
L’hétérogénéité est l’ennemi du producteur, en particulier l’éleveur de porcs qui recherche une régularité de poids pour optimiser sa gestion des groupes, notamment au niveau de l’alimentation ou pour mieux gérer les départs à l’abattoir. L’Inra et l’Université de Nancy ont souhaité en savoir plus sur les interactions influant sur le CV du poids vif de porcs évoluant dans des cases plus ou moins denses. Résultats.
|
« Outre des facteurs d’élevage, les interactions sociales sont également un élément important contribuant à l’hétérogénéité de poids, via leurs conséquences sur le comportement alimentaire », soulignait Ludovic Brossard (Inra AgroCampusOuest) à l’occasion des Jrp à Paris.
Il était venu présenter une étude menée en partenariat entre l’Inra et Nancy-Université visant à comparer l’évolution du coefficient de variation (CV) du poids vif et du rang de poids des animaux d’une case, en fonction du CV du poids à la constitution du groupe et du nombre d’animaux dans le groupe. « Pour compléter cette étude, nous avons également suivi les relations sociales pour les relier à l’évolution des poids », précisait-il.
Coefficient de variation et densité en comparaison
Pour mener à bien cet essai, 120 porcs ont été suivis entre 77 jours d’âge et 154 jours d’âge. Ces animaux ont été séparés en 4 groupes de porcs de poids moyen identique, avec 50 % de mâles castrés et 50 % de femelles, chaque groupe étant affecté à une case :
- 10 bas : 10 porcs– CV à 7 % ;
- 10 haut : 10 porcs – CV à 21 % ;
- 20 bas : 20 porcs – CV à 7 % ;
- 20 haut : 20 porcs – CV à 21 %.
À noter que les 4 cases utilisées étaient d’une surface identique, les animaux ayant librement accès à l’eau et recevant à volonté un aliment standard durant toute la période d’étude.
Pas d’effet de la densité
Les mesures réalisées- Le niveau d’ingestion pour chaque case était déterminé quotidiennement (quantité d’aliment ajoutée chaque matin via une calibration du volume d’aliment présent dans le nourrisseur). |
L’hypothèse avancée est « une réorganisation progressive de l’ordre des poids au cours de l’expérience. Il faut d’ailleurs noter que la réorganisation est d’autant plus forte que le CV initial est bas ».
La hiérarchie est maintenue
Autre information amenée par l’essai : les indices de hiérarchie obtenus dans les groupes n’ont pas été affectés par la densité d’élevage ni par le CV de poids initial.
« Nous ne relevons également pas de lien significatif entre les indices de hiérarchie et les changements de poids. »
D’après le spécialiste, « l’absence d’effet de la densité d’élevage dans notre étude pourrait s’expliquer par une surface disponible par animal non-limitante, même dans les groupes de 20 animaux ». En effet, la bibliographie fait état de baisse de performances, mais « avec des surfaces disponibles inférieures à 1 m²/porc ». Dans l’essai, ces surfaces étaient de 3,2 m²/porc pour la basse densité (10 animaux par case) et de 1,6 m²/porc pour la haute densité (20 animaux par case).
« Enfin, compte tenu de l’évolution des coefficients de variation de poids décrite dans cette étude, il parait important de s’intéresser à la variabilité du CV lors de la constitution des groupes. L’objectif derrière cet allotement serait d’optimiser les plans d’alimentation et la gestion des départs à l’abattoir », concluait Ludovic Brossard.
Pour aller plus loinIfip-Institut du porc : www.itp.asso.fr. |
Retrouvez les palmarès des concours bovins du Space 2025
Dans le Cotentin, « nous vivons avec 30 vaches et 30 hectares chacun »
270 000 vaches dans le désert algérien, est-ce vraiment possible ? Un agronome décrypte
Madison sacrée grande championne Holstein sur le ring du Space 2025
Logiciel, lactosérum, pailleuse… 4 inventions d’éleveurs primées au Space
La FNSEA appelle à « une grande journée d'action » le 26 septembre
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
Face à une perte de compétitivité inédite, accompagner davantage les agriculteurs
Comment préparer une vache à la césarienne
Le Grand Ouest met la main à la poche pour la recapitalisation bovine