Le projet européen de JA pour installer et maintenir du lait sur tout le territoire

Le projet européen de JA pour installer et maintenir du lait sur tout le territoire

Avec la fin programmée des quotas en 2015, les producteurs de lait sont les acteurs de la filière de demain. Les craintes d’une nouvelle crise et la nécessité d’offrir aux candidats à l’installation des conditions rassurantes pour dégager un revenu, conduit le syndicat Jeunes Agriculteurs à soumettre un projet de restructuration de la filière lait, avec comme mots d’ordre : des prix rémunérateurs, la maîtrise de la production et offrir de nouvelles perspectives aux futures générations. Ce projet européen vise à rassembler tous les producteurs de lait pour face aux velléités des industriels et de la grande distribution.

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De gauche à droite, Jérémie Bolon, Christophe Chambon,
secrétaire général de JA et Rachael Guiquerro. Ils sont tous les
trois membres de la section « lait » de JA et acteurs du projet
 européen du syndicat sur la filière laitière. (© Terre-net Média)

Jeunes agriculteurs a déjà tiré les premiers enseignements de la contractualisation mise en place en avril dernier. Elle rencontre peu de succès et les projets de contrats, présentés par certains transformateurs, montrent les risques de livrer les éleveurs laitiers à eux-mêmes, sans organisations de producteurs dotées de moyens suffisants, pour contrer les industriels. Les clauses de non cessibilité de certains contrats sont inacceptables, car elles conduisent les agriculteurs à ne plus avoir la maîtrise de leurs productions. Quelle sera en effet la valeur de leurs outils de production si les repreneurs n’ont pas de contrat pour produire du lait ?

Il est encore temps, selon JA de reprendre les choses en main et d’éviter de nouvelles dérives à condition de jouer collectif.

Dessiner les contours la filière de l’après quota

La « tournée laitière », entreprise fin juin par les responsables de JA et de sa section « lait », a permis de réunir les éléments nécessaires pour dessiner les contours la filière de l’après quota. Il leur paraît primordial d’inciter des jeunes à s’installer et d’assurer aux producteurs en activité le contrôle et la maîtrise de la production de lait. Ce projet à trois étages a été présenté ce 30 août 2011.

Au niveau européen, il prévoit la mise en place d’une interprofession laitière. Elle aurait pour mission de maîtriser de la production du lait et d’anticiper les crises. Elle s’appuierait sur un observatoire « de la production et des marchés », lui aussi européen, missionné pour apprécier la conjoncture mondiale et pour « proposer des outils d’intervention et de stockage rénovés et réactifs ».

 

Pourquoi ne pas rejoindre l’Emb ?

L’Opl, syndicat laitier de la CR, « salue le réalisme des JA et les appelle à rejoindre l’Office du lait et l’Organisation de Producteurs France Milkboard. Ils contribueront ainsi, aux côtés des producteurs européens réunis au sein de l’Emb - European Milk Board, à construire une véritable politique laitière européenne basée sur la gestion de la production garantissant ainsi des prix rémunérateurs, le maintien et l’installation de nombreux producteurs de lait sur l’ensemble du territoire européen ».

Le deuxième niveau du projet de structuration de la filière lait présenté par JA est l’état membre, et en l’occurrence la France. A coté de l’interprofession laitière, qui aurait pour priorité de favoriser la valorisation sur le marché intérieur des produits laitiers, JA propose de créer une cellule export de produits industriels (poudre de lait, beurre par exemple). Une cotisation volontaire obligatoire (Cvo), payée par les industriels sur les volumes exportés, financerait différents programmes : l’alimentation d’une caisse de sécurisation pour les producteurs destinée à atténuer les fluctuations des marchés, des projets de producteurs et de territoires ou encore l’accompagnement des entreprises dans des projets collectifs pour les rendre plus compétitives.

 

Constituer des OP à l’échelle des bassins pour ne pas être asservis aux entreprises

Un socle pour construire la nouvelle filière

Le projet de restructuration de JA est selon Christophe Chambon, secrétaire général, le résultat d’une réflexion de l’ensemble du réseau du syndicat. Il ne s’inscrit en aucun cas en opposition à ceux déjà présentés par l’Emb ou de celui de la Fnpl qui souhaite créer des Ocep. Il est le résultat des rencontres et des échanges avec l’ensemble des acteurs industriels et professionnels de la filière lait, syndicats minoritaires compris.
JA espère que son projet de restructuration sera suffisamment fédérateur pour organiser les producteurs de lait de l’après quota au-delà des clivages syndicaux. « Nous avons des points communs sur les orientations à donner. Nous espérons travailler ensemble dans l’intérêt de l’avenir de la production et de tous les producteurs de lait». Les élections Chambre d’agriculture ne doivent pas interférer dans la dynamique à mettre en place, selon Christophe Chambon.
La crise du lait de 2008/2009 est dans toutes les mémoires. Tous les éleveurs laitiers sont dans le même navire et en cas de nouveau naufrage, il y aura beaucoup de victimes!

Le troisième niveau du projet de restructuration de la filière laitière est le bassin de production laitier et ses organisateurs de producteurs. Impatients de voir le droit européen revu pour les doter davantage de pouvoirs, les éleveurs laitiers de JA prévoient de constituer des OP à l’échelle des bassins pour ne pas être asservis aux entreprises. Il leur reviendrait de gérer les volumes de production en cohérence avec l’orientation des marchés et des ambitions affichées de maintenir une production de lait dans tous les territoires ; et cela dans le respect des règles de la concurrence. Il est primordial, selon le syndicat Jeunes Agriculteurs, d’éviter toute concentration excessive de la production de lait avec les conséquences de désertification et d’environnement qu’il sera alors impossible de gérer.

Ceci dit, face à la grande distribution, JA propose de faire cause commune avec les industriels et les coopératives pour constituer des plateformes commerciales, afin de valoriser au mieux les produits laitiers transformés.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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