
Dans la continuité de l’émission sur la contractualisation au Space de Rennes réalisée le 14 septembre avec les collaborations de quatre représentants syndicaux de l’Opl, de la Fnpl,de la Cp et de l’Apli, au lendemain de la présentation du contrat de Farm Milkboard (Fmb), Christophe Chambon, secrétaire général de JA a accordé une interview à Terre-net Média.
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Christophe Chambon (CC) : Oui si ces contrats sont des contrats négociés collectivement et qu’ils prennent bien sûr en compte nos propositions notamment sur la cessibilité. On ne veut surtout pas que demain ce soit les transformateurs qui décident de tout ! sans un encadrement global des contrats avec des clauses types, on va arriver à une privatisation des territoires et de l’installation ! c’est pour ça qu’il faut aujourd’hui à tout prix se battre pour mettre en place des organisations collectives de producteurs fortes face aux laiteries (comme on le fait aujourd’hui avec la FNPL) mais aussi et surtout à l’échelle des bassins de production ! C’est ça qui sera le garant, la base de l’équité de traitement entre les producteurs que nous avons toujours défendus. Nous réaffirmerons cela, et bien d’autres propositions, le 29 novembre prochain à Paris lors de notre Journée Nationale consacrée à l’avenir de la filière et au projet Lait « Génération 2016 » des JA.
Tnm: Pensez-vous que l'absence de décret d'extension du droit à la concurrence aux OP non commerciales traduit un abandon des pouvoirs publics pour contractualiser « équilibrement » ?
CC : A JA nous pensons qu’un transfert de propriété, c'est-à-dire la mise en place d’OP commerciale est une voie idéale pour peser d’avantage dans les négociations commerciales et être maître de ses débouchés. Mais le système OP non commerciales peut aussi être efficace du moment qu’il permet d’équilibrer le rapport de force, c’est déjà une étape.
Cependant il ne faut pas attendre les décrets pour s’organiser collectivement. Mais ceux qui paraîtront d’ici la fin de l’année seront d’une importance capitale pour nous permettre de nous organiser le plus massivement possible et nous y serons très attentifs. Personne ne doit être mis de côté.
Tnm : Les Op parviendront-elles à être des structures professionnelles économiques, outrepassant les divisions syndicales et être ainsi unies face aux industriels ?
CC : Nous l’espérons. Ce doit être même l’objectif ! Créer des organisations collectives de producteurs en étant divisés, c’est contre-productif.
Nous plaidons pour la création d’OP asyndicales, fortes et constructive face aux transformateurs et qui défendent les producteurs sur tous les territoires. Et qui bien sûr puissent mettre en place des dispositifs efficaces et durables en faveur de l’installation. Ces organisations collectives de producteurs sont la base du projet lait JA, sans elles, la gouvernance de la filière n’en serait que déséquilibrée.
C’est dans OP de bassin que se prendront les décisions les plus importantes à partir des indications transmises par les interprofessions françaises et européenne (projet lait JA), c’est dans ces bassins que les contrats et les attributions de volumes seront discutés.
Tnm : Que répondez-vous à l'appel lancé par France Milkboard (Fmb) de rejoindre leur mouvement?
CC : Je viens de le dire : nous sommes pour la création d’OP qui regroupent tous les producteurs à l’échelle des bassins de production. Aujourd’hui on s’y prend par étape, d’abord les OP par laiteries et en même temps l’amorce des OP de bassins, qui devront être mis en place très rapidement.
Avec Fmb, on est déjà à un échelon national, cela nous paraît trop compliqué à mettre en place tout de suite, rejoindre Fmb n’a pas de sens dans l’état actuel des choses, c’est surtout de la com’.
Aujourd’hui l’urgence c’est construire les OP de bassins et nous sommes convaincus que tout le monde partage cet objectif. Après, dans l’absolu, construire une OP nationale comme au Canada, pourquoi pas, on peut dire que c’est une sorte d’aboutissement mais qui nécessite du temps.
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