La problématique des algues vertes en Bretagne a pris une considérable ampleur ces dernières années. Ces « marées vertes » représenteraient un volume annuel avoisinant les 70.000 m3, une quantité qui pourrait être valorisée notamment par la filière de méthanisation à la recherche de combustible utile.
 « Notre étude montre donc que les algues vertes collectées sur les plages ne semblent pas être un substrat adéquat » expliquait Pascal Peu (Cemagref). (© DR)
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Actuellement, les filières de méthanisation, exploitées ou en cours de construction sur les territoires où sont ramassées les algues, sont des digesteurs anaérobies utilisant des effluents agricoles et principalement du lisier de porcs. «
Mais techniquement, le lisier est rarement utilisé seul : les industriels ajoutent en effet des co-substrats pour améliorer la rentabilité économique du processus », expliquait lors des dernières Jrp, à Paris, Pascal Peu (Cemagref).
Les algues comme substrat complémentaire ?
Le saviez-vous ?
D’après le site participatif wikipedia, « les ulves sont des algues vertes regroupées dans le genre Ulva. C'est le genre d’Ulva lactuca, la laitue de mer, une algue comestible. Des extraits d'ulve, les ulvanes, sont utilisés dans le secteur des nanotechnologies ».
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L’institut, en partenariat avec le Centre d'étude et de valorisation des algues de Pleubian a donc lancé une étude destinée à vérifier si «
les ulves fraiches pouvaient être utilisées en tant que substrat complémentaire dans ces digesteurs agricoles ». L’étude portait notamment sur le devenir du soufre contenu dans les algues, sa transformation en hydrogène sulfuré (H
2S).
Sans entrer dans les détails techniques et technologiques, les scientifiques ont surtout cherché à établir la mesure du Bmp, comprenez le « potentiel biométhanogène ». «
Cette mesure permet surtout de déterminer la biodégradabilité anaérobie de la matière organique d’un substrat, et donc la production maximum de méthane associée », poursuivait le spécialiste du Cemagref.
Les analyses ont donc été faites pour préciser le Bmp de lisier de porc et d’algues verte sur une période de 40 jours obtenu auprès des trois digesteurs :
- le premier était alimenté avec un mélange d’algues et de lisier en maximisant l’introduction d’algues (48% ulves / 52 % lisier, base poids) ;
- le second était alimenté avec la même charge organique que le premier digesteur, « mais en essayant de minimiser la production d’hydrogène sulfuré par des ajouts ponctuels d’inhibiteur de la sulfato-réduction » ;
- le 3e digesteur a fonctionné uniquement avec du lisier.
Des analyses ont ensuite été conduites sur le biogaz ainsi produit en vue, notamment, d’analyser sa teneur en méthane, en dioxyde de carbone et en hydrogène sulfuré.
Un Bmp trop faible
L’analyse des données montre malheureusement que « le Bmp des ulves est faible », résumait Pascal Peu. En outre, l’hydrogène sulfuré produit par l’utilisation de ce type de substrat est « très important et incontrôlable » ce qui ne permet pas d’utiliser ce biogaz pour une valorisation énergétique.
Enfin, pour achever la démonstration, il se trouve également que « les algues vertes sont riches en azote organique, pour partie minéralisé dans le méthaniseur ». Or, l’introduction d’azote dans la filière agricole est soumise à une réglementation de plus en plus drastique : les agriculteurs doivent respecter des plans d’épandage qui sont parfois très restrictifs surtout dans les zones en excédent structurel.
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