Concilier Pac et environnement

Article réservé aux abonnés.

Concilier Pac et environnement

L’élaboration du Plan prévisionnel de fumure est obligatoire si l’exploitation est située en zone vulnérable au regard de la directive nitrate. Si la directive est européenne, les programmes d’actions sont départementaux. Tour d’horizon.


Un plan prévisionnel de fumure bien fait, ce sont des déjections bien valorisées et des apports d’engrais limités.
(© Terre-net Média)

Le 31 mars, chaque exploitant dont l’exploitation est située en zone vulnérable devra avoir finalisé son Plan prévisionnel de fumure (Ppf). Compte tenu du nombre de points à respecter, mieux vaut s’y mettre sans tarder. Bandes enherbées, gestion des prairies, aides Pac, respect des seuils de fertilisation… Ces règles influencent directement la gestion de l’assolement. Mieux vaut commencer par les règles Pac, dont certaines sont incontournables. Les Bonnes conditions agricoles et environnementales (Bcae), issues de la conditionnalité des aides, fixent comme règles le maintien des surfaces en prairies permanentes ou en prairies temporaires de plus de 5 ans. 50 % des surfaces en prairies temporaires doivent être maintenues. De même, les bandes tampons placées en bord de cours d’eau l’année dernière doivent être maintenues. Il convient donc de positionner en premier lieu les surfaces en prairies et bandes tampons. Le pâturage est possible sur ces bandes. En revanche, on ne peut pas fertiliser ces parcelles. La totalité des parcelles déclarées dans la Pac doivent être présentes dans le Ppf.

Optimiser l’engrais de ferme

De son côté, la directive Nitrates fixe le contenu du Plan prévisionnel de fumure (cf. encadré). Objectif : permettre l’équilibre de la fertilisation sur l’ensemble des parcelles de l’exploitation tout en assurant le respect du ratio des 170 kg N/ha épandable. Après avoir renseigné l’assolement prévisionnel et les cultures intermédiaires, il faut optimiser en priorité les engrais de ferme disponibles sur l’exploitation et ceux en provenance d’un tiers sur les surfaces épandables. On complètera le bilan de chacune des parcelles par de l’engrais minéral. Attention, les nouvelles règles sur le phosphore imposent aux exploitations soumises à autorisation une limitation des quantités apportées par hectare. La directive Nitrates fixe des distances d’épandage par rapport aux cours d’eau*, aux tiers… qu’il convient de respecter. Par ailleurs, chaque agriculteur doit prendre en compte les plans d’actions correspondants si l’exploitation figure dans l’une des zones suivantes : Zones d’actions complémentaires, bassin versant en contentieux, algues vertes, Zone soumise à contrainte environnementale (Zsce), plan d’eau eutrophes, Natura 2000.

Surfaces épandables

Enfin, le Plan de fumure doit également rester cohérent avec le dossier Installations classées (Icpe). On y retrouve les effectifs autorisés et les importations de déjection de tiers pour le calcul des 170 kg N/ha épandable, mais aussi les surfaces épandables issues du plan d’épandage. Inversement, l’ajout de nouvelles parcelles dans un plan de fumure doit se traduire par une mise à jour du plan d’épandage du dossier Icpe. Le Ppf doit aussi vérifier que les prescriptions spécifiques de l’arrêté d’autorisation sont bien respectées.

Malgré l’empilement des réglementations, les éleveurs ont bien compris la nécessité de maîtriser les épandages et constaté l’intérêt économique d’une approche plus agronomique de la fertilisation par le plan de fumure. Un plan prévisionnel de fumure bien fait, ce sont des déjections bien valorisées et des apports d’engrais limités. Des analyses d’effluents et de terre complémentaires permettront d’ajuster avec précision les besoins des plantes en fonction du sol et des apports organiques.

Plan Prévisionnel de Fumure

Les points contrôlés :

  • L’identification et la surface de l’îlot cultural
  • La culture prévue et la période d’implantation des prairies
  • L’objectif de rendement
  • Pour chaque apport d’azote organique prévu : la période envisagée, la superficie, la nature et quantité prévue, la teneur du lisier ou fumier
  • Pour chaque apport d’azote minéral prévu : la période envisagée si fractionnement, la superficie, le nombre d’unités d’azote prévu
  • Les modalités de gestion de l’interculture (gestion des repousses, dates prévisionnelles de semis et destruction des Cipan)
  • Respect du plafond annuel de 170 kg d’azote contenu dans les effluents d’élevage épandus par hectare de surface épandable ou pâturable.
Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo

Tapez un ou plusieurs mots-clés...