
Avec des prix qui s’effondrent à cause d’une production 2011 record en France et en Europe, la pomme de terre et ses coproduits constituent, selon l’Institut de l’élevage, une très bonne source nutritive pour les ruminants dans les élevages en déficit fourrager. Pour écouler des stocks abondants de qualité moyenne, l’Unpt insiste sur les opportunités à saisir pour les éleveurs situés à proximité des sites de transformation.
|
Cette situation du marché à l’automne 2011 redonne de l’intérêt, pour les éleveurs de ruminants devant faire face à un déficit fourrager sur leur exploitation, à l’utilisation de pommes de terre ou de ses coproduits pour l’alimentation de leur troupeau.
Selon l’Institut de l’élevage, « Les prix attractifs et les volumes importants méritent que les éleveurs portent une attention à cette ressource. Le prix d’intérêt se situe entre 45 et 55 euros par tonne. » Des chiffres fortement liés aux volumes disponibles et au prix des principales céréales, notamment le blé et l’orge, mais aussi à nuancer en fonction des coproduits et de leur teneur en énergie.
1,2 Ufl/kg MS en moyenne
Outre l’intérêt économique que peut trouver un éleveur situé non loin d’une usine de transformation, les coproduits présentent aussi l’avantage d’avoir de bonnes valeurs nutritives. « La pomme de terre se caractérise en effet par un apport énergétique important – environ 1,2 Ufl/kg MS – et de qualité, indique quant à lui l’Unpt (Union nationale des producteurs de pommes de terre). Son appétence, sa richesse en fer et en vitamine C, sa bonne conservation en font également un aliment de choix pour l'alimentation des ruminants. »
Les valeurs azotées sont plus variables d’un coproduit à l’autre. Il est donc important de bien caractériser les coproduits achetés avant de les utiliser dans le rationnement. Ce conseil reste bien entendu vrai pour tous les éléments qui entrent dans le calcul d’une ration.
![]() Valeurs nutritives des coproduits de l'industrie de la pomme de terre. (© Tables Inra 2002 et 2007) |
Bien réfléchir à l’intégration de la pomme de terre dans la ration
En diversifiant les rations, aussi bien en production laitière que chez les bovins viande ou les jeunes animaux, les coproduits de la pomme de terre permettent de bonnes performances zootechniques. Selon l’Institut de l’élevage, ils permettraient de maintenir la production laitière, d’augmenter légèrement le taux butyreux et de maintenir le taux protéique.
Avant d’incorporer un coproduit de pommes de terre dans l’alimentation des animaux, l’institut de l’élevage conseille aux éleveurs de bien définir la place qu’ils souhaitent donner à ces coproduits dans leur plan de rationnement. Pour des vaches laitières, la proportion ne doit pas dépasser 25 % de la matière sèche totale dans le cas des coproduits crus et 20 % dans le cas des coproduits cuits. Pour des animaux à l’engraissement, la proportion peut se situer autour de 35 à 40 % pour les coproduits crus et de 30 à 35 % pour les coproduits cuits.
![]() Quantités recommandées par animal et par jour. (© Comité national des coproduits) |
Attention au stockage !
L'Unpt en intermédiaire Dans un communiqué, l'Unpt indique pouvoir « servir de facilitateur entre les producteurs de pommes de terre ayant de la disponibilité en marchandise et les éleveurs potentiellement intéressés.» Et recommande aux producteurs intéressés de contacter les éleveurs de leur région. L'Unpt peut être contactée au 01 44 69 42 40 ou via son site internet: |
« Il faut donc lisser la surface avec une bâche plastique de bonne qualité », prévient l’Institut de l’élevage.
Quant aux coproduits semi-liquides ou liquides, ils doivent être stockés en citerne ou sur une surface bétonnée rendue étanche par une bâche plastique. La durée de stockage ne doit pas excéder deux à trois mois pour les coproduits cuits contre cinq à six mois pour les crus.
Aller plus loin: Prix d'équivalence des principales sources d'aliment pour les bovins |
« Ensiler 38 ha de maïs, c’est rentrer l’équivalent de 75 000 € de stock »
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
Au Gaec Heurtin, l’ensilage de maïs 2025 déçoit avec seulement 9 t/ha
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Maïs fourrage : « Un silo mal tassé monte rapidement à 15 % de freinte »
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
La « loi Duplomb » est officiellement promulguée
Quelle évolution du prix des terres 2024 en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
Quelle évolution du prix des terres en Bretagne en 2024 ?
Facturation électronique : ce qui va changer pour vous dès 2026