Rester attentif lors des 3 premières heures de regroupement

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Rester attentif lors des 3 premières heures de regroupement

Le Dac a été étudié en conditions expérimentales mais finalement très peu en conditions réelles d’élevages où la taille du groupe est souvent plus importante. Une enquête réalisée auprès d’élevages équipés en Dac et situés en Bretagne et Pays de la Loire vient fournir de précieuses informations.


Les observations recueillies lots de l’enquête menée par les
chambres d’Agriculture de Bretagne montrent qu’un
dimensionnement adéquat des couloirs, box de couchage
ou aire d’attente devant le Dac permet de réduire les interactions
entre truies et en notamment, les combats.(© Terre-net Média)

Le distributeur automatique de concentré, ou Dac, s’est progressivement étendu en France dans les élevages porcins. Au-delà même de sa fonction première, alimenter des animaux en groupe, il s’agit également d’un mode de conduite et de logement spécifique. Ces groupes varient de quelques dizaines à plusieurs centaines d’individus. Au niveau de la conduite, la conduite au Dac se traduit également dans l’aménagement de zones de vies différenciées et parfaitement conçues pour que chaque animal puisse s’alimenter ou s’étendre pour se poser sans souci. « Actuellement, 10 % des élevages français qui misent sur une conduite en groupe ont fait le choix du Dac », expliquait Yannick Ramonet, des chambres d’Agriculture de Bretagne, en février dernier à Paris.

18 élevages enquêtés

Mais ce système de conduite a pour l’instant été étudié quasi essentiellement en station expérimentale, sur des troupeaux de tailles bien plus faibles qu’en conditions réelles de production. C’est pourquoi le réseau chambres d’Agriculture de Bretagne a décidé d’étudier plus avant les élevages en production, en procédant à une enquête auprès de 18 élevages répartis en Bretagne et Pays de la Loire et équipés de Dac. « Notre objectif était de recueillir les pratiques des éleveurs et les aménagements des bâtiments » détaillait l’ingénieur d’études. Dans 4 élevage, les interactions agonistiques (Ndlr : comportement censé résoudre un conflit avec un autre animal) ont été relevées après mélanges de groupes de truies. Les observations ont été réalisées durant les 3h suivant l’introduction de nouveaux animaux et ont porté sur : le nombre de combat, le type de truie impliquée (résidente ou nouvelle), la zone du combat (aire de couchage, circulation ou d’attente devant le Dac).

Finalement, peu de combats

« L’information capitale à retenir est que finalement la fréquence de ce type d’interactions agonistique est faible, puisque dans deux élevages aucun combat n’a été observé dans les 3 heures qui ont suivi le regroupement », soulignait Yannick Ramonet. Mais ces résultats sont à prendre avec précaution, puisque menés uniquement dans 4 élevages. « Cela ne permet cependant pas de conclure de manière catégorique quant à la réalité des interactions lorsque les truies sont logées avec des systèmes de type Dac », résumait-il.
Dans le détail, dans les deux élevages concernés par les combats, le profil d’évolution du nombre de combats au cours des 3 heures d’observation est similaire : « les valeurs maximales sont enregistrées au cours de la première demi-heure avec respectivement 31 et 11 combats. La fréquence des combats diminue ensuite pour ne plus représenter que 3 et 2 combats respectivement au cours des 30 dernières minutes ».

Trêve après 3h

On relèvera également dans un des 4 élevages, que dans 69 % des cas, les combats impliquent exclusivement des truies nouvellement introduites dans le groupe et que seulement 8 % des combats concernent des truies résidentes entre elles. Par ailleurs, ces combats sont préférentiellement localisés au niveau des stations d’alimentation (27 % et 16 % des résultats dans les 2 élevages concernés par les combats) et plus précisément, au niveau des zones de couchage (35 % dans la zone paillée pour le 1er élevage et 68 % dans les box de couchage pour le 2e élevage) et de circulation.

Au-delà de la 3e heure de regroupement, les animaux cessent de se battre.
« L’aménagement du bâtiment et la conduite associée jouent un rôle premier pour favoriser ou limiter les interactions les plus fortes entre les truies », précisait Yannick Ramonet. Ainsi, l’éleveur doit il aménager l’espace en laissant aux animaux des « possibilité de fuite » permettant de « limiter les conséquences des combats »
« Nos observations montrent par ailleurs qu’un dimensionnement adéquat des couloirs, box de couchage ou aire d’attente devant le Dac permet de réduire les interactions entre truies et les combats qui s’ensuivent. »

Pour aller plus loin :

Ifip-Institut du porc : http://www.ifip.asso.fr/.

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Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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