La peste bovine, fléau qui a longtemps décimé les cheptels, est totalement « éradiquée de la surface de la Terre », a annoncé l'Organisation mondiale de la santé animale (Oie), au terme d'une lutte de plusieurs décennies.
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Découverte en 1957 d'un vaccin efficace
Déjà connue en Europe à l'époque de l'Empire romain, la peste bovine, qui n'affecte pas directement l'homme, a décimé les cheptels, tuant jusqu'à 100 % des bovins ou des buffles contaminés, ce qui a entraîné de nombreuses famines. Le virus venu d'Asie, arrivé avec des tribus ayant envahi le continent européen, a provoqué des épidémies de peste bovine qui ont frappé l'Empire romain de -376 à -366 avant JC, ce qui a pu contribuer à son déclin, relève l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (Fao). Les conséquences des nombreuses épidémies au XVIIIe siècle en France auraient aussi joué un rôle dans la révolution de 1789. A la fin du 19e siècle, l'Afrique subsaharienne est à son tour touchée par la peste bovine, ce qui entraîne la perte de 80 % à 90 % du cheptel, des famines et un affaiblissement de la région face à la colonisation européenne, selon l'historique retracé par la Fao. Dans les années 1920, la terrible maladie animale a pris pied sur tous les continents, de la Scandinavie au Cap de Bonne espérance, des rivages de l'Atlantique à l'Archipel des Philippines.
L'Oie, destinée à lutter contre les maladies animales, est créée en 1924, après une nouvelle incursion du virus de la peste bovine en Europe, par le port d'Anvers (Belgique), rappelle Bernard Vallat. Des centaines de millions de tête de bétails ont succombé au virus de la peste bovine, lors d'épidémies en Asie, en Europe et en Afrique. La découverte en 1957 d'un vaccin efficace a permis d'amorcer la marche vers l'éradication. La peste bovine disparaît en Europe vers le milieu du siècle dernier. En 2000, la maladie était encore présente dans la majeure partie de l'Afrique et l'Asie. Début 2010, seuls 17 pays et territoires étaient encore en cours d'évaluation, les autres ayant été déclarés indemnes.
Faut-il conserver les échantillons restants ?
« C'est un moment de grande fierté dans l'histoire de notre profession », a déclaré mercredi Bill Taylor, président du Comité conjoint sur l'éradication de la peste bovine mis en place par l'Oie et l'Organisation de l'Onu pour l'alimentation et l'agriculture (Fao). Pour les experts, la phase « post-éradication » constitue néanmoins un important défi : « bien que le virus de la peste porcine ne circule plus parmi les animaux vivants, il est toujours présent dans un certain nombre de laboratoires », explique l'Oie dans un communiqué. Ces virus sont destinés à la production de vaccins au cas où la maladie réapparaîtrait « des suites d'un accident ou d'un acte délibéré ». Comment les conserver en toute sécurité ? Faut-il les conserver? Confrontés au même dilemme pour le virus de la variole éradiquée depuis plus de trente ans, les Etats membre de l'Organisation mondiale de la santé (Oms) ont une nouvelle fois reporté mardi une éventuelle décision sur la destruction des échantillons restants.

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