 (© Ministère de l'Agriculture)
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Les premiers résultats du recensement agricole publiés par le ministère de l’Agriculture, pendant que se déroulait le
Space à Rennes, montrent la poursuite, à grande vitesse, de la restructuration de la production agricole.
A raison d’une diminution constatée chaque fin d’année de 2 % à 3 % du nombre de chefs d’exploitations, il n’est pas étonnant d’observer au bout de dix ans une baisse de 26 % du nombre d’exploitations.
Elle se traduit d’une part par le développement sociétaire, puisque le nombre d’exploitants n’a reculé que de 21 %, mais elle reflète aussi une restructuration profonde du monde de l’élevage.
36 % d'exploitations laitières en moins
Selon une étude Agreste, la France compte en 2010 respectivement 36 % et 27 % d’exploitations en moins ayant des vaches laitières et des vaches allaitantes. Cette évolution est liée à l’agrandissement continu des entreprises puisque durant la période considérée, les cheptels des exploitations encore en activité ont crû dans des proportions inverses. Mais cette baisse montre aussi une spécialisation de ces exploitations. Les chiffres du recensement témoignent une forte réduction des entreprises ayant à la fois une activité d’élevage et de cultures en se spécialisant ou pour les plus nombreuses, en disparaissant.
Selon Agreste, « on dénombre aujourd’hui une unité de travail pour 36 hectares en 2010 (29 hectares en 2000). Dans les moyennes et grandes exploitations, une unité de travail annuel valorise 96 hectares en orientation céréales et oléoprotéagineux et 26 vaches laitières en élevage spécialisé bovin laitier (respectivement 82 hectares et 20 vaches laitières en 2000) ».
Une nouvelle désertification du monde agricole
Les facteurs démographiques, la pénibilité du travail plus importante, leur plus petite dimension et les crises à répétition expliquent ces tendances. Les petites exploitations de moins de 10 ha ne constituent plus que 36 % des exploitations contre 42 % dix ans plus tôt. Mais la perte d’actifs âgés non remplacés conduit immanquablement à une nouvelle désertification du monde agricole dans les campagnes avec comme conséquences, le non remplacement des générations, des fermetures d’écoles ou la disparition de services publics là où il y en avait encore. Une désertification des campagnes par ailleurs accentuée par le recul de la participation de la main d’œuvre familiale (conjointes et surtout les enfants ou les autres actifs) aux travaux de l’exploitation.
La France dans la moyenne
En dix ans, le nombre d’exploitations baisse de :
• 24 % en Italie, • 26 % en France, • 29 % aux Pays-Bas, • 36 % en Allemagne.
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Or les petites exploitations de moins de 10 hectares occupent proportionnellement un nombre d’actifs conséquent. Selon l’étude du ministère de l’Agriculture, «
elles utilisent, en moyenne, l’équivalent de 0,6 unité de travail annuel par exploitation. La moitié des chefs d’exploitation déclare y travailler moins d’un quart de temps ».
« Du fait des réductions d’activité aux âges plus avancés, les chefs de 65 ans ou plus en dirigent un quart. Seulement 10 % sont dirigées par des chefs de moins de 40 ans qui, pour la moitié d’entre eux, sont doubles actifs. »
C’est pour éviter que cette « hémorragie » agricole ne s’accentue que le projet de la Pac pour l’après 2013 prévoit de fixer un montant d’aides minimales reposant sur des critères de main d’oeuvre. Il reste à savoir quelle sera la dimension des exploitations qui sera retenue. Car dans les pays d’Europe centrale, les micro-exploitations de 1 ou 2 ha constituent une catégorie à part.
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