Viser un ratio valine/lysine digestible iléale standardisée de 70 %

« Le niveau de Val/Lys a des effets sur le Gmq et la Cmj quelle que soit la période expérimentale considérée. » (©Terre-net Média)

La valine (Val) est l’un des 20 acides aminés naturels les plus communs sur Terre. C’est un acide aminé essentiel chez l’Homme, comme chez le porc. Chez ce dernier, il est d’ailleurs considéré comme potentiellement limitant dans les aliments après la lysine (Lys), les acides aminés soufrés, la thréonine et le tryptophane.

De précédentes études scientifiques menées chez le porc montrent d’ailleurs que les performances des porcelets sont affectées en cas de manque de valine. En effet, deux populations de porcelets de 12 à 25 kg, recevant une alimentation distinctes différenciée par le ratio Val/Lys digestible iléale standardisée (Dis), montrent des différences de performances. Dans le cas où le ration n’est que de 57 %, les porcelets affichent une baisse de Gmq de 15 % et une baisse de la consommation moyenne journalière (Cmj) de 20 % par rapport à des porcelets ayant reçu une alimentation ayant un ration de 70 %.

Un besoin compris entre 66 et 75 %

« Des études datées de 2009 sur des porcelets de 12 à 25 kg indiquent un besoin compris entre 66 et 75 % Val/Lys Dis, soit 97 à 110 % de la recommandation Nrc », explique Ester Vinyeta (Schothorst Feed Research B.V.), ingénieure de recherche au Pays-Bas.

Quelques infos sur la méthodologie Les aliments distribués aux 300 porcelets répartis en 5 lots (un lot témoin à 60 % Val/Lys Dis et 4 lots expérimentaux) étaient principalement constitués de blé (40 %), orge (20 %), maïs (20 %) et tourteau de soja (13 %) et apportaient 15,6 % de protéines brutes (PB) et 9,7 MJ/kg d’énergie nette. Le poids des porcelets et la consommation d’aliment ont été mesurés à 0, 7, 21 et 35 jours après le sevrage. La Cmj, le Gmq et l’indice de consommation (IC) ont été calculés par semaine et pour la période totale de l’expérience. Les aliments ont été analysés chimiquement avant le début de l’expérience

Une étude franco-néerlandaise a donc été lancée pour « déterminer la relation entre le niveau alimentaire de Val/Lys Dis et les performances de croissance de porcelets » dans l’objectif affirmer de déterminer « une recommandation Val/Lys Dis permettant de garantir l’expression du potentiel de croissance des animaux ».

Pour mener à bien cette étude, 300 porcelets (Topigs Tempo x (Great Yorkshirez x Finnish Landrace)), d’un poids initial moyen de 8,3 kg et sevrés à 28 jours ont été sélectionnés et répartis en cinq lots : un lot témoin (60 % Val/Lys Dis) et quatre lots recevant un aliment expérimental de ratio variant entre 65, 70, 75 et 80 % Val/Lys Dis.

Gmq et Cmj améliorés de 18 % avec une supplémentation Lysine

« Cet essai confirme que la valine est un acide aminé limitant pour les porcelets soumis à des régimes bas en protéines brutes. D’un point de vue pratique, un besoin minimum de 70 % Val/Lys Dis est recommandé pour optimiser les aliments porcelets », résume la spécialiste.

Dans le détail, l’analyse des résultats confirment que les valeurs nutritionnelles attendues des aliments sont bien celles affichées. Des différences significatives ont été observées sur la Cmj, le Gmq et l’IC des porcelets soumis à différents niveaux de Val/Lys Dis sur les périodes 7-21 et 21-35 jours après le sevrage.

Entre 7 et 35 jours, les différences sont significatives pour le Gmq et la Cmj. Une différence de 18 % du Gmq et Cmj est observée entre les niveaux 60 et 70 % Val/Lys Dis : le Gmq du lot témoin est de 462 g/j, contre 562 g/j pour le lot 70 % Val/Lys Dis. De même, la Cmj est de 705 g/j pour le lot témoin, contre 858 g/j pour le lot 70 % Val/Lys Dis.

Le modèle curvilinéaire-plateau mieux adapté

Ces travaux ont également permis de déterminer le besoin minimum en Val/Lys Dis pour optimiser les Gmq et Cmj des porcelets (9 à 24 kg) : ce besoin minimum a été estimé « à 66 % sur la base d’un modèle linéaire-plateau (LP) et à 74 % sur la base d’un modèle curvilinéaire-plateau (Clp) ».

Cette étude montre que le modèle linéaire-plateau peut être utilisé dans le cas d’animaux considérés individuellement, mais que le modèle curvilinéaire-plateau « est plus adapté à la réponse d’une population. Par ailleurs, les risques associés à ces deux modèles sont différents : le curvilinéaire-plateau considérant une marge de sécurité dans l’estimation du besoin, plus appropriée à des applications pratiques », conclue Ester Vinyeta.

Pour aller plus loin Ifip-Institut du porc : www.itp.asso.fr.