 Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture (© Terre-net Média) |
La sécheresse frappe des éleveurs qui sont déjà en grande difficulté. C’est en partant de ce constat que le ministre de l’Agriculture, quelque peu abattu, a commencé son point de presse pour rendre compte des décisions prises lors du comité sécheresse ce 12 mai.
Outre la liberté totale déjà annoncée d’exploiter les jachères, Bruno Le Maire demande aux céréaliers de mettre leurs pailles à la disposition des éleveurs par geste de solidarité. Le ministre leur suggère par conséquent de ne pas les broyer.
La paille pourrait être vendue entre 20 et 22 euros la tonne au champ selon la Fnsea . Mais pour la Confédération paysanne, il faut d’ores et déjà interdire le broyage avant qu'il ne soit trop tard. Et selon elle, le prix de vente raisonnable peut être compris entre 60 et 80 euros la tonne rendue cour de ferme.
« Le broyage des pailles est la mesure essentielle à prendre pour éviter toute spéculation. Cette situation témoigne l’absence de solidarité des céréaliers envers les éleveurs ! », a commenté le porte parole de la CP, Philippe Collin, à la sortie du comité sécheresse.
La sécherese à l'ordre du jour du conseil
des ministres européens de l'Agriculture
Outre les mesures envisagées d’ordre national (révision des cahiers des charges des productions sous label, mobilisation des préfets pour constituer des cellules « sécheresse », médiation du crédit au cas par cas entre autres), le ministre de l’Agriculture a annoncé qu’il avait demandé de porter à l’ordre du jour du conseil des ministres européens de l’Agriculture du 17 mai prochain, à Bruxelles, la question de la sécheresse. « Elle affecte cette année toute l’Europe du Nord et elle est très précoce », confirme t-il.
Il va par ailleurs demander à la Commission un versement anticipé de la Pmtva que les éleveurs doivent toucher le 15 octobre prochain. « La bataille sera difficile mais je compte sur d’autres pays pour venir se joindre à la position de la France », a-t-il déclaré.
Des mesures insuffisantes selon la CR Dans un communiqué du 13 mai, la Coordination rurale réagit ainsi aux décisions prises lors de la réunion du comité sécheresse. Si elle « se félicite de l’annonce concernant le fait que les agriculteurs ‘‘pourront utiliser librement toutes les jachères et bandes enherbées sans paperasserie’’, elle déplore l’absence d’engagements sur ses autres demandes ». « Elle attend de Bruno Le Maire qu’il obtienne Mardi prochain à Bruxelles les assouplissements de la réglementation qu’il a évoqués et un soutien financier au titre de la solidarité européenne. » « Elle persistera dans ses demandes qu’elle réitérera lors des comités sécheresse hebdomadaires ». « Elle a d’ores et déjà lancé sur son site internet www.coordinationrurale.fr un appel solidarité sécheresse permettant de mettre en relation directe céréaliers et éleveurs ». |
La priorité de l’année 2011 reste, pour le ministre de l’Agriculture, les filières d’élevage. La sécheresse justifie selon lui, l’accélération des mesures délà prises et surtout celles à mettre en oeuvre pour mieux la réorganiser: restructuration des abattoirs ou encore, contractualisation interfilière pour garantir l’approvisionnement dans des conditions déterminées. La sécheresse doit aussi être une occasion pour mobiliser toutes les énergies et pour lancer une politique d’investissement de stockage des eaux en collaboration avec le ministère de l’écologie.
Contractualisation interfilière
La Fnsea s'inscrit globalement dans les orientations du ministre de l'Agriculture. Elle ne demande pas pour l’instant de soutiens financiers ou d’aides au transport de la paille et des fourrages, ces dernières ne pouvant que conduire à un renchérissement des prix. « La Fnsea attend le retour de conditions pluviométriques normales pour présenter le coût réel de la sécheresse », a déclaré Dominique Barrau, secrétaire général. En attendant, le syndicat majoritaire s’appuie sur la contractualisation interfilière et sur ses réseaux pour proposer des contrats types « fourrages », afin d’assurer l’approvisionnement des éleveurs à des prix corrects. Il compte sur les sous produits agro-industriels pour accroître l’offre de nourriture disponible.
A la sortie du comité sécheresse, la Confédération paysanne constate, elle, qu’aucune de ses revendications n’a été retenue (lire l’article ci-dessous pour en prendre connaissance). « Les décisions prises sont d’abord des annonces », déplore, Philippe Collin, porte-parole.
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