Une dilution d’échantillon trop faible

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Une dilution d’échantillon trop faible

L’Ifip-Institut du porc, en partenariat avec Bio Chêne Vert et Aim Groupe, a cherché à déterminer si les résultats sérologiques salmonelles, issus de jus de viande extraits de différents muscles, étaient équivalents à ceux obtenus sur sérum avec le kit le plus utilisé en France. Réponses.


Face au risque « salmonelle », de nombreux pays producteurs
de porcs développent des programmes de maîtrise des
salmonelles tout au long de la filière. (© Terre-net Média)

Cela fait maintenant 15 ans que le dépistage sérologique des salmonelles dans l’espèce porcine a été mis au point par les Danois. Le procédé (test Elisa indirect) a d’abord été développé sur sang avant d’être transposé sur jus de viande.

Dans le sillage de cette mise au point, de nombreux fabricants se sont engouffrés dans la brèche pour développer leurs propres tests Elisa, « mais qui présentent parfois des différences quant aux sérogroupes de salmonelles mis en évidence », expliquait en février 2010 Isabelle Corrégé (Ifip-Institut du porc), à l’occasion des 42e Jrp, à Paris.

Ces kits sont utilisables sur sérum ou jus de viande; charge à l’utilisateur d’interpréter les résultats.

Des programmes de maîtrise du risque « salmonelle »

En parallèle, face au risque « salmonelle », de nombreux pays producteurs de porcs développent des programmes de maîtrise des salmonelles tout au long de la filière.

Objectif affirmé : limiter la contamination en salmonelles des carcasses, « grâce à l’identification des élevages présentant des risques importants d’excrétion et à la mise en place de mesures préventives ».

Qualifier le risque excréteur d’un élevage

La méthode la moins coûteuse et la plus pratique au niveau logistique reste une sérologie réalisée sur jus de viande, d’autant plus que des études ont montré « que les lots les plus séropositifs sont en moyenne les plus excréteurs à l’abattoir ».

En d’autres termes, la sérologie permet ainsi de qualifier le risque excréteur d’un élevage. En outre, cette méthode ne nécessite pas la manipulation d’animaux vivants. Mais plusieurs protocoles peuvent être mis en œuvre en fonction :

  • du type de prélèvement (sérum ou jus de viande obtenus à partir de muscle sterno-mastoïdien ou de hampe) ;
  • du moment du prélèvement de muscles (fin de chaîne d’abattage ou après ressuage) ;
  • des durées de congélation des muscles avant analyse ;
  • du kit utilisé ;
  • du seuil de positivité retenu.

« L’objectif de cette étude est de comparer, avec le kit le plus utilisé actuellement en France, les résultats obtenus en fonction de ces différentes modalités », résumait Isabelle Corrégé

Pas d’équivalence pour des seuils bas

L’analyse des résultats montre qu’il n’y a pas équivalence entre détection sur sérum et sur jus de viande pour des seuils de positivité bas (de 10 ou 20 %). « Ainsi, une dilution au départ de l’échantillon de 1/20e pour le sérum et de moitié pour le jus de viande, dilution préconisée par les fabricants du kit, semble insuffisante pour avoir des résultats comparables à des faibles seuils de positivité. » À ce niveau de seuil, le résultat est trop facilement influencé par des variations liées aux modalités de prise d’échantillon.

 

La méthode d’analyse

Pour cette étude, 90 porcs charcutiers ont été sélectionnés dans trois lots d’abattage provenant de trois élevages dont le statut « salmonelles » est connu.

Pour chacun des porcs, les quatre catégories de prélèvements suivantes ont été réalisées : à la saignée, à la finition des carcasses, après la pesée des carcasses et après ressuage.

Les analyses sont effectuées sur sérum frais et sur les jus de viande récupérés à partir des muscles prélevés après 1, 6 et 12 mois de congélation. Les résultats sont exprimés en pourcentage de la densité optique (% O).

Ainsi, il semble que l’augmentation du seuil de positivité à des valeurs de %DO de 30 ou de 40 permette au contraire d’obtenir une bonne concordance des résultats. « Avec ces seuils de positivité de 30 ou 40%, les résultats obtenus sont proches et peu affectés par le type de prélèvement. »
Autre résultat : la durée de congélation du jus de viande n’influence pas les résultats obtenus.

 

« En conclusion, pour s’affranchir des aléas liés au substrat, il convient soit de les utiliser à des seuils de 30 ou mieux 40 % de la DO, au risque de perdre le caractère discriminant de la méthode ; soit de réaliser une étude comparative du type de celle présentée ici afin de ne pas aboutir à des comparaisons de résultats erronées. »

 

Pour aller plus loin : www.ifip.asso.fr.

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