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 « La pâture fraîche permet d’atteindre un niveau élevé en bêta-carotène, compris entre 200 et 250 mg/kg de MS. » (© Terre-net Média)
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Le bêta-carotène, provitamine A, est un caroténoïde jouant trois rôles importants. Le premier, dans les mécanismes de défense des organismes par sa fonction anti-oxydante ; le second, dans le déroulement du cycle de la reproduction et le dernier, dans les troubles post-partum tels que les rétentions placentaires et les métrites.
« C’est aussi la forme naturelle d’apport en vitamine A par les végétaux consommés par les animaux », soulignait Chiraze George, Dsm Nutritional Products France, en décembre 2009 à Paris, à l’occasion des rencontres 3R. Mais contrairement à la vitamine A, le bêta-carotène fonctionne indépendamment sur les performances de reproduction des vaches.
Quel statut ?
Serait-il donc intéressant d’apporter du bêta-carotène, et si oui, dans quelle proportion selon les besoins ?
Les besoins sont précisément ce qu’a cherché à quantifier l’étude mise en place par Dsm Nutritional Products, comme l’explique Chiraze George : « Afin d’estimer l’intérêt d’un apport en bêta-carotène aux vaches, il est nécessaire d’en évaluer leur statut ». Des études préalables ont mis en évidence la relation entre la richesse en bêta-carotène de la ration de la vache et la concentration de ce dernier au niveau plasmatique. L’entreprise privée qui synthétise et produit des vitamines et autres caroténoïdes a donc réalisé une enquête dans le but « d’évaluer le statut en bêta-carotène de troupeaux français en fonction de la matière première principale de la ration, particulièrement sur les hivers 2007-2008 et 2008-2009 ».
35% des vaches en fort manque
Pour réaliser cette enquête, des échantillons de concentrations plasmatiques en bêta-carotène ont été collectées du second trimestre 2007 au 1er trimestre 2009 auprès de 388 vaches et provenant de différentes régions françaises (Bretagne, Pays-de-Loire, Normandie, Bourgogne, Aquitaine, Nord-Pas-de-Calais). « Les échantillons ont été prélevées sur des vaches hors tarissement et à au moins 4 semaines de la mise-bas pour éviter la période de stress immunitaire caractérisée par des niveaux bas en vitamines », précise le spécialiste.
Au final, les analyses démontrent que 35 % des vaches se trouvaient en fort manque de bêta-carotène et que 71 % présentaient une déficience en bêta-carotène, avec des taux inférieurs à 3,5 µg/ml.
D’où l’intérêt de la pâture…
Les rations à base de maïs sont insuffisamment pourvues en bêta-carotène comme l’indique le statut des animaux recevant ce type de ration (taux moyen = 1,9 µg/ml). L’ensilage d’herbe ou de luzerne permet de corriger cet état, mais les résultats obtenus sont très hétérogènes avec un coefficient de variation compris entre 70 et 80 %. « Ceci montre la grande variabilité de la teneur en bêta-carotène des matières premières. Cette variabilité est la conséquence de la qualité et de la durée de conservation de ces matières premières. » En moyenne, les vaches recevant ces rations présentaient des teneurs comprises entre 2,3 (maïs + ensilage d’herbe) et 2,5 µg/ml (maïs + luzerne).
Le meilleur statut est relevé sur les animaux pâturant : « le statut plasmatique en bêta-carotène atteint des valeurs moyennes comprises entre 4 et 6 µg/ml, avec une variabilité bien inférieure puisque le coefficient de variation est compris entre 34 et 57 % ». L’explication se trouve dans le fait que la pâture fraîche permet d’atteindre un niveau élevé en bêta-carotène, compris entre 200 et 250 mg/kg de MS.
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Pour aller plus loin
- Institut de l’élevage : www.inst-elevage.asso.fr.
- Apport de β-carotène dans la ration de tarissement : augmenter plus de β-carotène dans le sang et le colostrum (lire ici)
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