
Les deux programmes de recherche Anoporc et SwAn, lancé en 2006 par l’Ifip et les organisations de sélection porcine Adn, Gene+, Nucleus et Pen Ar Lan ont mis en évidence que la fréquence de l’intersexualité varie de 0,1 à 0,5 % chez les femelles.
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Les conséquences en élevage de cette anomalie sont des problèmes de stérilité, d’infections génitales, de croissance réduite et de déclassement de carcasses à l’abattoir « en raison de problèmes de teneur accrue en androsténone ».
Ces animaux peuvent également présenter des comportements plus agressifs en élevage.Trois origines identifiées
Dans les années 90, trois origines possibles de cas d’intersexualité ont été identifiées :
- la première origine identifiée (4 % des cas), est la conséquence de mosaïcisme induisant la présence simultanément de cellules des deux sexes (38XX et 38XY) ;
- la seconde origine, moins fréquente (2 % des cas) résulte de la présence d’une petite portion du chromosome Y, contenant le gène Sry (Sex-determining region of the Y chromosome) chez des individus de caryotype (38XX).
- enfin, la troisième origine est plus fréquente (94 %) : il s’agit d’animaux de caryotype femelle (38XX) pour lesquels le phénotype intersexué est indépendant de l’expression du locus Sry.
« L’objectif du programme de recherche SwAn est de rechercher les gènes autres que Sry induisant des problèmes d’inversion sexuelle », résumait Juliette Riquet.
Des marqueurs identifiés et regroupés
Les chercheurs sont donc partis de la base de données Anoporc pour réaliser un premier screening d’animaux afin d’écarter ceux présentant le locus Sry. Au total, 60 animaux atteints issus de 21 pères et de 36 mères différents ont été sélectionnés pour être génotypés à l’aide de la puce 60K : cette puce générique permet de déterminer simultanément le génotype d’un individu pour 64 232 marqueurs moléculaires.
Le saviez-vous ?Au 1er juillet 2010, la base Anoporc comprenait 1484 échantillons d’animaux atteints d’une anomalie congénitale. Les anomalies les plus fréquemment représentées sont les hernies scrotales et inguinales (46 %), la cryptorchidie (24 %) et l’intersexualité (11 %). Les cas de hernie ombilicale, de splayleg, de trembleur représentent 14 % de la collection. |
Ainsi, au cours des mois à venir, un échantillonnage de familles complémentaires de la collection Anoporc sera génotypé à l’aide de la puce afin de confirmer ce résultat et de tenter d’affiner la localisation.
Dans un second temps, le séquençage systématique d’animaux intersexués et d’animaux témoins sera réalisé « afin de rechercher l’ensemble des variations de séquence différenciant les animaux sains des malades » poursuivait Juliette Riquet.
Ces travaux de cartographie fine, combinés à des analyses fonctionnelles des gènes de la région, devraient permettre d’aboutir à l’identification de marqueurs moléculaires utilisables en sélection assistée par marqueurs « voire à l’identification de la mutation causale ».
Pour aller plus loinIfip-Institut du porc : www.ifip.asso.fr. |
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