Montluçon : une demande plus timide malgré une offre de qualité

Trio incluant le Grand Prix d’Excellence Génisse appartenant au Gaec Denis Daniel de Saint Bonnet de Four (03) acheté par la boucherie Dumont de MontMarault (03). (© DR)

C’est en 1936 que les premiers récits relatent l’organisation d’un concours dans la ville de Montluçon, au cœur du bassin charolais, et cette tradition perdure encore aujourd’hui. Montluçon est un concours qui ne laisse pas indifférent les professionnels de la filière viande par la qualité des animaux de haute valeur bouchère, représentative d’une vitrine que les éleveurs ont su mettre en avant grâce à des valeurs acquises par les générations antérieures. L’édition 2011 est un bon cru, 270 animaux se sont donnés rendez-vous sous le parc des expositions, ce qui donne le sourire au président M. Bertrand Laboisse qui défend avec beaucoup de ferveur la race charolaise « C’est l’un des trois meilleurs concours de bovins de boucherie de notre département,  il est l’image de notre savoir-faire ».

Un commerce en demi-teinte

Ces coupes musculaires ne laissent pas indifférent le regard du jury, qui délibère durant deux heures, pour attribuer les nombreuses plaques que les éleveurs reçoivent avec un grand bonheur. Le Gaec Denis Daniel de Saint Bonnet de Four (03), en sort grand champion du concours, mettant leur élevage en avant avec un nombre impressionnant de prix : grand prix de la ville de Montluçon, grand prix de la vallée de Montluçon, le grand prix d’excellence génisses, 1er prix d’ensemble culard, le 1er prix d’ensemble femelle.

Cette année encore, la grande distribution est très présente, mais on note également une belle participation des boucheries parisiennes et de toute la région. La boucherie Dumont de Montmarault (03) s’est emparée des trois championnes  du Gaec Denis Daniel qui avait présenté pas moins de 13 animaux sur ce concours.

Du côté commercial, la vente est en demi-teinte avec quelques invendus en fin de foire.  Les acheteurs locaux mettent  un peu de dynamisme chez leurs fidèles clients. La société Socopa a ainsi acheté plus de 120 bêtes pour servir ses nombreuses boucheries et Gms.  De nombreuses sociétés d’abattage sont également présentes (Sva Jean Rozé, Pleinemaison, Puygrenier…) avec des commandes néanmoins en retrait par rapport à 2010 en raison de la profusion de l’offre sur l’ensemble des concours de Pâques.
 
L’activité commerciale  est cependant très convenable selon un des éleveurs présents sur ce concours. « Les tarifs pratiqués pour les animaux  non-primés sont en moyenne de 0,51 € à 0,66 € au-dessus des tarifs pratiqués dans nos exploitations. Quant aux animaux, primés leurs valorisations bien qu’en léger repli par rapport à l’an passé, ils restent dans une gamme de prix allant de 5,18 € à 7,62 € (pour les championnes) ». Une dizaine d’animaux n’avaient toujours pas trouvé preneur en fin de foire, avec des éleveurs assez déçus.

Les niveaux élevés observés sur certains animaux ne doivent cependant pas faire oublier la faiblesse des tarifs pratiqués depuis un an sur le marché de la viande. Cette vitrine haut de gamme sera le fer de lance des bonnes boucheries et des rayons des Gms ayant compris l’intérêt de la communication  qui sera faite autour des plaques de ce concours.

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