La baisse des cours, la nouvelle plaie des éleveurs de bovins viande

La baisse des cours, la nouvelle plaie des éleveurs de bovins viande

Sans réelle surprise, la Fnb déplore le comportement peu scrupuleux des abatteurs en profitant du désarroi des éleveurs conduits à vendre des animaux par anticipation, pour baisser les prix des bovins. Selon la CR, la crise va accentuer le déséquilibre de l’offre et de la demande en viande bovine sur le marché national. « La décapitalisation et les sorties anticipées d’animaux creusent encore plus le déficit économique existant ».


La vente d'animaux à faible prix accentue la détresse
des éleveurs. (© Terre-net Média)

La contractualisation de paille à un prix raisonnable ne suffira pas pour apporter aux éleveurs de bovins viande la sécurité financière nécessaire pour atténuer le coût de la sécheresse.

Dans un communiqué daté du 23 mai, la fédération nationale bovine sonne une nouvelle fois l’alerte pour dénoncer cette fois le comportement peu scrupuleux des abatteurs.

« La pression à la baisse des prix des bovins, généralisée par tous les abatteurs (affichage d’une volonté de baisse de 10 à 15 centimes par kg carcasse en une seule semaine sur toutes les catégories), est indigne et sans justification économique », écrit-elle.

« Stabiliser les cours en obtenant un renforcement de l'exportation »

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« Le prix en aval et au consommateur va bien entendu demeurer le même », ajoute t-elle. Selon la Fnb, « la priorité est de stabiliser les cours en obtenant un renforcement de l’exportation (hausse des restitutions en particulier) et une mesure spécifique de stockage européen, à des niveaux de prix réévalués par rapport aux normes communautaires en raison de l’explosion des coûts de production ».

Dans le contexte actuel, ce n’est pas en fait la baisse des prix payés aux éleveurs qu’il faut envisager, mais au contraire la répercussion sur le prix de vente des gros bovins des coûts d’alimentation supplémentaires.

En attendant, ces sombres perspectives laissent peu de marge au développement serein d’une contractualisation entre éleveurs et abatteurs, comme l’aurait souhaité le gouvernement pour accompagner la restructuration de la filière bovine.

Le 18 mai dernier, « l’état d’urgence en élevage bovin viande » avait déjà conduit la Fnb à demander aux pouvoirs publics d’accorder aux éleveurs les moyens financiers pour acheter l’alimentation en report en fin de tableau des annuités. Elle souhaitait aussi que Bruxelles « ouvre une intervention publique exceptionnelle sur femelles et broutards pour stocker l’afflux d’animaux qui paraît inévitable ».

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La crise va accentuer le déséquilibre de l’offre et de la demande en viande bovine sur le marché national. « La décapitalisation et les sorties anticipées d’animaux creusent encore plus le déficit économique existant. Les activités naisseurs et engraisseurs, interdépendantes l’une de l’autre, se retrouvent depuis plus de 4 années dans le même marasme, par manque de trésorerie. Une autre partie de la filière représentée par les négociants en bestiaux se retrouve confrontée à ces difficultés, par une offre de plus en plus faible, et une concurrence extérieure de plus en plus accentuée », ont déclaré les responsables de la CR alors qu'ils venaient de rencontrer Jean-François Michel, conseiller du ministre de l’Agriculture pour les filières animales le 17 mai dernier.

« Un plan d’aide exceptionnel doit être engagé pour sauver les filières d’élevage, loin des considérations étatiques habituelles ; faute de quoi, une partie entière de notre économie et notre patrimoine partira au ‘‘broyage’’», ajoutent-ils.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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