La France n’est pas épargnée

La France n’est pas épargnée

Depuis quelques jours, les nouvelles d’Allemagne, de Bruxelles et de Paris nous donnent une idée un peu plus précise de la gravité de la crise sanitaire à la dioxine qui affecte les filières porcine, aviaire voire bovine Outre-Rhin. Selon l’Afp, la France ne serait pas épargnée contrairement aux premières affirmations du ministère de l’Agriculture vendredi dernier. Les marchés n’ont pas tardé à réagir et deux pays ont limité leurs importations de porcs en provenance d’Allemagne et de l’Union. Toute la semaine, des articles vous tiendront au courant de l’évolution de la nouvelle crise sanitaire allemande.


Le porc français très demandé sur les marchés. (© Terre-net Média)
La prudence s’impose. « Contrairement aux premières affirmations, des lots d'aliments pour animaux contaminés en Allemagne ont été vendus en France et au Danemark à des élevages de poules reproductrices », mentionne dans un communiqué, l’Afp, lundi 10 janvier. Ces dernières révélations contredisent le communiqué du ministère de l’agriculture publié trois jours auparavant qui estimait alors « qu’aucune indication démontrant la présence de produits contaminés sur le territoire français n’a été relevée ».

Lundi, on apprend qu’un lot de graisses contaminées avait été exporté en France. « Il semblerait que le taux de dioxine soit inférieur au taux autorisé par la législation en ce qui concerne l'alimentation pour animaux. Les taux de contamination relevés approchaient les 0,75 nanogrammes par kilo », a précisé d’emblée Frédéric Vincent, porte-parole du commissaire européen à la Santé John Dalli selon l’Afp.

Plus de 4.700 exploitations ont dû susprendre leurs livraisons

Le ministère de l'Agriculture apporte les précisions suivantes : « Le réseau d’alerte européen (Rasff) a permis d'identifier qu'un couvoir situé dans l'Isère (38), à Vourey, a reçu un lot d’aliments issus d’un
fabricant allemand. L’activité de ce couvoir est dédiée à la production d’oeufs pour la recherche et l’expérimentation et non à la production alimentaire
».

« L'Allemagne va devoir faire abattre tous les animaux des exploitations contaminées à la dioxine et imposer des contrôles très stricts aux sociétés produisant des graisses pour l'alimentation animale », a annoncé pour sa part ce même lundi 10 janvier, la Commission européenne. Selon le ministère de l’Agriculture français, « plus de 4.700 exploitations d’élevages de poules, dindes et cochons allemandes, ont dû suspendre leurs livraisons après détection de résidus de dioxine dans l’alimentation animale. Le pays a mis en garde tous ses partenaires de l'Union européenne via le système d'alerte qu'elle a actionné le 27 décembre dernier ».

Une progression de + 1,2 cent

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Sur les marchés, la nouvelle affaire de la dioxine n’a pas tardé à influé sur les cours de la viande, à commencer par ceux du porc. Jeudi, le Marché de porc breton de Plérin cotait 1,160 euro/kg soit une progression de + 1,2 cent. Il signalait que « la séance du jour a été influencée par 2 facteurs favorables qui ont pris le dessus sur l'effondrement du cours allemand de la semaine dernière : un besoin important de porcs vivants provoqué par l'activité de la semaine (426.000 porcs), une demande plus soutenue en viande d'origine France suite aux problèmes liés à la dioxine en Allemagne ».

 A l’international, l’Afp signalait samedi 8 janvier qu’aucun pays de l’Union « n'a pris de mesures spécifiques de cet ordre. Bruxelles juge qu'il n'y a pas lieu de décréter une interdiction d'exportation de viande allemande ou de produits en provenance d'Allemagne ‘parce que les fermes sont bloquées et que les produits des fermes livrés sont bloqués en attendant les analyses », a souligné M. Vincent selon toujours l’Afp.

Hors de l’Union, la Corée du Sud avait informé l'Union européenne qu'elle suspendait les importations de viande de porc allemande, « une mesure jugée disproportionnée » par la Commission européenne. Ce même jour, la Russie a « renforcé ses contrôles sur la viande en provenance d'Allemagne et d'autres pays européens ». Elle faisait part de son inquiétude auprès de Bruxelles sur le manque d’informations à sa disposition pour apprécier l’ampleur de la crise sanitaire qui affecte l’Allemagne. Il semble que « l'Union européenne manque encore d'un dispositif permettant de réagir rapidement à des cas qui pourraient être dangereux pour les animaux et les humains », a déclaré son porte-parole Alexeï Alexeyenko à l'agence de presse Interfax selon l’Afp.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,14 €/kg net +0,04
Vaches, charolaises, R= France 6,99 €/kg net +0,05
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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