 Le vêlage à 2 ans a un effet dépressif sur le poids de carcasse à la réforme. (© Terre-net Média) |
Le vêlage à deux ans en race charolais est envisagé comme une voie d’optimisation de la conduite des systèmes allaitant.
Entre 1999 et 2006, une première expérimentation a été mise en place à la station de Jalogny (71) pour mesurer les effets de cette pratique sur les performances animales.
Les résultats ont montré que l’impact sur la reproduction était limité à condition que la croissance des génisses permette d’atteindre le seuil de poids minimum de 430 kg à la mise à la reproduction. Dans ces conditions, le risque de difficultés au vêlage n’est pas augmenté.
La croissance des veaux pénalisée
Par contre, les résultats ont également mis en exergue que le risque de mortalité des veaux était un peu plus élevé mais que ce risque restait acceptable à l’échelle du troupeau est faible. De même, un vêlage à deux ans a pour conséquence de pénaliser la croissance des veaux. Après un premier vêlage à deux ans, le poids adulte est pénalisé d’environ 30 kg.
Les résultats en bref
- La conduite vêlage à 2 ans réduit le poids des vaches d’environ 30 kg à l’âge de 3 ans. Cet écart n’est pas rattrapé par la suite ; au contraire même, il aurait tendance à s’accentuer avec le temps ;
- La conduite vêlage à 2 ans a un effet dépressif sur le poids de carcasse à la réforme ;
- La conduite vêlage à 2 ans entraîne une surmortalité des veaux en rang 1 (lors des premiers jours suivant la naissance) qui disparaît après le 3e vêlage. Les causes probables sont une perte de poids de la mère et des difficultés de vêlage.
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Des simulations ont complété cette première salve d’information. Ces dernières montrent que la productivité finale par UGB, mesurée par la production autonome, est améliorée de 3 à 5,9% malgré les effets induits sur l’animal.
« Le vêlage à deux ans apparaît comme une solution permettant d’accroître la productivité économique du système d’élevage, au même titre que d’autres actes de production, mais sans modification significative du chargement ni du fonctionnement du système fourrager. À nombre d’UGB comparable, l’introduction du vêlage à deux ans permet une augmentation du nombre de vêlages de 5 à plus de 10 % selon la proportion de génisses pouvant être mises à la reproduction à quinze mois », expliquait Jean-Pierre Farrié (Institut de l’élevage) en 2008.
Analyse approfondie du carnet sanitaire
AgroSup Dijon, l’Institut de l’élevage et la chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire ont souhaité compléter ces informations en « précisant le développement corporel à l’âge adulte et en fin de carrière et en amenant des données sur la mortalité et la morbidité des veaux grâce à une analyse approfondie du carnet sanitaire », explique Pascal Pierret (AgroSupDijon). Pour ce faire, ils ont décidé de comparer deux conduites des vaches : un premier vêlage à 2 ans et un premier vêlage à 3 ans.
Les analyses ont été faites auprès de 73 vaches et 208 veaux pour la modalité vêlage à 2 ans et auprès de 111 vaches et 232 veaux pour la modalité vêlage à 3 ans. L’analyse des résultats montre qu’un premier vêlage à 2 ans a des conséquences sur les animaux : « ceux-ci portent sur le poids adulte des vaches et sur la vitalité des veaux nés de primipares. Mais pour en évaluer les avantages et les inconvénients finaux, ces effets doivent être analysés à une échelle plus importante pour bien faire ressortir à la fois les atouts et les inconvénients d’une telle pratique ».
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