Salarié ou robot ? Un choix pas automatique

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Salarié ou robot ? Un choix pas automatique

La difficulté de trouver un salarié compétent et motivé incite nombre d’éleveurs à mécaniser davantage certaines tâches comme la traite par exemple. Il s’agit d’un choix stratégique avec des enjeux économiques et organisationnels.


Le robot de traite est une alternative séduisante du point de vue de
l'astreinte de la traite. (© Terre-net Média)

Lorsqu’un salarié ou un associé s’en va, ceux qui restent se posent la question du remplacement. Le robot de traite peut sembler alors une solution attractive. En effet, il est parfois compliqué de trouver un salarié compétent, motivé et qui s’intégrera facilement dans l’équipe. En outre, les responsabilités et obligations sociales pèsent aussi lourd dans la balance. Et pourtant, s’orienter vers un remplacement est la solution la plus simple pour assurer la continuité de l’entreprise. En termes de reprises ou d’agrandissement, c’est aussi la solution la plus souple. Il sera plus facile d’ajuster la main d’œuvre disponible par rapport à un robot qui, lui, arrivera à saturation. Le robot offre néanmoins une alternative séduisante. En finir avec l’astreinte de la traite, trouver une meilleure organisation, augmenter la productivité, autant d’objectifs atteignables avec un robot. Mais l’automatisation représente un investissement conséquent, qui doit être raisonné. L’éleveur doit en effet penser à toutes les adaptations nécessaires pour intégrer le nouvel outil : bâtiment, organisation du travail...

150.000 euros

Prenons l’exemple de M. Duchamp dont l’associé quitte l’exploitation. Il dispose de 420.000 litres de lait avec un troupeau de 55 vaches et la suite. Côté économique, dans le cas d’un achat de robot de traite à 150.000 euros, amorti et financé sur 12 ans, l’éleveur choisit un financement par emprunt à 3,5 %. Il faut prévoir 30.000 € de travaux d’aménagement et d’installation du robot amortis et financés sur 15 ans à 3,5 %. Le surcoût d’entretien et de maintenance est, lui, estimé à 10 €/1.000 litres. S’il choisit d’embaucher un salarié à temps complet, le coût sera d’environ 28.000 € par an pour 39 heures par semaine.

Avantage au robot

Après calcul, analyse, et comparaison entre l’investissement dans un robot de traite et l’embauche d’un salarié à temps plein (voir tableau), c’est le robot qui sort gagnant d’un point de vue économique. Cependant, il ne faut pas négliger l’aspect « organisation du travail » qui sera très différente selon l’option retenue. Le robot permet, en général, de gagner l’équivalent « temps » d’une traite, soit entre 10 et 15 heures par semaine, mais pas de deux. En comptant la maintenance, l’analyse des alertes, l’observation des animaux, le temps de la seconde traite est vite consommé... Le salarié à temps plein pourra, lui, participer à d’autres tâches sur l’exploitation et contribuer à l’amélioration de la gestion du travail, et éventuellement aux astreintes. En tout état de cause, cette décision stratégique mérite qu’on lui accorde du temps.

Exemple

Investissement dans un robot : impact sur le revenu de gestion

Charges en plus

Charges en moins

Amortisement du robot

12.500 €

Diminution de la charge Msa

5.780 € 

Frais financiers liés à l'emprunt
« robot »

3.023 €

 

 

Amortissement des améliorations
du bâtiment existant

2.000 €

 

 

Frais financiers pour l'emprunt
« bâtiment »

574 €

 

 

Consommable, maintenance

4.200 €

 

 

Total

22.927 €

Total

5.780 €

Impact sur le résultat de gestion de l'exploitation : 16.517 €

Recours à l'embauche d'un salarié : impact sur le revenu de gestion

Charges en plus

Charges en moins

Salaire brut annuel

22.285 €

Diminution de la charge Msa

7.216 € 

Charges sociales patronales

5.548 €

 

 

Total

27.833 €

Total

7.216 €

Impact sur le résultat de gestion de l'exploitation : 20.617 €

 

Combien ça coûte un robot

Capacité : 60 vaches pour un quota entre 400 et 500.000 litres selon la production par vache présente. Au-delà, l’installation d’une deuxième stalle est fortement recommandée afin d’assurer une bonne rotation des animaux sur la journée.
Coût neuf  : de 120.000 à 150.000 euros environ.
Coût d’occasion : de 80.000 à 100.000 euros après remise en état.

La maintenance de l’outil, ainsi que les frais en énergie ou en consommables vont faire grimper la note de 8 à 10 euros par 1.000 litres par rapport à une salle de traite classique. L’installation dans un bâtiment existant peut engendrer des coûts supplémentaires liés aux travaux d’aménagements nécessaires (faciliter le parcours des animaux par exemple, créer une zone d’attente) et des équipements annexes (Dal, vis à aliments…).

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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