explique le syndicat. |
« Et pourtant, si on veut que l’Europe agricole fonctionne à 27 pays, il va falloir partager !, a souligné Yves Sauvaget, de la Confédération paysanne. Si le mini-paquet lait européen est validé en l’état, l’Europe va concentrer la production laitière et ce sont des milliers de producteurs qui vont disparaître. »
Le paquet-lait européen voté le 15 décembre 2011
Pressée par les producteurs, Dominique Brinbaum a annoncé que le Paquet lait serait probablement adopté lors du prochain conseil des ministres européens de l’agriculture le 15 décembre 2011, sous réserve d’accord sur les derniers points en discussion.
Le Paquet lait prévoira une exception au droit de la concurrence dans le secteur laitier en reconnaissant aux organisations de producteurs le droit de négocier collectivement les prix. Cette exception ne sera effectivement possible qu’après la sortie, par le ministère de l’Agriculture, d’un décret traduisant la législation européenne en droit français. La sortie du décret interviendra au plus tôt en janvier 2012.
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