 La Fnp redoute des dépots de bilan d'éleveurs en cascade d'ici l'été prochain. (© Terre-net Média)
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Un nouveau débat sur l’identité nationale fâche l’interprofession porcine Inaporc ! La Fédération nationale porcine (Fnp) déplore, dans un communiqué daté de jeudi 25 novembre, que
« les discussions, qui se sont tenues entre les différentes familles professionnelles de la filière porcine, se soldent par un blocage complet ». Chacune des familles donne ses raisons.
Par exemple, la « Fict ne souhaitant cet affichage que pour un nombre limité de cas » alors que la Fnp revendique cette identification sur l’ensemble des produits. Des propos confirmée par cette fédération dans un communiqué diffusé ce même 25 novembre.
« Nous sommes prêts, dans un but de meilleure information du consommateur, à demander à nos adhérents de compléter les mentions « fabriqué en France », « élaboré en France » et « transformé en France » avec l’indication de la provenance des viandes porcines utilisées pour la fabrication de la charcuterie salaison ». Mais la Fnp se réfugie sur le caractère volontaire de l’indication de l’origine des matières premières, utilisées dans les produits élaborés, pour expliquer que « cette mesure ne peut pas être généralisée dans le contexte actuel de la concurrence européenne ».
« Un étiquetage clair pour maintenir
la transparence et la qualité »
La Fnp dénonce ces attitudes qui ne servent pas les producteurs. Elle regrette qu’aucune avancée n’ait pu être obtenue vers une meilleure commercialisation de la production. Aussi, des actions seront engagées, dès la fin de semaine prochaine, afin que les maillons de l’aval de la filière, notamment les distributeurs, prennent leurs responsabilités en demandant à leurs fournisseurs la mention d’origine des produits et en acceptant de revaloriser la viande porcine française. L’Onep, la section porcine de la CR, demande elle aussi « un étiquetage clair pour maintenir la transparence et la qualité, mais aussi une harmonisation des charges sociales, fiscales et environnementales au sein de l'Union Européenne ».
Sur le terrain, les éleveurs sont évidemment les grands perdants de cette guerre de position. François Valy, le responsable de la section porcine de la Frsea de Bretagne a déclaré, à l’Afp mercredi 24 novembre, que « le dépôt de bilan guette 10 % des élevages bretons d'ici la fin de l'hiver et jusqu'à 30 % d'ici l'été 2011. Les éleveurs ont résisté au maximum, mais ils arrivent au bout de leur capacité de résistance. Aujourd'hui, le prix de vente permet de payer les aliments, mais pas les charges ni la main d'œuvre ». La CR et l’Onep soulignent « qu’il manque 30 à 40 cts d'euro du kg pour rémunérer correctement les éleveurs de porcs et faire face aux charges qui ne cessent d'augmenter ». « Les producteurs n'ont plus aujourd'hui la capacité d’investir, ni même de maintenir leurs outils en état de fonctionnement : 60 % d'entre eux sont en grande difficulté, 1/3 sont endettés à plus de 100 % et ne pourront pas s'en remettre », poursuivent les deux organisations.
« Malgré ce constat atterrant, de nouvelles normes réglementaires sur le bien-être des truies leur sont imposées ! » et sur ce point, Bruxelles a fait déjà savoir qu’aucun délai supplémentaire ne sera accordé. La CR et la Confédération paysanne accompagnent leurs économiques par des propositions financières, faciles à mettre en œuvre comme par exemple « le report d’un an des échéances de prêt pour donner une bouffée d’oxygène aux éleveurs » (CR). Les éleveurs de la CP exigent carrément un plan de désendettement, financé par l’Etat et les autres acteurs de la filière.
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