Les éleveurs laitiers peuvent gagner plus en nourrissant mieux les vaches

Les éleveurs laitiers peuvent gagner plus en nourrissant mieux les vaches

Les éleveurs laitiers qui nourriront mieux leurs animaux peuvent prétendre à gagner des crédits carbone, grâce au référencement le 1er avril par le ministère de l'Ecologie d'une méthode de réduction de rejet de méthane des ruminants laitiers, déposée par la société Valorex et l'Inra.


Une alimentation basée sur l'herbe et des graines de lin réduit le
taux de matières grasses dans le lait ainsi que les émissions de
méthane des animaux. (© Terre-net Média)

L'agriculture est « le 3e émetteur de gaz à effet de serre en France », a rappelé lors des journées scientifiques de la société Valorex à Pacé (Ille-et-Vilaine), Dimitar Nikov, du bureau des crédits carbone au ministère de l'Ecologie. Valorex (alimentation animale, conseils et développement de la réintroduction des cultures traditionnelles riches en oméga 3 comme le lin dans l'alimentation animale) est à l'origine de l'association Bleu-Blanc-Coeur, qui regroupe les acteurs de la chaîne alimentaire s'engageant dans la traçabilité des produits ou le respect de l'environnement.

Réduit de 15 % les émissions de méthane des ruminants

Selon les essais menés depuis 2003 par Valorex, le passage d'une alimentation à base de tourteaux (soja, etc...) à de l'herbage complété par des graines comme le lin réduit le taux de matières grasses dans le lait, augmente la présence d'oméga 3 et réduit de 15 % les émissions de méthane qu'émettent les ruminants en éructant. Même si, en changeant d'alimentation pour leurs animaux, les éleveurs connaîtront un surcoût de 5 % en moyenne, « les vaches vont produire plus de lait, 5 à 10 % de lait en plus, et l'agriculteur est bénéficiaire », assure Béatrice Dupont, directrice commerciale chez Valorex.

Un crédit carbone équivalent à 40 centimes pour mille litres de lait

Les agriculteurs pourront désormais percevoir en plus un crédit carbone équivalent à 40 centimes pour mille litres de lait, a noté Pierre Weill, patron de Valorex et créateur de l'association Bleu-Blanc-Coeur, qui milite depuis 20 ans pour le retour d'une alimentation saine dans les assiettes en passant par l'alimentation et le bien-être animal. En France, sur une production de 24 milliards de litres de lait, environ un milliard sont produits à partir d'une alimentation herbage/lin (dont 300 millions de litres sous le logo Bleu-Blanc-Coeur, comme Danone qui a développé ce type d'élevage auprès de ses producteurs depuis 2004). « On a encore 23 milliards de litres de lait à conquérir pour le bien de la planète », a lancé lors de son discours Pierre Weill.

La méthode validée par le ministère de l'Ecologie s'appuie sur un brevet de 2008 (Valorex-Inra) sur la mesure rapide du méthane émis par les ruminants, à partir de l'analyse des acides gras saturés du lait. Les certificats d'émission de carbone, l'un des mécanismes mis en place par l'UE pour contraindre les industriels à limiter leurs émissions de gaz à effet de serre, sont des quotas attribués aux entreprises qui peuvent être échangés en Bourse.

Le chiffre d'affaires 2009 de Valorex est de 55 millions d'euros, dont 10 % à l'export.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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