Bressuire, des prix d'exception pour les animaux primés et des prix proches de ceux en ferme pour les autres

Article réservé aux abonnés.

Bressuire, des prix d'exception pour les animaux primés et des prix proches de ceux en ferme pour les autres

Dans le cadre de la 63ème foire-exposition de Bressuire, où l’Afrique du Sud fut à l’honneur, c’est une véritable fête de la viande que l’association Bressuire Bocage Animation a organisée avec l’aide des élèves du lycée agricole des Sicaudières de Bressuire. Quasiment tous les animaux présentés ont été vendus, même si les prix de vente des animaux non primés sont proches de ceux pratiqués en ferme. Retour sur ce concours avec Acti Ouest.


Le grand prix de championnat génisse est attribué à l'earl Chaignaud
des Cerqueux (79), vendue à Aim pour le Carrefour d'Epinay sur
Orges (91). (© DR)

C’est sous un soleil radieux que les acteurs de la filière viande venus de tout le bocage bressuirais et des départements limitrophes se sont donné rendez-vous sur le site du Bocapôle pour le traditionnel concours de Pâques, toujours organisé une quinzaine de jours avant la fête religieuse. Monsieur Bernard Garroteau, responsable du concours, est très heureux de la passion que suscite cette manifestation : « l’engouement des éleveurs pour ce concours est tel qui a fallu refuser des bêtes car même si une rangée supplémentaire a été ajoutée, il n’était plus possible d’accueillir plus d’animaux ». Après avoir écarté une cinquantaine d’animaux, ce sont 237 sélectionnés de haute valeur bouchère qui ont été présentés au jury de professionnel. A Bressuire, c’est l’ensemble de toutes les races élevées et engraissées de la région de l’Ouest qui se côtoient : Charolaises, Parthenaises, Blondes d’Aquitaine, Limousines, Rouges des Prés, Blanc Bleu et croisés.

L’installation une opération toujours délicate

Le samedi matin, c’est l’installation : une opération toujours très délicate car les animaux ne sont pas habitués à ce genre de déplacement et au bruit. Il faut donc faire très attention à la descente des bétaillères de ne pas les blesser. Avec la participation de nombreux bénévoles passionnés, tout à été parfaitement organisé pour que ces miss soient le plus confortablement installées : paillage à profusion, fourrages, et bien sûr les abreuvoirs car il fait chaud ce week-end. Ensuite c’est le moment de la mise en beauté. A 15 heures, on fait sortir les éleveurs et le public des barres, les jurys rentrent en action et pendant deux heures, ils vont toucher, admirer, comparer, débattre en eux pour élire les plus belles.   « La qualité est très relevée  cette année surtout pour les Charolaises et Parthenaises, et la tâche n’a pas été facile » s’exprime Michel Clisson, ancien responsable du marché de Parthenay et jury.  Les Blondes d’Aquitaine sont d’une finesse exceptionnelle, mais les Limousines sont malheureusement un peu grasses. En revanche, les jeunes bovins sont trop serrés, la tâche ne sera pas facile pour les achats.

Les éleveurs et acheteurs s’animent

« Un amoureux des bêtes qui le lui rendent bien » c’est comme cela que se présente Joseph Chéné, un éleveur de Bégrolles en Mauges (49) passionné et fidèle des concours. « Cette année, j’avais inscrit 6 bêtes à Bressuire, mais ils m’en ont pris que deux. Je suis un peu déçu, mais il faut bien laisser la place à tous les éleveurs ». Enfin, on approche les sélectionnées pour l’élection des grands prix de championnat. Les spéculations vont bon train. « La vache parthenaise est exceptionnelle, c’est elle qui va gagner » s’exclame un éleveur, « non, c’est plutôt la Charolaise, regarde son développement musculaire » enchaîne son voisin. La tension monte, les éleveurs sont inquiets pour la vente face au commerce en demi-teinte qui s’est déroulé à Lezay huit jours plutôt. Bernard Garroteau lance à son micro « Messieurs, sortez des barres, visiteurs, éleveurs et acheteurs, tant que la cloche n’a pas sonné, vous ne devez pas vous trouver dans les barres ». 


Le grand prix championnat vache est décerné à monsieur Paul Brochard
de l'earl des Chênes (85 les Brouzils). Amenée avec l'aide de son
négociant Christian Routhiau, elle a été vendue à Charal Cholet pour le
compte du Leclerc d'Ollones sur Mer (85). (© DR)

Enfin, le verdict tombe : le grand prix de championnat génisse est attribué à l'earl Chaignaud des Cerqueux (79). Son propriétaire, naisseur / engraisseur, est aux anges. « C’est la première fois que je participe à un concours et  c’est merveilleux ! Cette bête,  je l’ai sélectionné il y a un an, nourri au foin, maïs ensilage, triticale et tourteaux de lin » elle fera un rendement d’environ 600 kg carcasse. Vendue pour un prix de 10  €/ kg, elle sera présentée sur les étals du Carrefour d’Epinay sur Orges (91).  Il tient à rajouter « attention, ce n’est pas du tout les prix que l’on pratique en ferme, loin de là, il ne faut pas tromper le grand public avec des tarifs aussi fabuleux que pour ma génisse. En général, je vend mes bêtes autour de 3,30 euro/kg carcasse,  mais c’est vrai, elles n’ont pas la même qualité de conformation ». Le grand prix de championnat vache est finalement décerné à la fameuse Parthenaise, dont tout le monde était d’avis de la mettre gagnante. Son propriétaire est monsieur Paul Brochard de l’earl des Chênes (85 les Brouzils). Amenée ici avec l’aide de son négociant Christian Routhiau, elle a été vendue 6,86 € kg carcasse à Charal Cholet pour le compte du Leclerc d’Ollonnes sur Mer (85) où elle fera danser les papilles des nombreux touristes qui viendront  sur la côte pendant les vacances de Pâques. Chose surprenant, c’est aussi la première fois qu’il participe à un concours.

