Pascal Massol ne semble pas déçu. Depuis 3 ans, il aura été sur tous les fronts pour défendre les intérêts des producteurs de lait. Joint par la rédaction de Terre-net Média, jeudi 17 novembre, le fondateur de l'Association des producteurs de lait indépendants (Apli) nous confie, pour expliquer sa décision, que les projets de l’Apli n’avancent pas dans le bon sens et que la mobilisation est loin d'être au rendez-vous. Il abandonne quelques jours avant l’assemblée nationale de l’Office du lait, le 22 novembre prochain, .
« Je rentre chez moi et je leur souhaite bonne chance »
« L’ Apli c’est eux, les éleveurs ! » rapelle t-il. « S’ils ne sont pas présents avec nous, nous ne pouvons rien faire. Aujourd’hui l’Office du lait ne représente que 5 % d'entre eux. Ce n’est pas assez. »
Donc pas la peine d’aller plus loin, selon lui, si 30 % des producteurs de lait ne sont pas derrière le mouvement pour le soutenir. « Ca ne sert à rien. Je l’ai toujours dit. Si ça ne prend pas, je rentre chez moi et je leur souhaite bonne chance. »
 Conflits internes et faibles mobilisations provoquent la démission de Pascal Massol. (© Terre-net Média)
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Il est vrai que la conjoncture laitière actuelle n’aide pas l’Apli à mobiliser les éleveurs sur le terrain. Pascal Massol le sait bien et il déplore qu’ils ne se projettent pas plus dans l’avenir. «
Il n’y a plus de solidarité lorsque les prix sont élevés. A la prochaine crise ça va être terrible » prévient-il. Même constat concernant les discussions de travail durant les conseils d’administration de l’Apli. «C
’est à peine si l’on parle du prix du lait ».
« Les élus de l’Apli ne sont étrangers à ma décision »
Pascal Massol exprime aussi à travers sa démission son ras-le-bol des conflits internes, comme par exemple la faible implication de certains membres actifs de l’association, ou encore des problèmes budgétaires liés à la non remontée des cotisations de certaines régions au niveau national. « Les élus de l’Apli ne sont pas étrangers à ma décision. Ils ne respectent pas ce qu’ils ont à faire. Dans certaines régions les cotisations ne remontent plus. Soit c’est qu’il n’y a pas d’adhérents, et donc que tout va bien pour les éleveurs, soit c’est parce qu’il y a un problème. Mais sans budget, l'Apli ne peut pas fonctionner. »
D’une manière générale, Pascal Massol estime que « l’Apli a perdu son essence de départ. Maintenant que c’est structuré, ça ne marche plus. Il n’y a pas besoin de règlement sur tout. »
Un constat qui semble largement partagé par Sophie Poux, également démissionnaire de l’association. « L’Apli ressemble de plus en plus à un syndicat, elle prend un autre chemin. Le ''Haut'' dit ce que le "Bas" doit faire. Avec une telle organisation, aujourd’hui, il n’y a plus le même ‘'peps’' qui caractérisait le mouvement à son début. »
« Je pars sans rancune »
Outre ces désaccords internes, Pascal Massol en veut à Bruno Le Maire. Selon lui, le ministre de l’Agriculture «
n’a pas respecté les producteurs de lait ». «
Personne ne veut de la contractualisation en Europe et il tente de l’imposer avec la Fnsea. L’Apli a fait sa part du travail en proposant de nouvelles solutions, mais leurs mises en application dépendent aussi du ministre. »
Le fondateur de l'Apli ne considère pas sa démission comme un échec. « Non, il n’y a pas de déception. A l’Apli nous avons donné la possibilité aux paysans de sortir de la boue. L’Apli a déjà bien changé les choses. Je pars sans rancune », confie-t’il. Et à la question, pensez vous que l’Apli va continuer d’exister, il répond « je ne sais pas », en ajoutant qu’il y a des gens de « valeurs » qui ont « largement les moyens de gérer l’association ».
Aujourd’hui, il est prêt à repartir. Il travaille sur de nouveaux projets avec Sophie Poux.
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