
En Auvergne, les éleveurs n’hésitent pas à mêler chevaux et vaches sur une même parcelle. Une enqupete menée par l’Umr Astafort et l’Institut de l’élevage vient mettre en lumière que cette alliance n’est pas dénuée de bon sens !
|
Ainsi, avec 31.000 exploitations agricoles, 41.000 actifs agricoles, 1,55 million d'hectares de SAU totale et une Sau moyenne par exploitation de 50 ha, l’Auvergne principalement connue par son élevage bovin. La région compte en effet quelques 280.000 vaches laitières, 460.000 vaches allaitantes et 580.000 brebis, pour une production annuelle de 11 millions d'hectolitres de lait, 70.000 t de viande bovine et 1,1 Mha d’herbe. In fine, le CA de la production agricole régional avoisine les 1,8 milliards d’euros.
Association équine et bovine
« Si l’on connaît bien l’Auvergne pour son élevage bovin, elle est aussi la première région française d’élevage de chevaux de trait pour la production de laitons destinés à l’exportation », précisait Éric Perret, de l’Umr Metafort, qui regroupe le Cemagref, AgroParisTech, l’Inra et VetAgroSup.
Il présentait les travaux menés en partenariat avec l’Institut de l’élevage à l’occasion des rencontres 3R2010 à Paris. « De ce fait, l’association des deux espèces dans les exploitations agricoles est relativement fréquente et elle n’est pas, sans conséquence sur la gestion des surfaces fourragères », poursuivait-il.
Les résultats en brefL’enquête menée par l’Umr Metafort et l’Institut de l’élevage auprès de 25 exploitations du Cantal, de la Haute-Loire et du Puy-de-Dôme enquêtes met en lumière la diversité de gestion des pâturages pendant la période de pousse de l’herbe (du printemps à l’automne), aussi bien par le mode d’exploitation que par l’association des espèces lors du pâturage. - le cheval pâture principalement en même temps que le troupeau de vaches allaitantes, (avec ou sans génisses), sur de grandes parcelles (estives) ; et systématiquement après les vaches laitières sur des surfaces plus petites ; Le cheval passe sur l'ensemble des surfaces pâturées par les bovins. Lors de la saison de pâturage, il représente environ 10 % du chargement, « une donnée inférieure aux préconisations techniques proposées, à savoir 1 équin pour 3 bovins, ratio permettant d’améliorer la valeur fourragère des pâturages ». |
Pour se faire, ils ont donc enquêté auprès de 25 exploitations du Cantal, de la Haute-Loire et du Puy-de-Dôme, situées à une altitude moyenne de 1.000 m, « disposant d'un élevage de plus de 5 juments et réparties selon les systèmes bovins laitier, allaitant et système mixte, c’est-à-dire alliant troupeaux bovins laitier et allaitant », détaillait-il.
L’enquête portait autour de quatre thématiques :
- les bovins impliqués ;
- la présence simultanée ou la succession des bovins et des équins sur les parcelles pâturées ;
- le type de surface concernée ;
- le nombre de bovins et d’équins durant la campagne de pâturage.
Cette étude permet de préciser les modes d'association équin-bovin pratiqués en montagne.
Le cheval, facteur d'économies
« Dans les exploitations bovines, la présence des équins s’articule avec une gestion spécifique des pâturages ce qui n’est pas sans impacter le fonctionnement des exploitations », résumait Eric Perret.
L’étude montre également que, « bien que la production équine soit d’une faible rentabilité, l’alliance avec la production bovine milite néanmoins en faveur d’une démarche de développement agricole : il semble intéressant en effet d’introduire de l’élevage équin dans les exploitations bovines et ceci d’autant plus qu’il mobilise peu de main-d’œuvre », poursuivait le spécialiste.
D’autant que la présence du cheval permet également à l’éleveur de s’affranchir de l’utilisation de certains matériels. Cela lui permet ainsi de réaliser des économiques notables, « notamment de gyrobroyeur », et de valoriser « des surfaces qui ne seraient pas exploitées en leur absence, confirmant sa complémentarité avec l'espèce bovine dans l'entretien des surfaces en herbe ».
Il reste toutefois à préciser les raisons qui limitent le développement de cet élevage des chevaux de trait « notamment au niveau de la valorisation de la production », concluait le scientifique.
Pour aller plus loinInstitut de l’élevage : www.inst-elevage.asso.fr. |
Retrouvez les palmarès des concours bovins du Space 2025
Dans le Cotentin, « nous vivons avec 30 vaches et 30 hectares chacun »
270 000 vaches dans le désert algérien, est-ce vraiment possible ? Un agronome décrypte
Madison sacrée grande championne Holstein sur le ring du Space 2025
Logiciel, lactosérum, pailleuse… 4 inventions d’éleveurs primées au Space
La FNSEA appelle à « une grande journée d'action » le 26 septembre
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
Face à une perte de compétitivité inédite, accompagner davantage les agriculteurs
Comment préparer une vache à la césarienne
Le Grand Ouest met la main à la poche pour la recapitalisation bovine