95% des animaux vendus

Dès l’appel de la cloche, la foule se précipite dans les barres. Les affaires vont bon train pendant la première demi-heure sur les animaux primés, puis les transactions sont un peu moins rapides. Monsieur Joseph Chéné vendra le premier son grand prix d’excellence femelles croisées à Aim pour la somme de 6,10 euro/ kg carcasse. « Si l’éleveur est trop pointilleux et rate sa vente, il n’est pas sûr qu’il trouvera preneur plus tard au même prix ». Le relationnel acheteur/vendeur compte beaucoup. C’est le cas pour Michel Tallon, Earl la Parthenaise, installés depuis 35 ans  à La Chapelle Saint Etienne (79) comme naisseur engraisseur avec un cheptel de 200 vaches. « J’ai amené 8 bêtes. Elles ont toutes reçu un prix dont le grand prix d’excellence génisse parthenaise et deux prix naisseurs ».  Cet éleveur est  ravi d’avoir vendu la totalité de ces animaux à la société Aim pour le compte de l’enseigne Carrefour. Pour les jeunes bovins, c’est le Gaec du Bordage à  Bressuire qui remporte le grand prix de championnat.

Cette année encore, la grande distribution est très présente avec plus de 70 % des achats dont 60 animaux uniquement pour le groupe Carrefour. Vienne ensuite Sva Jean Rozé,  Bétail Bressuirais; Socopa la Roche; Charal Cholet et puis de nombreux  bouchers expéditeurs comme Jean Grellier,  André Courgault,  Roland Gilbert....  Du point vu de Christophe Cordon (Sva) « la qualité est superbe en Charolaise et Blonde d’Aquitaine. J’ai une commande de 12 bêtes, mais je vais peut-être en acheter un peu plus si je trouve quelques bêtes qui me conviennent ». D’après Paul Roy, proche collaborateur de Bernard Garroateau « Si tous les animaux à plaques ont été vendus dans une fourchette de 5,33 € à 6,86 € kg carcasse, la vente est plus difficile pour les animaux non-primés. Les tarifs ne sont guère plus élevés que ceux qui sont pratiqués en ferme, notamment  dans les vaches ». Les jeunes bovins ont été en grande majorité acheté par Bétail Bressuirais  pour le nouvel abattoir de Parthenais : la Stimex qui travaille essentiellement ce à l’export sur l’Italie.

Si ces tarifs hors normes marquent les esprits, ils doivent être replacé dans leur contexte, pour garder les pieds sur terre. La part de communication a une grande importance et si les acheteurs savent qu’ils ne gagneront pas forcément d’argent avec ces perles rares, ils auront au moins la satisfaction de faire plaisir à leur clientèle, tout en assurant une belle promotion à leur boucherie ou magasin.

Après l’Afrique du Sud, Monsieur Bernard Garroteau et le président Monsieur Marius Noirault du Bba (Bressuire Bocage Animation) nous donne rendez-vous l’année prochaine sur le thème de la Mongolie.

La race Blonde d'Aquitaine à l'honneur

Elle a fière allure, la Blonde d’Aquitaine, avec sa robe fine couleur froment allant du clair au foncé suivant l’âge et les saisons, et aux muqueuses roses.

Elle est issue de la fusion en 1962 de trois rameaux bovins du Sud-Ouest de la France : la Blonde des Pyrénées, la Garonnaise et la Blonde du Quercy.

D'un fort développement musculaire, elle est réputée pour ses qualités bouchères, avec une forte proportion de viande, tendre et peu grasse, par rapport au poids total.

 En 30 ans, elle s’est répandue dans toutes les régions d’élevage françaises et a conquis l’Europe entière. Aujourd’hui elle est élevée sur les 5 continents (Usa, Australie, Brésil, Argentine, Thaïlande…).Hors du berceau de la race, c’est en Deux-Sèvres que l’on compte le plus d’animaux avec 1.700 vaches inscrites.

En race pure, la Blonde d’Aquitaine a des qualités bouchères exceptionnelles, un pourcentage de viande nette inégalé, et un pourcentage de morceaux nobles inégalable. C’est une viande persillée à fibres fines, sans couverture de gras, goûteuse, diététique et festive. En termes de tendreté, elle se situe dans le haut du classement parmi les races les plus tendres.

 

Pour en savoir plus, cliquez sur :

Palmarés du concours d'animaux de boucherie de Bressuire

Agenda complet des concours d'animaux de boucherie

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo

Tapez un ou plusieurs mots-clés...