
Afin d’évaluer l’impact clinique en élevage de l’infection des bovins par les leptospires, une enquête de détection a été menée en 2008 et 2009 par cinq cabinets vétérinaires. Un travail d’importance car, actuellement, la filière dispose de peu d’information sur la séroprévalence de l’infection et sur son impact économique.
![]() La leptospirose est une infection bactérienne économiquement importante qui provoque avortements, mort-nés, infertilité et perte de production laitière. (© Terre-net Média) |
Les animaux porteurs perpétuent l’infection de leurs congénères par transmission directe (passage trans-placentaire, rapports sexuels, allaitement).
S’il peuvent également contaminer l’homme par contact direct, ils contaminent d’autres espèces animales et l’homme par transmission indirecte (contact avec le milieu extérieur, contaminé principalement par l’urine des animaux infectés). En France, il existe finalement peu de références sur la prévalence de la maladie et son impact technico-économique.
D’où l'enquête réalisée en région ouest, menée en partenariat avec cinq cabinets vétérinaires en 2008-2009. « Les élevages cliniquement suspects de leptospirose bovine ont été inclus dans l’étude sous réserve de satisfaire à une grille de signes, rapportés dans une fiche de suspicion clinique », expliquait en décembre 2009 Laurent Tresse, membre de la commission technique du réseau Cristal.
Etablissement d’une grille de signes cliniques
Une enquête a été menée à partir de critères de suspicion clinique. Elle s’est accompagnée d’une confirmation par un diagnostic de laboratoire (sérologie, PCR).
Ce qu’il faut retenir
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« Il n’existe aucun signe caractéristique de cette maladie, poursuivait le spécialiste. C’est pourquoi nous avons retenu le principe de signes d’appels majeurs et mineurs. La suspicion est établie à partir du moment où il existe au moins un signe majeur et un signe mineur. »
La distinction porte sur :
- les signes majeurs : avortement tardif (à partir du 6e mois de gestation), chute brutale de lait,
- les signes mineurs : infertilité (IA répétées, IVV allongé), photosensibilisation, ictère (chez le veau), échec répété collectif aux traitements antibiotiques après chute de lait ou altération de l’état général.
Pour confirmer le doute, des analyses sont ensuite réalisées en laboratoire sur les cas suspects. Objectif : confirmer la présence de leptospires pathogènes par Pcr sur placenta ou avorton et recherche d’anticorps anti-leptospires.
22 troupeaux suspects
« Le but était d’étayer le diagnostic par une méthode sérologique de type Elisa pour que cela soit simple, rapide et peu coûteux à mettre en place dans les élevages », poursuivait Laurent Tresse.
Dans le milieu extérieur, les leptospires pathogènes ne se multiplient pas mais ils survivent dans l’eau ou les sols boueux à pH légèrement alcalin, d’une salinité très faible et en l’absence de rayonnements ultraviolets. Cette survie peut atteindre jusqu’à 6 mois. |
Sur 22 troupeaux cliniquement suspects étudiés, 112 sérums ont été analysés avec le kit Elisa PrioChek® L Hardjo retenu dans l’enquête. « 100 ont donné un résultat négatif et 12 un résultat positif faible.»
Ces 12 sérums (issus de 6 troupeaux) ont ensuite été analysés avec la méthode d’analyse de référence. « Dans quatre des six élevages, nous avons confirmé le contact avec la leptospirose ; dans les deux autres, nous n’avons pas pu effectuer de prélèvement pour Pcr », poursuivait Laurent Tresse. « Au vu de ces résultats, il semble intéressant de rechercher de façon plus active les leptospires, notamment dans le cas d’avortement. »
Pour aller plus loinInstitut de l’élevage : www.inst-elevage.asso.fr. |
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