 Une alimentation basée sur l'herbe et des graines de lin réduit le taux de matières grasses dans le lait ainsi que les émissions de méthane des animaux. (© Terre-net Média)
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L'agriculture est «
le 3e émetteur de gaz à effet de serre en France », a rappelé lors des journées scientifiques de la société Valorex à Pacé (Ille-et-Vilaine), Dimitar Nikov, du bureau des crédits carbone au ministère de l'Ecologie. Valorex (
alimentation animale, conseils et développement de la réintroduction des cultures traditionnelles riches en oméga 3 comme le lin dans l'
alimentation animale) est à l'origine de l'association Bleu-Blanc-Coeur, qui regroupe les acteurs de la chaîne alimentaire s'engageant dans la traçabilité des produits ou le respect de l'environnement.
Réduit de 15 % les émissions de méthane des ruminants
Selon les essais menés depuis 2003 par Valorex, le passage d'une alimentation à base de tourteaux (soja, etc...) à de l'herbage complété par des graines comme le lin réduit le taux de matières grasses dans le lait, augmente la présence d'oméga 3 et réduit de 15 % les émissions de méthane qu'émettent les ruminants en éructant. Même si, en changeant d'alimentation pour leurs animaux, les éleveurs connaîtront un surcoût de 5 % en moyenne, « les vaches vont produire plus de lait, 5 à 10 % de lait en plus, et l'agriculteur est bénéficiaire », assure Béatrice Dupont, directrice commerciale chez Valorex.
Un crédit carbone équivalent à 40 centimes pour mille litres de lait
Les agriculteurs pourront désormais percevoir en plus un crédit carbone équivalent à 40 centimes pour mille litres de lait, a noté Pierre Weill, patron de Valorex et créateur de l'association Bleu-Blanc-Coeur, qui milite depuis 20 ans pour le retour d'une alimentation saine dans les assiettes en passant par l'alimentation et le bien-être animal. En France, sur une production de 24 milliards de litres de lait, environ un milliard sont produits à partir d'une alimentation herbage/lin (dont 300 millions de litres sous le logo Bleu-Blanc-Coeur, comme Danone qui a développé ce type d'élevage auprès de ses producteurs depuis 2004). « On a encore 23 milliards de litres de lait à conquérir pour le bien de la planète », a lancé lors de son discours Pierre Weill.
La méthode validée par le ministère de l'Ecologie s'appuie sur un brevet de 2008 (Valorex-Inra) sur la mesure rapide du méthane émis par les ruminants, à partir de l'analyse des acides gras saturés du lait. Les certificats d'émission de carbone, l'un des mécanismes mis en place par l'UE pour contraindre les industriels à limiter leurs émissions de gaz à effet de serre, sont des quotas attribués aux entreprises qui peuvent être échangés en Bourse.
Le chiffre d'affaires 2009 de Valorex est de 55 millions d'euros, dont 10 % à l'export.
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