Beau concours, ventes mitigées à Saint-Christophe-en-Brionnais

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Beau concours, ventes mitigées à Saint-Christophe-en-Brionnais

Avec 342 animaux de boucherie en compétition, le concours de Saint-Christophe prouve qu’il est désormais passé à la vitesse supérieure. Dommage que l’austérité ambiante de cette rentrée difficile ait quelque peu plombé la demande. Retour sur ce concours avec Acti-Ouest.


« Daniel Lorton PH label et vache cul »
Un véritable exploit pour Daniel Lorton qui remportait trois des
grands prix avec des animaux tous nés et engraissés sur son
exploitation (ici les prix d’honneur label femelle et prix d’honneur
vache cularde). Une consécration et le fruit de nombreuses années
de sélection dans les bêtes « épaisses » pour cet éleveur.
Ce dernier en présentait six à Saint-Christophe. (© Acti-Ouest)

Le concours de bovins de boucherie de Saint-Christophe-en-Brionnais a eu lieu samedi dernier. Avec 342 animaux en compétition, il réunissait quelques bêtes de plus que l’an dernier, confirmant ainsi son renouveau. Depuis deux ans en effet, le concours de Saint-Christophe est monté en puissance. Désormais, les animaux y sont tous présentés lavés. Profitant du marché au cadran, les grands prix sont vendus aux enchères. Depuis l’an dernier, une commission externe est chargée de contrôler la qualité des animaux avant le passage du jury. Toutes ces innovations ont semble-t-il rehaussé la notoriété, voire même le niveau de qualité du concours de Saint-Christophe. Cette année, une centaine d’exposants bovins étaient présents, dont une dizaine provenaient des départements limitrophes (Allier, Loire, Nièvre). Comme il est désormais de coutume, la mise aux enchères des sept bovins les mieux primés a constitué l’évènement majeur de la journée. Devant une salle du cadran archi-comble, les sept bêtes d’exception ont défilé, faisant toute grimper les tarifs.

Succès des très bonnes bêtes

Sans atteindre les 12 € 50 de l’an dernier, les deux meilleures femelles culardes ont tout de même obtenu 11 € 70 et 11 € 90. La première a été acquise par un boucher de Montceau-les-Mines et la seconde par le groupe Sicarev. Les deux autres génisses culardes présentées au cadran ont atteint respectivement 9 € 10 (achetée par le chevillard Gesler) et 9 € 70 (achetée par le chevillard Despierre (42)). La meilleure des vaches culardes a été adjugée 8 € (Despierre). Quant aux bœufs, les acheteurs (Sicarev et le boucher en gros Charveron (38)) les ont payés 7 € 50 et 6 € 50. Globalement, les ventes sont plutôt satisfaisantes pour toutes les très bonnes bêtes. Dans les bonnes culardes, on parlait de tarifs tournant entre 6 € 25 et 6 € 40, voire 6 € 90 pour les meilleures. Des cours qui offrent une plus value de 0,15 à 0,30 € par rapport aux circuits habituels.

Morosité dans les moins bonnes

Mais ce bon niveau de vente se limitait qu’aux seuls très bons animaux. Le commerce se trouvant en effet très morose dans les vaches, voire même dans les génisses. Au moins le quart des animaux présentés n’a pas trouvé d’acquéreur et parmi les moins bonnes bêtes, certaines n’auraient même pas permis à leurs éleveurs de mieux les vendre qu’en ferme, confiait un opérateur. Une ambiance qui reflétait le marché actuel. En cette rentrée sous signe d’austérité et de crise économique, la demande est très limitée. Les grandes enseignes se sont montrées discrètes à Saint-Christophe. Chez Sicarev, on confirmait que les commandes dans ce type d’animaux étaient moins nombreuses de la part des grands distributeurs. Baisse des commandes aussi de la part des grands abatteurs, bien discrets eux aussi. Une tendance lourde qui semble avoir été ressentie aussi sur les autres concours de saison (Saulieu, Sancoins…). Il faut dire aussi que contrairement aux concours de Pâques ou de fin d’année, aucun évènement festif n’est là pour doper la consommation de viande dans les semaines qui suivent. 

Fidélité des bouchers

Un fait qui souligne d’autant plus l’effort fourni par les artisans bouchers lorsqu’ils se portent acquéreurs de ces bêtes exceptionnelles. Fidèles au rendez-vous, certains ont encore bien joué le jeu, à l’image de l’un d’entre eux qui avouait à demi mot qu’il lui serait impossible de répercuter le prix d’achat de sa championne sur le prix de vente en magasin. C’est un budget pub : une manière de faire parler de soi face à une grande distribution reine des étales.

Malgré le bémol en termes de commerce, les organisateurs pouvaient être satisfaits de leur manifestation. Comme toujours à Saint-Christophe, un public varié était au rendez-vous. 350 repas ont été servis à la salle polyvalente, auxquels il faudrait ajouter tous les déjeuners vendus dans les trois restaurants de la commune. Pour marquer le coup, les organisateurs avait invité l’ancien cycliste Bernard Thévenet. Un sympathique bain de foule pour cet enfant du pays, fils d’éleveur natif de Saint-Julien-de-Civry et qui confiait avoir fréquenté le marché de Saint-Christophe avec son père dès les années cinquante.

A lire également :

Palmarès du concours des animaux de boucherie de Saint-Christophe-en-Brionnais

 


Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,14 €/kg net +0,04
Vaches, charolaises, R= France 6,99 €/kg net +0,05
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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