
Le jeudi 23 juin 2011 à Paris, c'était un jour de « bonheur », selon Bruno Le Maire. Les ministres de l’Agriculture des vingt puissances économiques les plus riches de la planète ont adopté à l’unanimité le plan d’action sur la volatilité des prix alimentaires et sur l’agriculture. Il a été préparé et négocié pendant huit mois par le ministre français de l’agriculture dans le cadre de la présidence française du G20.
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Les mesures concrètes du plan d’action le rendent applicables immédiatement, a assuré le ministre de l’Agriculture. « Et si il ne met pas fin à la volatilité des prix, il mettra en place les outils nécessaires pour l’atténuer », a défendu la présidence du G20.
Pour mieux vous rendre compte de la portée du document, nous publions en 6 parties l’intégralité du document avec ses six annexes.
Voici la première partie: contexte – (paragraphes 1 à 11)
Pour retrouver l’intégralité du plan d’action, cliquer sur : Plan d’action |
2. La sécurité alimentaire reste une question essentielle pour la communauté internationale. Pour relever le défi de la sécurité alimentaire, des mesures et des engagements forts ont été pris, en particulier lors du sommet de L'Aquila, du sommet mondial de l’alimentation organisé à Rome en 2009 et des sommets du G20. Tous les pays ont mis en avant la nécessité de politiques agricoles améliorées et plus efficaces à l’échelle mondiale et nationale, le besoin d’une meilleure coordination internationale et d’une mise en oeuvre concrète des engagements politiques afin de promouvoir la
sécurité alimentaire et une production agricole durable. Un large consensus a été atteint et des progrès ont été réalisés dans la réforme du Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA), dans la mise en oeuvre du Partenariat mondial pour l’agriculture, la sécurité alimentaire et la nutrition et dans celle de l'Initiative de L'Aquila pour la Sécurité Alimentaire pour les pays qui y sont engagés.
3. La situation reste préoccupante, notamment dans les pays en développement, et de nombreux défis restent à relever. La population mondiale devrait dépasser les 9 milliards d’ici 2050. Cet accroissement se fera essentiellement dans les pays en développement qui sont déjà confrontés au plus haut degré d’insécurité alimentaire. A cet égard, nous rappelons nos engagements à soutenir les Cinq Principes de Rome pour une sécurité alimentaire mondiale durable présentés lors du sommet mondial sur la sécurité alimentaire de novembre 2009.
4. Nous réaffirmons le droit de chaque être humain à avoir accès à une nourriture saine, suffisante et nutritive, conformément à la concrétisation progressive du droit à une alimentation adéquate dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale. Afin de renforcer la sécurité alimentaire mondiale, il faut avancer pour améliorer la disponibilité et l’accès à une alimentation sûre et nutritive pour les plus vulnérables, en particulier les femmes et les enfants dans les pays en développement, grâce par
exemple à des programmes nationaux de sécurité alimentaire.
5. Nous soulignons la nécessité d’augmenter la production agricole et la productivité dans une approche durable. Ceci exige des améliorations dans la gestion de l'eau et des sols, des technologies agricoles améliorées et un environnement adapté et propice qui peut conduire à davantage d’investissements, notamment de la part du secteur privé, des marchés qui fonctionnent bien et des moyens permettant d’atténuer et de gérer les risques liés à la volatilité excessive des prix des matières premières agricoles. Nous reconnaissons que les politiques agricoles ont un rôle important à jouer face à tous ces enjeux.
6. Nos discussions ont principalement porté sur les défis corrélés que constituent d’une part, l'augmentation de la production alimentaire pour répondre à la demande future et d’autre part, l'excessive volatilité de court terme. Celle-ci nuit non seulement à l’accès à l’alimentation pour les plus pauvres, et à bon nombre de producteurs agricoles, y compris les éleveurs frappés par les coûts volatils de l'alimentation animale, mais aussi aux investissements et à la réponse efficace du marché à l’augmentation durable de la demande alimentaire, et peut saper la confiance dans les marchés internationaux.
