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 « Les caractéristiques organoleptiques des aliments sont principalement déterminées par la race ou la variété, l’âge ou le stade de maturité, la fraîcheur des produits. »* (© Terre-net Média)
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Parmi ce qui les incite à acheter des aliments issus de l’
agriculture biologique, 91 % des consommateurs évoquent les bienfaits pour la santé, 89 % la qualité et le goût des produits, 87 % la sécurité sanitaire, 86 % la réservation de l’environnement et 62 % des raisons éthiques. C’est ce que révèle le baromètre 2010 de l’Agence Bio, sachant que les ventes de produits alimentaires biologiques ont grimpé de 32 % entre 2008 et 2010.
Alors que la vocation première de l’agriculture biologique est la protection de l’environnement, l’argument "nutrition santé" repose-t-il sur des bases rationnelles ?
Valeurs nutritionnelles identiques
Léon Guéguen, Gérard Pascal et Bernard Denis, de l’Académie d’agriculture de France*, ont compilé les résultats d’une centaine d’études comparant produits bio et conventionnels. Ils en concluent que « les facteurs de variation de la valeur nutritionnelle des aliments relèvent de la variété ou de la race, de la saison, du climat, du stockage, de la conduite d’élevage… plutôt que du mode d’agriculture ».
Ainsi, en l’état actuel des connaissances, « l’agriculture biologique peut légitimement revendiquer des vertus écologiques, mais certainement pas, dans le cadre d’un régime alimentaire global, des effets bénéfiques sur la santé des consommateurs réguliers de produits bio ».
Le mythe du "zéro résidu"
Quant à la sécurité sanitaire, selon Jean-Louis Bernard, correspondant de l’Académie d’agriculture de France « le consommateur classique a la garantie d’aliments conformes à la réglementation dans 92 à 96 % des situations : c’est la proportion de denrées sans trace détectable de résidu de traitement phytosanitaire ou sinon, à des niveaux toujours inférieurs aux Lmr. Pour le client bio, le taux de conformité à l’assurance du "zéro produit de synthèse" est sans doute bien plus faible : de l’ordre de 75 à 85 %. Et ce, sans compter les cas où des produits de la pharmacopée de l’agriculture biologique, le cuivre en particulier, existent de manière significative (raisin, fruits, tomate…) ».
Cependant, les auteurs cités s’accordent sur l’absence de risque pour la santé. Se pose ici plutôt le problème de conformité au cahier des charges et de respect de la promesse faite.
À chaque filière, ses risques
Rappelant la crise sanitaire de juin ayant pour origine des graines germées, Francis-André Wollman et Jean-François Briat du Cnrs s’indignent, eux, du « silence sidérant, consécutif à l’identification d’une ferme biologique comme source de l’infection. Un silence, révélateur de la crainte de contribuer à un débat considéré, aujourd’hui, comme politiquement incorrect ».
Ils préféreraient, au clivage entre bio et conventionnel, une prise de conscience du fait que « chaque modèle possède des risques spécifiques. Aux citoyens et aux pouvoirs publics de réfléchir à une meilleure coexistence de ces filières, pour un maximum de bénéfices tout en limitant les risques propres à chacune, dans des proportions raisonnables et socialement assumées ».
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