Une dépose précoce fait gagner 15 mn sur le temps de traite

C’est ainsi que la Chambre d’agriculture de Saône-et-Loire a lancé une expérimentation deux ans sur la race phare du département, à savoir la Montbéliarde.

« Les résultats encourageants - une réduction du temps de traite de 40 secondes par vache sans effet sur la santé de la mamelle - nous ont amenés à vérifier les effets sur une race mixte », explique Laurent Courtot, technicien élevage en charge des questions de la qualité du lait à la Chambre d’agriculture.

« Nous avons donc reconduit sur la race montbéliarde les protocoles menés en prim’holstein. Les caractéristiques laitières de la Montbéliarde, notamment le temps de traite plus long, laissaient supposer un gain de temps au moins aussi important qu'avec la race prim'holstein. »

Quatre seuils de dépose

Pendant deux ans, deux séries d’essais ont été menées :

• évaluation de l’impact de quatre seuils de dépose des faisceaux trayeurs (200, 400, 600 et 800 g/mn) ;
• effet à plus long terme d’un niveau de dépose élevé (800 g/mn vs. 200 g/mn) sur la santé de la mamelle (concentration cellulaire et état des trayons).

Dans le premier essai, les quatre lots de vaches ont été constitués sur la base de leur débit de lait maximum à la traite : rapide, moyennement rapide, moyennement lent et lent. In fine, le débit allait donc de 1,75 kg/mn (lent) à 4,89 kg/mn (rapide). Ensuite, quatre blocs contenant une vache de chaque lot ont été formés. « Chaque traitement de 200 à 800 g/mn a été appliqué à chaque lot par période de deux semaines », détaille le technicien en précisant les données relevées : cinétique d’éjection du lait, concentration cellulaire, quantité de lait, TB et TP.

Pas d’effet néfaste

Les résultats montrent qu’une dépose précoce « n’a pas d’effet ni sur la qualité du lait, ni sur la santé de la mamelle ». En revanche, cette technique permet de gagner un temps notable lors de la traite. « Pour un troupeau de 50 vaches, l’augmentation du temps de dépose de 200 à 800 g par minute fait gagner entre 13 et 16 minutes par traite, selon le type de préparation choisi. »

En effet, le premier essai montre que l’augmentation du seuil de dépose entraîne une réduction de temps de traite : ainsi, une dépose automatique réglée à 800 g/mn libère 61 secondes par vache sur le temps de traite, comparativement à une dépose automatique réglée à 200 g/mn. « C’est un gain supérieur à celui enregistré sur Prim’Holstein », précisait Laurent Courtot. À noter que les expérimentateurs ont constaté « un gain de temps plus important chez les animaux les plus longs à traire », avec un gain moyen de 2 mn.

Amélioration visuelle de l’état du trayon

Par ailleurs, les résultats montrent que la dépose précoce du faisceau trayeur ne vient pas pénaliser la qualité du lait. « On note seulement un report du lait résiduel sur la traite suivante, variant entre 0,5 et 1 kg en moyenne. Mais ces reports ne perturbent en aucun cas la sécrétion mammaire. » Enfin, les modalités de dépose n’influent pas non plus sur le TB ou le TP.

De même, une dépose précoce n’a pas d’effet significatif sur l’épaisseur du trayon. « Au contraire, on constate une amélioration visuelle notoire de l’état des trayons » : avec une dépose précoce, le taux de trayons lésés est de 4,6 %, contre 19,8 % avec une dépose automatique à 200 g/mn.