
Après le succès de l'édition de 2010, le concours des animaux de boucherie de Romenay, réunissant cette année 160 Charolais, a déçu par une activité commerciale timide, avec un taux de vente entre 65 et 70 %. Retour sur ce concours avec Acti Ouest.
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Dommage que les ventes n’aient pas été à la hauteur des espérances. A l’issue de la foire, Noël Favre, le président du comité de foire, estimait la part des animaux vendus entre 65 et 70 %. C’est nettement moins qu’en 2010 où 98 % des animaux avaient trouvé preneur. Dans les allées, les acheteurs semblaient peu nombreux et peu actifs. On notait l’absence de certains habitués, groupements notamment. Certains éleveurs déploraient ne pas avoir seulement de demande. Une ambiance bien différente de celle qui régnait quatre jours plus tôt à Autun, mais proche de celle observée le lendemain à Dijon. Sans doute que le calendrier a sa part de responsabilité dans l’explication de ce retournement de situation.
Qui croire ?
Principal opérateur présent sur le foirail de Romenay, l’abatteur Bigard signalait une baisse de la demande en bêtes de concours de l’ordre de – 25 à – 30 %. Un « essoufflement » que l’industriel de Cuiseaux liait à une baisse de la consommation de viande bovine depuis le début de l’année. 46 animaux ont tout de même été acquis par les acheteurs de la maison Bigard. La plupart étaient destinés à l’enseigne Carrefour et à la chaîne de supérettes « Simplymarket ». Carrefour qui, pour sa part, ne semblait pas se lasser des bêtes de concours. Comme l’assurait Gyula Kis, responsable approvisionnement viande Carrefour pour la région sud-est, la demande en « bœufs de Pâques primés » aurait même augmenté de + 22 % cette année (140 bêtes achetées dans la région). De plus en plus de magasins se lanceraient en effet dans le haut de gamme festif (hypermarchés, supermarchés). Une tendance qui va de pair avec le succès de la filière Engagement Qualité Carrefour par laquelle l’enseigne « contractualise » avec les éleveurs.
La qualité plutôt que la quantité
Le représentant de Carrefour estimait par ailleurs que si les consommateurs mangent certes moins de viande, ils privilégient davantage la qualité. Un sentiment corroboré par un responsable du magasin haut de gamme « Saveurs du Mail » à Bourg-en-Bresse. « Notre clientèle est une clientèle citadine de proximité. Il y a beaucoup de personnes âgées mais nous avons aussi une frange populaire qui aime se faire plaisir de temps en temps ». A Romenay, la supérette du village propose, avec succès, de la viande de cularde toute l’année. Elle a acheté neuf bêtes sur le concours. Une autre supérette du Jura voisin s’est portée acquéreuse de six animaux. Preuve que la consommation de viande haut de gamme ne se limite pas aux beaux quartiers de Paris ou à la Côte-d’Azur.
Au chapitre des prix, le tarif des jeunes bovins aurait été de 3 € 80 ; celui des vaches 4 à 4 € 30. Les génisses se seraient échangées aux alentours de 4 € 60 – 5 € 50 et les culardes 6 € 60. Les bêtes les plus chères auraient atteint 8 € 50.
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