Les restrictions hivernales post-partum peuvent être bénéfiques

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Les restrictions hivernales post-partum peuvent être bénéfiques

L’Inra, en partenariat avec VetAgroSup et l’unité expérimentale des Monts d’Auvergne ont lancé une expérimentation visant à quantifier les réponses adaptatives chez des vaches primipares, en vue « d’améliorer la gestion des apports alimentaires au cours des trois premiers mois de lactation et de les adapter aux évolutions actuelles de l’élevage allaitant : format accru des vaches et variabilité des dates de mises bas ». Résultats.

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« À l’herbe, les 2 lots de primipares ont mobilisé des
lipides pour assurer leur développement et leur
production. » (© Terre-net Média)

Dans le cadre de l’essai mené en partenariat avec l’Inra et VetAgroSup, deux lots de 7 vaches charolaises primipares et deux lots de 7 vaches charolaises multipares ont été constitués. Pour ces 4 lots, les vêlages ont eu lieu en moyenne le 6 janvier. 

Auparavant, de la rentrée à l’étable à la mise bas, les vaches avaient reçu une alimentation couvrant les besoins théoriques (entretien+gestation+croissance). À partir du vêlage, elles ont reçu une ration composée de foin et de concentré, avec deux niveaux énergétiques :

  • le niveau « bas » correspondait à la couverture des besoins théoriques moins 3 Ufl/kg ;
  • le niveau « haut » correspondant à la couverture des besoins théoriques plus 2 Ufl/kg.

Des mécanismes d’adaptation identiques

La synthèse des résultats issus de ce travail montre que « les mécanismes d’adaptation mis en place par les vaches pour faire face à la sous-alimentation hivernale semblent identiques quelque soit leur parité », résumait Anne De La Torre (Inra Theix), lors des rencontres 3R à Paris en décembre 2010.

Par ailleurs, dans les élevages, cela implique également que « sur des primipares développées et âgées de 3 ans, la restriction alimentaire hivernale n’apparait pas trop défavorable au regard de leur production. Une restriction modérée peut donc être envisagée ».

Les vaches restreintes « rebondissent » plus vite au pâturage

Quinze jours après la mise à l’herbe, l’écart de poids mesuré en fin d’hiver entre les lots « haut » et « bas » s’est réduit d’environ 10 kg à la fois chez les primipares et les multipares.

« Cette réduction d’écart de poids peut s’expliquer en partie par des variations de contenu digestif dues au changement de régime mais également par une reprise rapide de poids (rebond) en particulier des vaches restreintes durant la période hivernale.»

De précédentes études ont par ailleurs démontré que pour un même niveau de réalimentation, le rebond « est d’autant plus fort que la durée et la sévérité de la restriction est importante ».

Sur toute la période expérimentale, « le challenge nutritionnel n’a donc pas affecté la masse corporelle des multipares et sans doute pas sa composition ». Chez les primipares, ce challenge n’a pas modifié leur capacité de développement corporel puisque les masses « délipidées » sont estimées identiques quelque soit le niveau alimentaire.

À l’herbe, les 2 lots de primipares ont mobilisé des lipides pour assurer leur développement et leur production. Le lot « haut » a puisé davantage dans ses réserves adipeuses. Par différence, le lot « bas » conserverait donc les faibles niveaux de besoins d’entretien hivernaux au moins au début de cette période de pâture.

D’autres résultats en bref

La production laitière des vaches multipares alimentées avec un niveau élevé est significativement plus grande que celle des trois autres lots (9,4 kg lait/j contre 7,5 kg lait en moyenne).

La restriction alimentaire hivernale n’a pas affectée les niveaux de production laitière. Au cours de la période estivale, la production laitière est en moyenne de 6,2 kg (primipares) et de 6,7 kg (multipares).

Durant la période hivernale, le Gmq des veaux issus des multipares ayant reçu un niveau d’alimentation haute est plus élevé que celui des trois autres lots (1,18 kg/j vs. 0,87 kg/j). Cette croissance est donc cohérente avec les niveaux de production laitière mesurée. Au cours de la saison de pâturage, les Gmq moyens des veaux ont été égaux (0,92 kg/j) entre lots.

La production laitière des vaches qui produisent le plus (multipares haut et primipares bas) chute plus rapidement que celle des animaux moins productifs.

En fin d’hiver, l’écart moyen de poids vif créé par les niveaux alimentaires est respectivement de 52 kg pour les primipares et 25 kg pour les multipares.

Dans la semaine qui suit la mise à l’herbe, la perte de poids vif observée est de 35 kg pour les lots « bas » et de 45 kg pour les « haut ». « Elle correspond majoritairement à une variation de contenu ruminal et est conforme aux variations citées dans de précédentes études. »

Au pâturage, la reprise de poids est plus importante pour les primipares (27 et 29 kg pour les lots « haut » et « bas ») que pour les multipares (10 et 16 kg pour les lots « haut » et « bas »).

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,14 €/kg net +0,04
Vaches, charolaises, R= France 6,99 €/kg net +0,05
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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