Bête noire des éleveurs de porcs de France ou d’ailleurs, l’infection à Mycoplasma hyopneumoniae (Mhp) est très répandue dans toutes les régions produisant des porcs. Sa présence endémique et son importance économique nécessitent un plan de prévention qui doit s’appuyer sur des identifications facile et rapide à mettre en œuvre dans les élevages. L’Anses a travaillé le sujet. Résultats.
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Des études ont prouvé que le Mhp est l’agent central du complexe respiratoire porcin. « De fait, on peut penser que la détection de ce micro-organisme constitue un point crucial pour la compréhension des phénomènes influençant le développement des maladies respiratoires enzootiques chez le porc », interrogeait Christelle Fablet, de l’Anses-site de Ploufagran, lors des Jrp 2011 à Paris.
Viser la trachée et les bronches
Mais pour contrer la maladie, la filière, et en premier lieu les vétérinaires praticiens, ont besoin de pouvoir s’appuyer sur des méthodes rapides, « faciles à mettre en œuvre en élevage et fiables ». Actuellement, la contamination des porcs vivants en élevage est évaluée grâce à des tests Pcr à partir d’écouvillonnage nasal. « Toutefois, des travaux expérimentaux indiquent que les sites de prélèvements optimaux pour détecter Mhp sont situés dans les parties profondes des voies respiratoires, c’est-à-dire vers la trachée et les bronches » précisait Christelle Fable.Quatre prélèvements en comparaison
Le saviez-vous ?Mycoplasma hyopneumoniae (Mhp) est un micro-organisme joue un rôle essentiel dans l'apparition de la pneumonie enzootique et du complexe respiratoire porcin, « deux maladies significatives touchant la filière porc », expliquait Christelle Fablet, de l’Anses-site de Ploufagran, lors des Jrp 2011 à Paris. |
Chaque porc a été soumis à quatre prélèvements :
- un écouvillonnage oro-pharyngé ;
- un sondage trachéo-bronchique ;
- un lavage trachéo-bronchique ;
- un écouvillonnage nasal.
Tous les prélèvements ont été analysés par Pcr nichée, avec un classement en deux catégories : positif ou négatif. Au niveau statistique, une analyse utilisant l’approche dite « Bayésienne » a été utilisée. Cette approche permet en effet de déduire une probabilité a posteriori, « en tenant compte des informations antérieures à l’expérience et des informations apportées par l’expérience », précisait la scientifique.
70% des porcs positifs
« Au total, 70 % des porcs échantillonnés étaient positifs par au moins une technique de prélèvement. » Les résultats indiquent dans le détail que Mhp est détecté avec des gradients différents selon le type de prélèvement : il est détecté chez 13,3 % par écouvillonnage nasal ; chez 40 % par écouvillonnage oro-pharyngé ; chez 53,3 % par lavage trachéo-bronchique et chez 60 % des porcs par sondage trachéo-bronchique.
« La meilleure capacité à identifier Mhp à partir du site trachéo-bronchique peut s’expliquer par la présence de sites d’adhésion et de multiplication du micro-organisme, à savoir les cellules épithéliales de la trachée et des bronches. » Concrètement, en élevage, cette étude vient pointer du doigt le fait qu’un prélèvement par sondage au moyen d’un cathéter stérile doit être privilégié « pour limiter les effets de la technique de prélèvement ».
Enfin, au niveau pratique, le sondage trachéo-bronchique se révèle être aussi facile à mettre en œuvre que l’écouvillonnage nasal « et nécessite seulement un pas d’âne comme équipement supplémentaire ». En étant 3,5 fois plus sensible que l’écouvillonnage nasal fréquemment utilisé en élevage, « le sondage trachéobronchique permet d’améliorer la précision du diagnostic », concluait Christelle Fablet.
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