
Dans le cadre de la 63ème foire-exposition de Bressuire, où l’Afrique du Sud fut à l’honneur, c’est une véritable fête de la viande que l’association Bressuire Bocage Animation a organisée avec l’aide des élèves du lycée agricole des Sicaudières de Bressuire. Quasiment tous les animaux présentés ont été vendus, même si les prix de vente des animaux non primés sont proches de ceux pratiqués en ferme. Retour sur ce concours avec Acti Ouest.
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L’installation une opération toujours délicate
Le samedi matin, c’est l’installation : une opération toujours très délicate car les animaux ne sont pas habitués à ce genre de déplacement et au bruit. Il faut donc faire très attention à la descente des bétaillères de ne pas les blesser. Avec la participation de nombreux bénévoles passionnés, tout à été parfaitement organisé pour que ces miss soient le plus confortablement installées : paillage à profusion, fourrages, et bien sûr les abreuvoirs car il fait chaud ce week-end. Ensuite c’est le moment de la mise en beauté. A 15 heures, on fait sortir les éleveurs et le public des barres, les jurys rentrent en action et pendant deux heures, ils vont toucher, admirer, comparer, débattre en eux pour élire les plus belles. « La qualité est très relevée cette année surtout pour les Charolaises et Parthenaises, et la tâche n’a pas été facile » s’exprime Michel Clisson, ancien responsable du marché de Parthenay et jury. Les Blondes d’Aquitaine sont d’une finesse exceptionnelle, mais les Limousines sont malheureusement un peu grasses. En revanche, les jeunes bovins sont trop serrés, la tâche ne sera pas facile pour les achats.
Les éleveurs et acheteurs s’animent
« Un amoureux des bêtes qui le lui rendent bien » c’est comme cela que se présente Joseph Chéné, un éleveur de Bégrolles en Mauges (49) passionné et fidèle des concours. « Cette année, j’avais inscrit 6 bêtes à Bressuire, mais ils m’en ont pris que deux. Je suis un peu déçu, mais il faut bien laisser la place à tous les éleveurs ». Enfin, on approche les sélectionnées pour l’élection des grands prix de championnat. Les spéculations vont bon train. « La vache parthenaise est exceptionnelle, c’est elle qui va gagner » s’exclame un éleveur, « non, c’est plutôt la Charolaise, regarde son développement musculaire » enchaîne son voisin. La tension monte, les éleveurs sont inquiets pour la vente face au commerce en demi-teinte qui s’est déroulé à Lezay huit jours plutôt. Bernard Garroteau lance à son micro « Messieurs, sortez des barres, visiteurs, éleveurs et acheteurs, tant que la cloche n’a pas sonné, vous ne devez pas vous trouver dans les barres ».
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95% des animaux vendus
Dès l’appel de la cloche, la foule se précipite dans les barres. Les affaires vont bon train pendant la première demi-heure sur les animaux primés, puis les transactions sont un peu moins rapides. Monsieur Joseph Chéné vendra le premier son grand prix d’excellence femelles croisées à Aim pour la somme de 6,10 euro/ kg carcasse. « Si l’éleveur est trop pointilleux et rate sa vente, il n’est pas sûr qu’il trouvera preneur plus tard au même prix ». Le relationnel acheteur/vendeur compte beaucoup. C’est le cas pour Michel Tallon, Earl la Parthenaise, installés depuis 35 ans à La Chapelle Saint Etienne (79) comme naisseur engraisseur avec un cheptel de 200 vaches. « J’ai amené 8 bêtes. Elles ont toutes reçu un prix dont le grand prix d’excellence génisse parthenaise et deux prix naisseurs ». Cet éleveur est ravi d’avoir vendu la totalité de ces animaux à la société Aim pour le compte de l’enseigne Carrefour. Pour les jeunes bovins, c’est le Gaec du Bordage à Bressuire qui remporte le grand prix de championnat.
Cette année encore, la grande distribution est très présente avec plus de 70 % des achats dont 60 animaux uniquement pour le groupe Carrefour. Vienne ensuite Sva Jean Rozé, Bétail Bressuirais; Socopa la Roche; Charal Cholet et puis de nombreux bouchers expéditeurs comme Jean Grellier, André Courgault, Roland Gilbert.... Du point vu de Christophe Cordon (Sva) « la qualité est superbe en Charolaise et Blonde d’Aquitaine. J’ai une commande de 12 bêtes, mais je vais peut-être en acheter un peu plus si je trouve quelques bêtes qui me conviennent ». D’après Paul Roy, proche collaborateur de Bernard Garroateau « Si tous les animaux à plaques ont été vendus dans une fourchette de 5,33 € à 6,86 € kg carcasse, la vente est plus difficile pour les animaux non-primés. Les tarifs ne sont guère plus élevés que ceux qui sont pratiqués en ferme, notamment dans les vaches ». Les jeunes bovins ont été en grande majorité acheté par Bétail Bressuirais pour le nouvel abattoir de Parthenais : la Stimex qui travaille essentiellement ce à l’export sur l’Italie.
Si ces tarifs hors normes marquent les esprits, ils doivent être replacé dans leur contexte, pour garder les pieds sur terre. La part de communication a une grande importance et si les acheteurs savent qu’ils ne gagneront pas forcément d’argent avec ces perles rares, ils auront au moins la satisfaction de faire plaisir à leur clientèle, tout en assurant une belle promotion à leur boucherie ou magasin.
Après l’Afrique du Sud, Monsieur Bernard Garroteau et le président Monsieur Marius Noirault du Bba (Bressuire Bocage Animation) nous donne rendez-vous l’année prochaine sur le thème de la Mongolie.
La race Blonde d'Aquitaine à l'honneurElle a fière allure, la Blonde d’Aquitaine, avec sa robe fine couleur froment allant du clair au foncé suivant l’âge et les saisons, et aux muqueuses roses. Elle est issue de la fusion en 1962 de trois rameaux bovins du Sud-Ouest de la France : la Blonde des Pyrénées, la Garonnaise et la Blonde du Quercy. D'un fort développement musculaire, elle est réputée pour ses qualités bouchères, avec une forte proportion de viande, tendre et peu grasse, par rapport au poids total. En 30 ans, elle s’est répandue dans toutes les régions d’élevage françaises et a conquis l’Europe entière. Aujourd’hui elle est élevée sur les 5 continents (Usa, Australie, Brésil, Argentine, Thaïlande…).Hors du berceau de la race, c’est en Deux-Sèvres que l’on compte le plus d’animaux avec 1.700 vaches inscrites. En race pure, la Blonde d’Aquitaine a des qualités bouchères exceptionnelles, un pourcentage de viande nette inégalé, et un pourcentage de morceaux nobles inégalable. C’est une viande persillée à fibres fines, sans couverture de gras, goûteuse, diététique et festive. En termes de tendreté, elle se situe dans le haut du classement parmi les races les plus tendres. |
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