Jean-Paul Bigard, le patron du groupe du même nom, a annoncé mardi soir qu'il se fera représenter par deux responsables de la société à la reprise des négociations mercredi de la filière bovine, alors que sa participation était très attendue par les producteurs avec lesquels il est en conflit. Selon les syndicats, le groupe Bigard a par ailleurs décidé d'assigner en référé des éleveurs pour obtenir la levée des barrages autour de trois abattoirs, dans l'ouest du pays.
 Bruno Le Maire, ministre del'agriculture. (© Terre-net Média) |
Le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, a annoncé mardi à l'issue d'une réunion de la filière, organisée à son initiative, la nomination d'un médiateur, Loïc Gouello, inspecteur général au ministère, afin d'assurer une sortie du conflit. M. Le Maire a dressé une
"feuille de route" dont le premier point porte sur
"une remontée très rapide des prix" de la viande, compte tenu de
"la situation intenable" des producteurs. Leurs revenus figurent parmi les plus bas du secteur agricole et l'envolée cet été des cours des matières premières agricoles, qui a engendré un surcoût de l'alimentation animale, n'a fait qu'empirer les choses. Les producteurs soulignent aussi que depuis une quinzaine d'années, si les prix de la viande ont augmenté de 40% pour les consommateurs, ils sont restés stables pour les éleveurs.
Deuxième point annoncé par le ministre, lors d'un point presse: une réunion dès mercredi de l'interprofession bovine après plusieurs semaines d'absence de dialogue au sein de la filière. Enfin, M. Le Maire a demandé pour la fin de cette année au tout nouvel observatoire des prix et des marges, présidé par l'économiste Philippe Chalmin, un rapport sur la formation des prix dans la viande bovine. Tout en se félicitant des initiatives du ministre, le président de la Fédération nationale bovine (Fnb), Pierre Chevalier, a annoncé que le blocage des abattoirs ne serait pas levé tant qu'un accord n'aura pas été trouvé sur la viande.
Fnsea: "On attend plus qu'une médiation, c'est à dire des résultats rapides"
Suite à la réunion interprofessionnelle qui s’est tenue ce mardi 9 novembe au Ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche, "la Fnsea, la Fnb et JA prennent acte de la nomination d’un médiateur dont on attend plus qu’une médiation c’est-à-dire des résultats rapides pour des revendications justes. " "Par ailleurs, la Fnsea, la Fnb et JA tiennent à rappeler que le plus important est une exigence de transparence et de vérité, portant notamment sur la clarification des transactions dans la filière et la répartition des marges. Nous attendons des résultats avant la fin d’année de l’observatoire des prix et des marges confié récemment à Philippe Chalmin ainsi que sur le système de classification des animaux. " "De plus, la Fnsea, la Fnb et JA en appellent au Gouvernement afin qu’il mette fin aux nombreuses distorsions de concurrence qui pèsent sur les exploitations et la filière françaises, pour un allègement des charges et des contraintes réglementaires." "La situation est extrêmement difficile mais les responsabilités ne sont pas forcément partagées. La crise est là, les producteurs trinquent, les abattoirs et la grande distribution, eux, s’occupent du partage des marges". (F.H.) |
La Fnb reste méfiante. Elle a regretté l'absence de Jean-Paul Bigard, patron du groupe du même nom, à la rencontre de mardi où il s'est fait représenter par des collaborateurs. Une absence d'autant plus regrettable, selon elle, qu'elle s'inscrit dans la
"politique de la chaise vide" pratiquée depuis de nombreuses semaines par le leader du secteur.
Le groupe de Quimperlé (Finistère), fondé en 1968, est très présent sur le secteur des abattoirs (42%) et beaucoup plus encore sur le marché du steak haché (75%), via sa marque de référence Charal. M. Bigard a pris l'engagement d'être présent personnellement à toutes les réunions de l'interprofession, a tenu à assurer M. Le Maire qui l'a rencontré lundi soir. Pour le ministre, "c'est une grande avancée". Sur le terrain, les blocages se poursuivaient. A Quimperlé, siège historique du groupe, les éleveurs étaient mobilisés autour de l'unité de production sans toutefois empêcher son fonctionnement. Neuf abattoirs étaient toujours bloqués. Les éleveurs de bovins réclament une hausse des prix de la viande de 60 centimes le kilo de carcasse, payé aujourd'hui trois euros.
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