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 Des parcs éoliens, pour une puissance totale de 25 MGW, sont également à l'étude. (© Terre-net Média)
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Très tôt «
on a pris conscience que si on voulait continuer à vivre dans ce territoire rural, il fallait se prendre en main tout seuls », raconte Jacky Aignel, vice-président « énergie » de la communauté de communes du Mené (Côtes d'Armor), primée pôle d'excellence rurale en 2010.
L'idée de développer une filière fondée sur les énergies renouvelables naît au début des années 2000 à partir des réflexions d'agriculteurs s'inquiétant de leur impact environnemental, et d'élus soucieux du développement économique local. Plus de 20 % de la consommation d'énergie de la communauté devrait être « produite sur le territoire par des énergies renouvelables » dès 2013, assure aujourd'hui Jacky Aignel. La démarche est vitale, selon lui, pour maintenir l'activité agricole, sensible aux prix du pétrole, et diversifier le tissu économique et social de ce micro-territoire de 165 km2 pour 6.500 habitants, essentiellement des agriculteurs et des employés d'un abattoir industriel.
Dès 2005 les projets fleurissent pour diversifier le bouquet énergétique. « A l'époque, on nous prenait pour des barjots », se souvient Laurent Gaudicheau, directeur de la communauté de communes. Une huilerie de colza-carburant, Menergol, ouvre le bal en 2007 à Saint-Gouéno: pressées à froid, les graines de colza donnent une huile pouvant alimenter les moteurs diesel de tracteurs, ainsi que des tourteaux pour le bétail. Ceux-ci « sont utilisés localement par des éleveurs de vaches laitières, qui n'ont plus besoin d'importer des tourteaux de soja du Brésil », se félicite Laurent Gaudicheau. « Il est plus intéressant de vendre cette huile pour acheter du fioul mais, pour autant, si le pétrole continue à flamber, notre outil sera prêt... », assure M. Gaudicheau. Dans deux autres communes, des chaufferies consommant des plaquettes de bois local alimentent les réseaux de chaleur de 4.500 m² de bâtiments publics et privés.
« D'un problème environnemental, on peut arriver à faire une économie basée sur la filière énergétique durable »
Le système, qui permet de remplacer plus de 300 tonnes de fioul, sera généralisé à l'ensemble de la communauté de communes. Au bois provenant des forêts, les chaufferies vont ajouter - à hauteur de 20 % - le bois issu d'une plantation de saules de 15 hectares, irrigués par l'eau rejetée par la toute nouvelle usine de méthanisation Géotexia, inaugurée en juin. « C'est la boucle vertueuse », se félicite Dominique Rocaboy, agriculteur et président de la structure. Initiée par une trentaine d'éleveurs porcins, l'usine produira 13.800 MW d'électricité par an à partir de 75.000 tonnes de déchets, lisiers et boues issues de la filière agroalimentaire. « D'un problème environnemental, on peut arriver à faire une économie basée sur la filière énergétique durable », analyse Laurent Gaudicheau. Les éleveurs porcins, eux, se sont engagés à ne pas augmenter le cheptel.
Toujours dans le même élan, la commune du Mené vient d'inaugurer une pépinière d'entreprises dédiées aux énergies renouvelables. On y travaille aussi sur un projet participatif de parcs éoliens d'une puissance totale de 25 MGW et un ensemble de 35 nouveaux logements ne générant pas de dépenses d'énergie pour les habitants. Pour fédérer ces démarches rares, la communauté de communes a lancé en juin une charte pour les territoires « 100 % énergies renouvelables ».
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