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 La forte proportion de surface toujours en herbe dans certaines régions françaises, associée à une réduction des haies, des bosquets et des surfaces labourées, favorise la pullulation de campagnols. (© Fredon FC)
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« L’année 2010 a été marquée par de très forts dégâts dus à la pullulation de campagnols dans les zones d’élevage à l’herbe de Franche-Comté du Massif Central et des Alpes », s’alarme un rapport du Conseil général de l’Alimentation, de l’Agriculture et des espaces ruraux, repris par le centre d’études et de prospective du ministère de l’Agriculture.
« Depuis près de 40 ans, on assiste à une augmentation sans précédent de la fréquence et de l’intensité des pullulations de campagnols à une échelle nationale et européenne, avec des populations pouvant atteindre 1.000 individus à l’hectare ».
Le « tout herbe », facteur positif au campagnol
A l’origine de cette pullulation, le rapport souligne l’évolution de certaines zones vers la monoculture d’herbe et la simplification du paysage, avec notamment la réduction des haies, des bosquets et des surfaces labourées. Les études scientifiques ont montré qu’au-delà de 65 % à 70 % de la surface totale en herbe par rapport à la Sau, la prolifération des campagnols est inéluctable.
Derrière cette évolution, c’est la prime à l’herbe qui est montrée du doigt. « La facilité de circulation des campagnols a pu être aggravée par des conditions initiales d’attribution des premières Phae moins exigeantes en matière de biodiversité et de maintien d’éléments fixes paysagers. »
Assouplir les règles de la Phae 2
Pour lutter contre ce rongeur, qui engendre en moyenne 8.000 € de pertes financières par exploitation touchée, le rapport propose « d’aménager les règles prévalant à l’obtention de la Phae (Prime herbagère agro-environnementale) pour assouplir sous conditions le contraintes de retournement des prairies. » Il s’agirait d’intégrer la possibilité d’introduire des céréales rustiques, comme le triticale, sur 10 % ou 20 % de la surface toujours en herbe.
Depuis 2010, les règles de la Phae ont été assouplies dans les départements concernés par la pullulation. « La question de la pérennisation de ces ajustements se pose. » Outre ces aménagements réglementaires, le rapport prône une lutte collective et systémique, qui intégrerait une coordination interrégionale des actions de surveillance, de prévention et de lutte, ainsi que l’utilisation d’un cocktail de solutions de lutte classique raisonnée et d’interventions de prévention. Reste qu’il « serait utopique d’imaginer que l’espèce puisse être éradiquée. »
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