
La réduction de la fréquence de traite correspond à une diminution des contraintes de travail pour l’éleveur. Mais a-t-elle un effet que la qualité du lait obtenu ? Réponse de l’Inra.
|
Baisse de la production confirmée
Pour mener à bien cette étude, les chercheurs ont constitué 3 lots :
- Lot témoin : 2 traites par jour et les veaux étaient retirés à leur mère dès le vêlage (T2) ;
- Le second une traite et les veaux étaient retirés à leur mère dès le vêlage (T1) ;
- Enfin, le 3e lot avait une traite par jour et les veaux étaient laissés sous leur mère pendant les 10 premières semaines de lactation (T1+V).
Ont été mesuré : la production laitière, le TB et le TP, le taux en caroténoïdes, vitamines A et E, la couleur du plasma et du lait. Les résultats ont confirmé la baisse de la production laitière en cas de monotraite. Sur les 10 premières semaines de lactation, cette baisse a atteint 32 % entre les lots T1 et T2. De la 11e à la 18e semaine, la baisse s’est accentuée (+41 %) entre le lot témoin et les deux autres modalités.
Evolution de la couleur de lait
Second résultat notable : le TB et le TP du lot T1 ont été supérieur par rapport aux deux autres lots, avec +21 % pour le TB et +5 % pour le TP. Les analyses de sang n’ont mis en évidence qu’une différence : celle de la concentration en α-carotène, supérieure chez les vaches traites une fois et à qui on a laissé les veaux. La couleur du lait évolue avec le stade de lactation et la monotraite. En 18e semaine, les vaches traites une fois et accompagnées de leur veau sécrétaient un lait plus coloré que les deux autres lots. « Ces résultats sont à relier aux concentrations en béta-carotène plus fortes dans le lait des vaches traites une fois et à qui on a laissé les veaux, et notamment les primipares. » Les concentrations en vitamines A et E du lait ne sont pas modifiées par la fréquence de traite, contrairement aux concentrations en α-tocophérol, plus faibles avec une monotraite. « Cela implique que les variations observées de concentrations en micronutriments sont surtout le fait de différences de taux de MG sécrétées. »
Meilleure efficacité de transfert
Enfin, dernier résultat notable, le fait de conserver 2 traites par jour permet de maintenir des quantités de béta-carotène, de vitamine A et E supérieure par rapport à la monotraite. « L’ensemble des données suggère une meilleure efficacité de transfert du béta-carotène et de la vitamine E entre l’aliment et le lait, chez les vaches traites deux fois par jour. Mais les effets de la monotraite sont finalement limités sur la qualité nutritionnelle du lait. Enfin, la stimulation de la mamelle par les veaux pendant les 10 premières semaines suivant le vêlage n’a pas eu d’effet particulier sur la production ou la qualité du lait », concluait Benoît Graulet.
Pour aller plus loin
|
Retrouvez les palmarès des concours bovins du Space 2025
Dans le Cotentin, « nous vivons avec 30 vaches et 30 hectares chacun »
270 000 vaches dans le désert algérien, est-ce vraiment possible ? Un agronome décrypte
Madison sacrée grande championne Holstein sur le ring du Space 2025
Logiciel, lactosérum, pailleuse… 4 inventions d’éleveurs primées au Space
La FNSEA appelle à « une grande journée d'action » le 26 septembre
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
Face à une perte de compétitivité inédite, accompagner davantage les agriculteurs
Comment préparer une vache à la césarienne
Le Grand Ouest met la main à la poche pour la recapitalisation bovine