7. Une productivité accrue et durable, une meilleure information sur les marchés permettant une meilleure transmission des signaux du marché, des échanges plus ouverts, des politiques complètes pour l’agriculture et le développement rural, des investissements soutenus permettraient aux producteurs agricoles d'accroître leur production, d’augmenter leurs revenus et d’améliorer l’offre mondiale de produits alimentaires et la sécurité alimentaire. Ces éléments appellent des mesures adaptées à la situation spécifique des pays en développement, en particulier les plus vulnérables.
Les petits agriculteurs sont les principales victimes de l’insécurité alimentaire dans les pays en développement et assurent l'essentiel de la production de nombreux pays : augmenter leur production et leurs revenus permettrait d’améliorer directement l’accès des plus vulnérables à l’alimentation et d'améliorer l'offre sur les marchés locaux et nationaux.
8. Conformément à la demande du sommet du G20 de Séoul, la FAO/OAA1, l’OCDE2, le groupe de la Banque mondiale, le FIDA3, la CNUCED4, le PAM5, l’OMC6, le FMI7, l’IFPRI8 et la UN HLTF9 ont pour la première fois oeuvré de concert pour rédiger un rapport sur « la volatilité des prix sur les marchés agricoles et alimentaires : réponses politiques ». La FAO et l’OCDE ont coordonné la préparation de ce rapport. Nous saluons ce travail dont nous avons examiné les recommandations.
9. Nous saluons les contributions à la préparation des réunions du G20, en particulier celle des organisations agricoles qui se sont réunies à Paris les 16 et 17 juin pour le « G120 - Défi-alimentaire : les agriculteurs du monde prennent la parole », du Forum économique mondial et du secteur privé qui ont participé à un séminaire « public privé » le 6 juin à Paris et celle des organisations non gouvernementales consultées par la Présidence française du G20.
10. Nous saluons les travaux en cours menés par les Ministres des finances du G20, les Gouverneurs des Banques centrales et les régulateurs de valeurs mobilières et produits dérivés sur la régulation et la supervision des marchés dérivés de matières premières, y compris les marchés dérivés de matières premières agricoles. Nous saluons les travaux réalisés sur la sécurité alimentaire par le groupe de travail du G20 pour le développement dans le cadre du Plan d'action pluriannuel pour le développement.
Nous saluons le séminaire du G20 sur les matières premières organisé à Buenos Aires en mai 2011.
11. Nous reconnaissons la nécessité d’augmenter la production et la productivité agricoles d'une manière qui assure leur durabilité, afin d’améliorer la sécurité alimentaire et nous décidons de prendre à bras le corps la question de la volatilité des prix alimentaires dans le cadre de ce « Plan d’action sur la volatilité des prix alimentaires et sur l'agriculture » qui sera remis à nos dirigeants lors de leur sommet de novembre 2011. Nous nous engageons sur cinq objectifs principaux pour ce Plan
d’action : (i) améliorer la production et la productivité en agriculture à court et à long terme pour répondre à une demande croissante de matières premières agricoles ; (ii) renforcer l’information et la transparence du marché pour donner des bases plus solides aux anticipations des gouvernements et des opérateurs économiques ; (iii) renforcer la coordination politique internationale pour améliorer la confiance dans les marchés internationaux et ainsi prévenir les crises des marchés alimentaires et y répondre de manière plus efficace ; (iv) améliorer et développer les outils de gestion du risque pour les gouvernements, les entreprises et les agriculteurs afin de renforcer leur capacité à gérer et à limiter les risques liés à la volatilité des prix agricoles, notamment dans les pays les plus pauvres ; (v) améliorer le fonctionnement des marchés dérivés de matières premières, cet objectif étant poursuivi dans le cadre du travail des Ministres des finances et des Gouverneurs des Banques centrales, conformément aux paragraphes 52 à 55.
Pour retrouver l’intégralité du plan d’action, |
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