En Bretagne, comme dans les autres grands bassins de production laitiers, les élevages ont augmenté en taille. Mais les éleveurs ont quelques réticences à faire pâturer ces grands troupeaux. Un suivi triennal est en cours en Bretagne sur 13 élevages de grande taille. Les premiers résultats viennent tordre le cou à ces a priori et montrent que l’exploitation de l’herbe par le pâturage permet d’obtenir de bons résultats économiques, à condition de bien valoriser ces fourrages et de disposer de chemins résistants aux passages.
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Pour mettre à mal ces a priori, le suivi du réseau d’élevages « Pâturage des grands troupeaux » a été mis en place. « Notre objectif était double », précise Jean-Marc Seuret, des Chambres d’agriculture de Bretagne. D’une part, ce suivi devait permettre de « montrer la faisabilité du pâturage de troupeaux de grande taille » et d’autre part, « d’étudier les techniques mises en œuvre par les éleveurs qui le pratiquent ».
Pour cela, les scientifiques ont analysé les résultats économiques en prenant comme base de comparaison ceux du Contrôle laitier breton en 2007-2008 et ceux du centre de gestion des Côtes d'Armor.
Aménagements parcellaires
Au niveau technique, ces élevages réservent en moyenne entre 19 et 47 ares/vache, avec en moyenne 31 ares par animal.
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Les élevages suivis Pour mener à bien cette étude sur le pâturage des grands troupeaux, le réseau Chambre d’agriculture de Bretagne a suivi 13 élevages laitiers entre 2008 et 2010. |
La durée moyenne de pâturage a été de 263 jours en 2008. À ce pâturage s’ajoute des concentrés (en moyenne 148 g/kg de lait, soit 1.184 kg/vache) apportés par l’éleveur.
Côté production, les vaches ont produit en moyenne 8.085 kg de lait brut par vache sur la campagne 2007/2008. « Concernant la conduite alimentaire, il faut souligner que dans 4 élevages sur 13, le troupeau laitier est conduit en deux lots l’hiver en fonction du stade de lactation afin de mieux ajuster l’alimentation », précisait-il.
Efficacité économique
Au niveau économique, ces élevages qui pratiquent le pâturage pour grands troupeaux dégagent un excédent brut d’exploitation (Ebe) avant main d’œuvre de 51,2 % du produit total, soulignant ainsi « une bonne efficacité économique ».
| Moyenne | Minimal | Maximal | Cer 22 (année 2008) |
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| Coût de l'herbe (euros/ha) | 161 | 55 | 281 | |
| Coût du maïs (euros/ha) | 449 | 329 | 576 | |
| Coût fourrager VL | 26 | 16 | 55 | 32 |
| Coût conventré VL | 45 | 24 | 66 | 46 |
| Coût alimentaire vache (euros/1000 l de lait) | 70 | 40 | 100 | 78 |
| Charge de structure | 41,6 | 29,4 | 66,6 | 40,7 |
| EBE avant main d'oeuvre (% du produit total) | 51,2 | 34,2 | 60,7 | 45,9 |
| EBE avant main d'oeuvre (euros/1000 l de lait) | 303 | 211 | 397 | 260 |
Pour l’atelier laitier, le coût alimentaire s’est élevé à 70 €/1.000 litres de lait, « ceci grâce au maintien d’une part soutenue de pâturage dans la ration des vaches ». Par ailleurs, les charges de structure dans le réseau représentent 41,6 % du produit total. « Ces chiffrent traduisent une réalité méconnue : l’exploitation de l’herbe par le pâturage et une bonne valorisation des fourrages permettent de réduire les charges alimentaires et d’obtenir de bons résultats économiques, y compris pour des grands troupeaux », résume Jean-Marc Seuret.
Ces résultats de l’année 2008 sont complétés par deux années supplémentaires. En effet, le suivi de ce réseau s’est poursuivi en 2009 et 2010 « afin de valider les résultats observés, repérer les conditions de maintien du pâturage avec des grands troupeaux, et étudier particulièrement les repères décisionnels dans la conduite du pâturage ». Les chiffres, en cours d’analyse, montrent qu’il est indispensable de « disposer de chemins résistants aux passages répétés de nombreux animaux », conclue le spécialiste breton.
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Pour aller plus loin Institut de l’élevage : www.inst-elevage.asso.fr. |

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