 Selon la Cndsf, la semence fermière offre de nombreux avantages aux agriculteurs et aux fermiers. (© Terre-net Média)
|
Les députés insensibles aux difficultés des agriculteurs et à leur volonté de pouvoir adopter des pratiques culturales favorables à la préservation de la biodiversité ? C’est ce que font comprendre la Confédération paysanne et la Coordination Nationale pour la Défense des
Semences Fermières (Cndsf), «
consternées » après avoir appris que le projet de loi, passé une seconde fois en commission à l’Assemblée nationale, a été adopté mardi 15 novembre. Les auditions de leurs représentants n’ont pas convaincu.
« La majorité parlementaire a choisi son programme agricole : enrichir les plus riches en prenant le peu d'argent qu’il reste dans la poche des travailleurs de la terre », s’insurge la Confédération paysanne. Or « par ces temps de crise, nous espérions que les députés allaient faciliter la pratique de la semence de ferme, offrant de nombreux avantages aux agriculteurs et à la société », ajoute la Cndsf.
« Interdire aux paysans de semer leurs propres semences »
Avec toutes les organisations paysannes, environnementales et de la société civile qui se sont mobilisées pour préserver ce droit fondamental, la Confédération Paysanne « appelle l'ensemble des citoyens à interpeller leurs députés. Le refus de cette loi inique est nécessaire pour ne pas brader les droits humains les plus fondamentaux sur l'autel des spéculations financières ».
La proposition de loi adoptée revient en effet à « interdire aux paysans de semer leurs propres semences, provenant de leur récolte, pour les forcer à acheter celles de l'industrie », ajoute la CP. Et le syndicat fait porter la responsabilité de l’adoption du projet de loi à la Fnsea et à son président, Xavier Beulin qui « a choisi l'intérêt des obtenteurs contre celui des agriculteurs » en proposant « d'étendre les royalties, par exemple sous forme d'une taxe prélevée à l'hectare, aux éleveurs qui auto-consomment leur production. Les éleveurs apprécieront cette proposition… ».
Réaction de la Coordination rurale
«A la tête du groupe Sofiprotéol qui détient des participations dans plusieurs grands groupes semenciers français (Euralis Semences, Limagrain, RAGT Génétique, Serasem du groupe InVivo)», Xavier Beullin «a choisi son camp... et ce n'est pas celui des agriculteurs ! », défend la Coordination rurale dans un communiqué ce 21 novembre. Le président de la Fnsea « soutient l'application d'une forme de redevance, qui permettrait aux obtenteurs de continuer à faire leur travail". Il affirme son soutien au Gnis et sa « volonté de préserver [le] pôle semencier français ». Il préconise de faire participer aussi les éleveurs au financement de la recherche, en leur faisant payer une redevance sur les semences de ferme, y compris les fourragères, destinées à produire l’alimentation de leurs animaux ».
|
« Ensiler 38 ha de maïs, c’est rentrer l’équivalent de 75 000 € de stock »
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
Au Gaec Heurtin, l’ensilage de maïs 2025 déçoit avec seulement 9 t/ha
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Maïs fourrage : « Un silo mal tassé monte rapidement à 15 % de freinte »
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
La « loi Duplomb » est officiellement promulguée
Quelle évolution du prix des terres 2024 en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
Biométhane ou électrique, les alternatives au GNR à l’épreuve du terrain
Facturation électronique : ce qui va changer pour vous dès 2026