Qu’on se le dise : la vache est sensible !

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Qu’on se le dise : la vache est sensible !

En élevage bovin, tout changement entraine généralement un stress chez l’animal. Il en va de même chez les vaches laitières.


Cette étude, réalisée à Poisy à l’aide de caméras installées au
départ poursuivre les chaleurs, montre que les combats
coïncident avec l’expression des chaleurs. (© Terre-net Média)

La modification des comportements sociaux des animaux est souvent liée à un manque de confort par restriction d’accès à un espace de couchage, à la nourriture ou à l’aire d’attente pour la traite. « La fréquence des comportements sociaux est cependant mal connue, et le nombre d’occurrences comportementales est donc difficilement interprétable lors d’évaluations du bien-être en élevage », expliquait Thierry Hetreau, vétérinaire et formateur au Centre d'élevage de Poisy (Haute-Savoie), en présentant le poster réalisé en partenariat avec l’Isara lors des rencontres 3R à Paris en décembre 2010.

Or, Poisy s’est équipé de caméras afin de surveiller les chaleurs des animaux. « Nous avons également décidé d’avoir recours aux cameras pour mettre en place une étude comportementale », poursuivait le vétérinaire et formateur.

Des vaches sous les objectifs

Dans les faits, les scientifiques ont comparé les comportements des animaux sur 4 périodes :

  • en février 2009 sur l’ancienne aire paillée (720 m²) ;
  • en mars 2009 sur une nouvelle aire paillée (860 m²) ;
  • en avril 2009 une série au pâturage ;
  • en janvier 2010, à nouveau sur la nouvelle aire.

Quelques chiffres

Le passage à la nouvelle aire a accru le nombre d’agressions pour l’accès au cornadis (+106 %), mais a fortement réduit les agressions pour l’accès au Dac (-57 %), à l’aire d’attente (-82 %) et à l’aire paillée (-46  %). En 2010, les agressions pour l’accès au cornadis sont redevenues très fortes (+188 %), de même que pour le Dac (+243 %).
Au total, les enregistrements ont concerné quelques 80 vaches sur les deux années. Ont été relevés les agressions (coup, menace, combat) les affinités, les comportements anormaux (grattage, jeux de langues…) et les chaleurs. Ces observations ont été faites sur 30 minutes d’enregistrement vidéo : 15 minutes à 10h puis 15 min à 15h, « moments correspondant à des phases de repos-rumination-alimentation ». Au total, chaque condition de logement a fait l’objet de 18 jours d’observation, contre 10 jours pour la séquence au pâturage.

Difficultés d'interprétation

Cette série d’images montre clairement que les vaches sont sensibles aux évènements particuliers et aux conditions de logement. « Cette étude montre toute la difficulté de l’interprétation d’une mesure instantanée (sur la journée) des comportements sociaux dans un protocole d’évaluation du bien-être animal », précisait Thierry Hetreau.
Malgré la faible quantité de données, les chercheurs ont néanmoins pu « mettre en évidence cette sensibilité ».
Ce premier travail ne répond toutefois pas à la question du  « nombre de mesures optimales qui permettrait de mettre en évidence l’influence d’autres facteurs ». Mais des études ultérieures pourraient compléter cette première série de résultats, en étant menée « à d’autres moments de la journée, et en tenant compte des intensités des agressions ».
Reste que ces images montrent clairement que ces agressions ont pour bu l’alimentation, le couchage ou l’aire d’attente (encadré). « Nous avons également relevé que les combats coïncident avec l’expression des chaleurs. Sur l’ancienne aire, la proportion coups/menaces est plus forte au Dac, à l’abreuvoir ou sur l’aire paillée. Sur la nouvelle aire, la proportion coups/menaces augmente au cornadis et baisse à l’abreuvoir », concluait Thierry Hetreau.

Pour aller plus loin

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Vaches, charolaises, R= France 6,99 €/kg net +0,05
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Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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